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First time
Derniers jours riches en émotions. Lesquelles, je ne sais pas exactement. Difficile d'en parler. Complexe. Et simple.

J'essaie de mettre tout en vrac... Je n'ai pas spécialement envie d'en parler réellement, envie d'y réfléchir, envie d'établir une distinction entre tout cela.

Disons que... et moi avons frôlé la crise, il ne m'a pas reconnue, je ne me suis pas reconnue, j'ai été destabilisée, fragile, surtout à cause de . Depuis mercredi soir je n'étais pas la même.
Doute. Doute. Doute. C'était la seule chose qui m'habitait ; la seule chose dont j'étais sûre était que je doutais. Donc, lui aussi.
Je voyais toujours Chuck dans mon esprit. Je ne désirais plus du tout Raphaël. Physiquement parlant. Dans nos étreintes, je pensais à Chuck. Je suis immonde, je sais.

Vendredi soir, la soirée était étrange. Nous avons passé notre temps à nos envoyer des piques, nous avons joué, joué, joué. Le concert de Sansé était vraiment bien. Ensuite, étreintes rapprochées, presque nus l'un contre l'autre, c'était étrange, je désirais son corps, mais pas lui... Voir son visage me... comment dire, me révulsait presque. Non, c'est trop fort. Il ne m'attirait plus.

Jeudi matin, il m'avait appelée. Car le mercredi soir, je m'étais couchée très, très tôt, à 21h, éteint mon portable. Je l'avais eu au téléphone, vers 19h, après avoir être restée avec et dans l'amphi, à écouter Chuck chanter, longtemps. J'avais été très destabilisée, au bord des larmes, je n'avais pas su lui dire à quel point j'avais été émue par Chuck, à quel point mon coeur avait été marqué.

Donc, le jeudi, nous avons parlé. Longtemps, au téléphone. Nous avons mis au clair que je ne l'aimais pas. Et qu'il m'aimait. Ca lui a fait mal, je sais. Je ne voulais pas. Je ne lui ai pas dit violemment. Il le savait déjà. Notre conversation s'est bien finie, tout ça était très intime, tendre, sincère.

Le vendredi donc, nous avons failli faire l'amour. Oui, je dis ça. Je pèse mes mots. Je l'ai désiré, vraiment, la peau qui brûle, les sens exacerbés, les mains qui courent...
Seulement, utilisons un euphémisme, problème technique, qui arrive tous les 28 jours. C'était la fin, mais par sécurité, j'ai préféré attendre. Un peu cruel pour nous deux.

C'est curieux comme je n'avais pas peur.
Ce qu'il est, ce qu'il dit, j'aime ça, je me sens bien, osmose d'esprit. Mais parfois, soudain, je le regarde et je n'ai absolument aucun désir physique pour lui. Je n'aime pas découvrir les faiblesses des gens. Les petits défauts. La table avec des miettes de la veille. Les cheveux pas tout à fait propres. Un vieux pantalon qui traîne. Un bouton dans le cou. Du bordel. Eclairage pas très au point dans son studio, un peu glauque. Vaisselle à faire. Mine de rien, ça refroidit un peu.

Je suis rentrée chez moi le samedi matin.
On se retrouve à 14h, avec , et , un bon ami de Chuck et . On prend un café tous les cinq, très sympa. Je sens mon attirance pour Chuck être là, présente, un peu sourde. J'aime lui sourire, je me surprends soudain à le fixer. J'ai du mal à embrasser Raphaël, même si j'aime bien qu'il me prenne par la taille. Je n'arrive même pas à culpabiliser par rapport à lui.
Chacun s'en va ensuite, les trois derniers sont Chuck, Raphaël et moi. Dans le métro. La station ou Raph et moi descendons arrive trop vite, on réalise soudain qu'il faut quitter la rame, je n'ai pas le temps de faire la bise à Chuck. Il nous regarde à travers la vitre, le métro part, je me sens un peu vide.
Il est parti.
Joyeux Noël.

