J'ai lu un article chez Cocktail : http://cocktail.com/news/88/shtml , et ça m'a donné envie de faire de même...
Toutes ces premières fois, si nombreuses. J'essaie d'y repenser en vrac, pour toutes les mettre, ensuite, sans ordre particulier...
Premier baiser, première dispute avec Kami, premier éloignement avec Kami, première gifle, premier amour, premier ami, premier appartement, premier décès dans la famille, premier copain, premier journal, première lettre d'amour, première "meilleure amie", premier prétendant, première fessée, première flûte à bec, première fois, premier chat, premier déménagement, première déclaration d'amitié, premier râteau, premier chagrin d'amour, première représentation de théâtre, première audition, premier voyage hors de France, première déclaration...
Tous ces instants.
Et ce dont j'ai envie, c'est que toute ma vie soit une première fois. Pour, comme le disait Marc Levy dans je ne sais plus quel livre, toujours avoir la capacité, le bonheur de s'émerveiller, toujours...
Premier déménagement. Tiens, c'est drôle, comme Cocktail, j'ai 7 ans. C'est une sorte d'arrachement à mes racines. Je quitte mon quartier, mon école, mes amis, mon professeur. Je garde quelques contacts, mais c'est difficile, ma banlieue est loin de mon ancien arrondissement. Le plus terrible, c'est que meilleure amie de l'époque croit que je ne veux plus la voir, que je suis partie pour lui faire de
Premier amoureux-prétendant. Je suis en maternelle. Il est beau, grand, blond aux yeux bleus et il s'appelle Robin. Je suis sa Marianne lorsque nous jouons. Ma grand amie de l'époque est très jalouse, elle cherche à faire en sorte qu'il ait deux amoureuses, mais je ne veux pas, et lui non plus. Il m'appelle sa "petite Feu", il joue à enrouler mes tresses autour de ma tête. Ca me fait rire, de repenser à ça, on se croyait déjà grands, alors qu'on n'avait que 4 ans.
Premier décès. Mon grand-père paternel. Je ne sais plus quel âge j'ai. Il me semble que j'ai 8 ans.
Dans la maison de ma grand-mère, les agents de service sortent le cercueil par la fenêtre du cabinet de grand-père. (il était dentiste, comme ma grand-mère). Il a les yeux fermés, on dirait qu'il dort, sauf qu'il est plus pâle. Je m'en souviens si bien.
Et surtout, ce qui m'a marquée, c'est que j'ai vu des larmes dans les yeux de mon oncle, et de mon père. Tous les deux, debout, mon oncle, un peu raide, comme au service militaire, et les larmes qui coulent sur ses joues.
Il est incinéré. Mes cousines à moi n'allons pas à l'enterrement, ma grand-mère ne préfère pas. Avec les années, je réalise j'aurais aimé y assister. Mon grand-père.
Première meilleure amie. Celle avec laquelle j'ai perdu contact lors de mon déménagement.
Lorsque j'arrive trois semaines après la rentrée en CE1, alors que je viens de passer ces dernières semaines en CP (je devais sauter le CP, mais j'avais préféré "tester" le CP, pour voir si je pouvais, après tout, ne pas m'y ennuyer ; j'ai finalement conclu qu'en fait, si, le CP était très ennuyeux, et que je préférais passer tout de suite en CE1, puisque je savais déjà lire, écrire, et compter correctement)... donc, lorsque j'arrive en CE1, je l'ai répérée presque tout de suite. Les taches de rousseur, les cheveux brun écureuil, les yeux en amande, le rire et la colère facile, très bonne élève. Les premières semaines, nous nous découvrions peu à peu. Elle était amie avec une fille assez arrogante, que je n'aimais pas beaucoup.
C'était Jeanne. Chez laquelle je suis allée un nombre de fois incalculable, qui partageait mon goût du chocolat, et du dessin, avec laquelle j'ai joué aux indiens, aux grandes dames, aux enfants sauvages, à la maîtresse ; ensemble, nous avons inventé des sketches, ensemble, nous avons fait du théâtre, ensemble, nous avons vécu une amitié forte.
Elle a duré le temps qu'elle a duré. Merci Jeanne.
Premier chat. Lola. Blanche, minuscule petit chaton avec une petite tache noire sur la tête, qui va se transformer en furie hystérique, me laissant un jour lacérée de la jambe droite, dos, et tête. Mes parents l'ont vite donnée à une voisine. Affaire classée.
Première représensation de théâtre. Enfin, pas vraiment
Premier baiser. Après quelques danses endiablées et une ou deux sangrias, j'embrasse un bel Espagnol devant toute l'école, (ou plutôt il m'embrasse) dans un club de jazz, le plus beau de
Quand je regarde la photo qu'une amie a faite de lui, je me dis que quand même, j'avais sacrément bien choisi...
Mon moment de gloire.
Première neige dont je me souvienne vraiment. Un pur moment de bonheur. Dans le jardin de ma grand-mère paternelle, avec mes cousines. Nos deux oncles nous traînent sur la vieille luge de bois, sur les pelouses enneigées ; nous faisons un drôle de bonhomme de neige, plus grand que moi, le premier le dernier de ma vie jusqu'ici, avec une carotte pour le nez, un balai dans la main : un vrai bonhomme de neige. Tout mince, un peu bancal, mais un vrai. Il s'appelle Hercule, et au matin, il n'a pas fondu, preuve que c'est un vrai, un magique, hein papa?
Première audition. Du moins, parmis les premières, celle qui m'a le plus marquée.
Je joue de la flûte à bec, je suis toute petite, blonde, avec d'immenses tresses. Et à côté de moi, Steave, un grand black baraqué de 14 ans, impressionnant, mais doux comme un agneau, m'accompagne. J'ai une photo de nous deux, moi avec ma petite robe rouge, et lui, son grand corps plié en 4 à côté de moi, et la complicité pour ce même morceau qui nous lie ; à chaque fois que la regarde, je suis toute émue.