Raphaël et moi marchons, Paris à la tombée de la nuit, j'aime ces heures, je me sens sensible, presque un peu trop, j'essaie de lui communiquer cela, je ne suis pas sûre qu'il reçoive tout, je me sens étrange, j'ai presque peur de notre tête-à-tête à venir.

Nous regardons chez lui Eternal Sunshine of the Spotless Mind, j'aime le film, lui aussi, il l'a déjà vu, il n'aime pas mon commentaire à propos du film, il ne le trouve pas triste. Moi si. Quand même. C'est beau et triste. Joyeux et triste. Lui ne comprend pas comment quelque chose peut être joyeux et triste. Incompréhension, la première.

Alors, je fuis pendant la soirée. Je joue. Il me caresse, j'esquive, je plaisante, je ris, je ne sais pas où je vais, n'importe quoi, je n'ai pas envie qu'il m'embrasse, qu'il me frôle, qu'il aie envie de me déshabiller, il n'est que 21h, j'ai envie de profiter, et de bavarder. Visiblement pas lui.
Je n'arrive pas à le désirer. Je n'en ai pas envie. Visions fugitives de qui passent devant mes yeux. Je ne suis pas triste.
Je joue à la gamine, un peu, je ne suis pas sûre de ce que je fais.
Je sens que ça l'agace.

Et là, le clash. Il me demande de ne pas le toucher, juste, deux minutes. Et il me dit que je l'ai agacé. Qu'il ne m'a pas reconnue, "depuis qu'on a quitté les autres". Depuis mercredi soir, il y a quelque chose. Ca l'a perturbé, de me voir si fragile au téléphone. Notre conversation de jeudi matin.
Je ne suis pas la Feu qu'il a l'habitude de voir. Pas la même. Non, je suis une fille prise de tête, passionnelle, compliquée, qui parle trop, les filles qu'il fuit comme la peste.
Il me fait pleurer. Peu à peu.
Il ne veut pas me faire mal, mais il a peur, il ne me reconnaît plus. Je ne suis plus la fille naturelle, ouverte, sociable, créatrice, spontanée, mature, délicieuse, qu'il a connue depuis un mois. Je suis une autre, gamine, passionnelle, fleur bleue, presque caricaturale.

Putain ça fait mal.
A la fois, je me suis trouvée moi-même, avant qu'il ne me dise ça, et à la fois je me suis détestée. J'étais cette Feu exacerbée, trop intense, que je suis parfois, à fleur de peau, une Feu que je n'aime pas trop partager, une Feu qui ne se maîtrise plus elle-même. La Feu de la pensée intérieure, celle qu'il ne faut pas dévoiler trop, car elle est trop puissante, elle peut effrayer, ou être incomprise, j'en ai fait l'expérience avec Igor. Une Feu qui m'est précieuse, mais que je n'aime pas laisser dominer, car elle me déstabilise complètement, me fait perdre mes bases. Une Feu qu'il ne faut pas ou peu dévoiler, car elle me mange, parfois, elle est trop riche, trop subtile pour totalement la maîtriser. C'est pour ça que je l'écris, cette Feu, parfois. Plutôt que de la dire. Ou sinon, je la pense, et j'essaie de l'utiliser à des fins intéressantes, constructives, pas à une masturbation intellectuelle qui dévore de l'intérieur.

Nous avons parlé. On s'est un peu fait mal l'un l'autre.
Et puis, naturellement, notre échange complice est revenu, peu à peu, le rire, la tendresse, le sérieux mêlés, comme nous l'avions été durant un mois, naturels, se comprenant l'un l'autre.

Et nous avons fait l'amour.
C'était ma première fois. La première fois pour moi, plutôt.

Je ne suis pas sûre de réaliser.
Je n'ai pas eu mal, ou presque.

J'ai fermé les yeux. En rencontrant son visage, je le désirais un peu moins, presque.
Je n'ai pas eu peur. Je n'ai pas été inquiète. Ca s'est fait, c'est tout.
Il avait de l'expérience, beaucoup, il faisait attention à moi, merci Raphaël.
Je n'ai pas eu de plaisir. Mais disons que j'en ai pris, à ma façon ; l'acte était tendre et intense, je n'ai pas souffert, physiquement ou psychiquement.

Ca m'a épuisée.
Là, j'en parle, j'aimerais plus en parler, mais je me censure, tout de même. Je ne veux pas faire d'étalage. Une autre page, pas en ligne, recevra tout le contenu de mes émotions, ce que j'ai véritablement envie d'écrire.

J'étais un peu euphorique, épuisée et bien. Pas "bien" dans le sens "heureuse, bonheur", non, dans le sens "bien, à l'aise, détendue, souriante".
Je n'aime pas Raphaël, je n'ai pas de sentiments pour lui. Mais je ne me suis pas sentie mal pour autant de l'avoir fair avec lui. C'était bien que ce soit lui. Je ne regrette pas un instant, je tiens à le dire. Je crois que cela pourra difficilement s'être fait avec plus de naturel.

Je n'ai pas vraiment réalise sur l'instant. C'est vraiment épuisant.

Et puis ce matin, réveil chouette. Nous n'avions pas grand-chose à dire, étrange. Je crois que quelque chose a changé, tout de même. Nous parlons toujours, toujours cette complicité, mais... nous savons. Nous avons appris des faiblesses l'un de l'autre. Moi, je l'ai vu souffrir parce qu'il m'aime, et moi pas, je l'ai vu être blessé, lorsque je lui avoué samedi soir, avant que nos corps se rejoignent, que mon trouble de mercredi soir était du à Chuck, je l'ai vu être faible. Lui, il m'a vue être déstabilisée mercredi soir, il m'a vue être faible, ne pas oser lui dire mon trouble du à Chuck, il m'a vue être gamine sans que je comprenne pourquoi je l'étais, il m'a vue être la fille qu'il fuit, et il a douté.
Même si après, il m'a à nouveau désirée, qu'il s'est bien rendu compte qu'il m'aimait toujours.
Même si ce matin, lorsque nous avons vu sa soeur et son mari, très sympas et drôles, je l'ai trouvé beau, vraiment, et que ça m'a rassurée.

Malgré le fait que ça aille mieux, il s'est passé quelque chose. Il y a eu cette crise. Comme il l'a dit, trois jours horribles. Oui. Donc, nous avons vu une autre facette l'un de l'autre.
Et moi, je ne l'aime toujours pas. Il me manque moins qu'avant. Je ne sais pas ce qu'il pense de moi, actuellement. Mais j'ai été un peu déçue qu'il ne comprenne pas tout à fait mes "élans lyriques". Même si je me suis bien aperçue qu'il étaient trop forts, trop grands, pour moi, que je m'étais perdue dedant, parce que j'avais été perdue, tout simplement. Perdue dans mes idées, perdue dans mes sentiments.

C'est un peu bête que l'on doive se séparer tout de suite après "ça" : nous ne voyons pas pendant deux semaines. Il part, et moi je ne peux pas le rejoindre, je fais autre chose.
En même temps, ça fera une sorte de pause. Un break, peut-être. Qui ravivera un peu la flamme.

Oh, et puis, je ne sais pas. La dernière chose dont j'ai envie est... de m'étouffer dans les mots, dans les sensations. J'aime la naturel. Même si pendant longtemps, j'ai été étouffée par mes propres mots, et que ma passion est toujours là.

Je ne sais pas quelle image on peut avoir de moi en lisant ça. Quelqu'un d'immonde, de passionné, de pertubé, de normal, de cool, de je m'en-foutiste, je ne sais pas, toutes les solutions farfelues et diverses. Je dois dire que je m'en fiche.

Ca s'est passé comme ça s'est passé. Je ne regrette rien. Mais je doute toujours, pour nous deux.

Je crois qu'il faut laisser les choses se passer.
m'a dit que j'aurais du le quitter mercredi soir, puisque j'avais pensé que je ne savais plus si il me plaisait, et que me plaisait terriblement. Je trouve ça stupide. On ne quitte pas sur un coup de tête ; j'ai voulu prendre le temps, pour réfléchir. Finalement, on l'a surmonté.

Affaire à suivre, sans doute.
Mine de rien, je pense à tous les deux.

En fait, je n'arrive pas à réaliser que j'écris ma vie.






Ecrit par Feu, le Dimanche 19 Décembre 2004, 18:16 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Antigone
19-12-04 à 18:58

Evidemment, ça ne me regarde pas, mais je me demande juste pourquoi tu ne le quittes pas, vu que tu ne l'aimes pas... (C'est que ça me fait penser à l'inverse de ce que j'écrivais dans mon dernier article.) (Ce n'est pas une question, je pense que les raisons sont vraiment intimes.)

Sinon j'ai bien aimé cet article long, fluide...

Bonnes vacances et joyeuses fêtes !

 
Feu
Feu
23-12-04 à 23:04

Re:

Je ne le quitte pas, parce que...
... j'ai de la tendresse pour lui. Parce que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Parce qu'il est attentionné. Parce que nous partageons la même passion pour la musique. Parce que je me sens à ma place lorsque je suis avec lui. Parce que j'aime le serrer contre moi. Parce qu'on rigole bien ensemble. Parce qu'il comprend mes délires.

Et avec tout ça, me diras-tu, tu réussis à ne pas tomber amoureuse de lui???
Eh oui, je suis comme ça... Je suis lente, parfois... Je suis difficile...
Mais ça viendra...

Joyeux Noël et Drôlement bonne année à toi aussi!

 
Wlad
Wlad
20-12-04 à 12:35

Lucidité, entrain et sincérité sont les qualités qui t'aideront à y voir plus clair très bientot, j'en suis certain.
Bises et Joyeux Noel.

 
Feu
Feu
23-12-04 à 23:05

Re:

Merci, Wlad, pour ton petit passage. Tiens, à propos de passage (quelle transition magnifique), je me suis permise de te mettre dans mes liens... J'aime beaucoup te lire, tu m'autorises?
Bonnes vacances et Joyeux Noël!

 
Broutille
Broutille
21-12-04 à 14:12

Wah

J'ai cru que tu racontais un partie de ma vie. Sauf que c'était beaucoup mieux écrit, plus fluide, plus de sensation. J'ai dévoré cet article.

Alors oui, peut-être que tu ne l'aimes pas, mais tu as eu raison de ne pas le quitter. Parce que l'Amour vient dans la persévérance. Les coups de foudre sont rares et chaque personne a une évolution plus ou moins longue de ses propres sentiments. Alors continue, persevère, et crois en toi et surtout en Lui.
Même si tu penses à Chuck, ce n'est qu'une envie, qu'un désir puisque tu le dis toi-même, il te fait frémir, le fantasme du chanteur, et puis ce côté mystérieux.. Mais tu as Raphaël, que tu commences à connaitre et qui devient donc beaucoup moins mytérieux. Persevères, encore et toujours... Jusqu'à ce que tu n'es plus un morceau d'espoir.

Je te dis tout cela, car j'aurais aimer qu'on me le dise à une certaine période...

Amicalement.

Marie

 
Feu
Feu
23-12-04 à 23:08

Re: Wah

Merci beaucoup, beaucoup, Broutille. Je crois qu'en fait, ton commentaire a dit exactement ce que j'avais envie qu'on me dise. (au passage, merci pour ton appréciation de cet article! :))
C'est tellement vrai : l'Amour vient dans la persévérence.... Oui, il faut que je croie en nous.
Et toujours oui, le fantasme du chanteur... qui ne devient pas beau, lorsqu'il chante ce qu'il a composé, ce qu'il aime, quand il frémit au son de sa propre voix?
Je n'arrive qu'à paraphraser tes phrases, tant elles ont sonné juste à mon oreille!

Je le souhaite un peu à tout le monde, mais j'en profite quand même : Noyeux Joël!
Merci encore!


 
donatella
donatella
21-12-04 à 22:11

ne le quitte pas tout de suite...tu le regretteras peut-être après...

 
Feu
Feu
23-12-04 à 23:09

Re:

En effet, je ne le quitte pas... notre "séparation" de deux semaines, pendant les vacances, (il part, et moi je reste), va peut-être raviver le désir... J'en sens déjà les effets!