Première déclaration d'amitié. A Kami. Nous sommes toutes les deux dans "la Chambre à l'Aigle", dans la maison des grand-parents. Chacune dans son lit, toutes les deux, le regard au plafond, en train de bavarder depuis une heure, deux heures, je ne sais pas. Il fait nuit, il a juste la vieille lampe qui éclaire la chambre au parfum d'années passées.
Et soudain, Kami me dit : "Tu sais, je crois que tu es vraiment ma meilleure amie."
J'ai l'impression qu'une vague de joie me soulève
On a 9 ans.
Première gifle. Sur le palier, devant ma chambre, dans notre maison actuelle. J'ai 10 ans et c'est maman qui me
Premier amour. Il s’appelle Martin, il est en classe avec moi. Nous sommes en 6e-5e. En 6e, il me taquinait, en 5e, on se rapproche, au point de devenir amis, malgré les rires de quelques mauvaises langues de la classe, qui disent : « Oh, un garçon et une fille de parlent ! Ouhlala ! » et surtout « Ils sont amoureux… ». Peu à peu, cette amitié se mue en attraction, et en amour. Nous avons le projet d’écrire un roman ensemble, je lui montre quelques essais de nouvelles, il m’invite à venir goûter chez lui. Mais à la fin de la 5e, les vacances nous séparent, et je change de collège. Il me manque beaucoup, et la carte postale qu’il m’envoie durant les vacances me rend complètement folle de joie. Un an et demi plus tard, je reçois de lui une lettre, où il m’avoue ses sentiments pour moi. Mais je ne ressens alors plus rien pour lui, et je ne lui réponds pas. (je m’en voudrai un peu, d’ailleurs…) Depuis, plus rien, je l’entrevois vaguement tous les 3 mois, dans le bus et le métro, et nous feignons de nous ignorer.
J’aimerais bien, un jour, lui reparler. Juste comme ça. On verra.
Première esquisse de baiser... manquée. Il s'appelle Seb, il est à l'atelier théâtre de ma ville avec moi. Cela fait six mois que nous faisons du théâtre ensemble, notre complicité est très forte, nous avons le même humour, partageons les mêmes délires. Le soir de la représentation de théâtre, nous descendons dans les coulisses, durant les quelques scènes où nous ne jouons pas. La tension, l'attraction entre nous est très forte ; je lui frôle le bras involontairement, j'ai l'impression que ma peau brûle... Nous sommes dans la remise à costumes, tout près l'un de l'autre, il me regarde fixement, j'ai l'impression que le temps s'arrête... et débarque Simon, jaloux, amoureux de moi, qui commence à nous assomer de ses remarques débiles, faisant tout pour nous ennuyer le plus possible, afin d'éviter notre baiser... Lorsqu'il repart, trop tard, il faut remonter sur scène.
Frustration intense, ce soir-là...
Première flûte à bec. Elle est rouge vif, en plastique, c'est ma mère qui me l'a offerte, avec une petite méthode-magazine, Comment apprendre la flûte à bec. Elle m'a servi drôlement longtemps! (enfin, durant 3-4 ans) Je l'ai toujours...
Premier journal. Il est (tiens, je le remarque seulement maintenant) aussi rouge, avec de petites Betty Boop imprimées dessus. J'ai du le recevoir... attendez, je vérifie... eh bien, le premier article date du 21 décembre 1996... Tiens, c'était il y a exactement 8 ans et un jour ! Ca fait huit ans que je tiens un journal ?? Ca fait drôlement longtemps... J'avais... eh bien, tout juste neuf ans ! Mon petit carnet, avec des images collées dedant, des poèmes enfantins, des récits de journées, d'amours... J'ai peu écrit dedant, il m'a duré 4 ans, jusqu'en 2000 ! Quand je pense qu'aujourd'hui, mes carnets me durent à peine un an...
Première dispute avec Kami. Pour un truc idiot, je crois. Et encore, était-ce vraiment une dispute? On en a eu si peu... Je crois qu'on devait jouer aux Kapla (notre grand jeu, lorsqu'on était petites!), et je voulais construire un labyrinthe pour billes d'une certaine façon, et elle d'une autre... On a dû se bouder l'une l'autre pendant....... allez, au moins cinq secondes!
Première fête. Il n'y en a pas vraiment eu, de "première"... Elles ont toujours eu lieu pour mon anniversaire, depuis que je suis toute petite, depuis mes 3, 4 ans?. Mais s'il y en a bien une qui m'a marquée, c'est celle de l'année dernière... pour les anniv d'Antoine et moi. C'est là qu'Antoine a embrassé Mathilde, et que j'ai été séduite par Igor... Eh oui, de l'eau a passé sous les ponts, depuis.
Premier (et dernier!) râteau. C'est avec L., mon "grand amour". Ca fait huit mois, depuis mai, que je l'aime éperdument, guettant ses regards, me dévissant le cou pour le regarder, passion dévorante qui me fait faire des soubresauts tellement j'ai mal de l'aimer, en silence, en silence. J'ai eu deux mois de répit durant les grandes vacances, où j'ai cru l'oublier, mais ça m'a vite repris en septembre... C'était lui qui avait commencé, avec ses longs regards, qui se troublaient soudain lorsque je le regardais. Avec sa gêne, lorsque sa meilleure amie le serrait dans ses bras devant moi. Avec sa façon de soudain répondre à une question que j'avais posée à quelqu'un d'autre. Sa manière de rougir en s'asseyant à côté de moi. De me regarder à la lecture d'un texte d'amour en français. Sa voix qui se trouble lorsqu'il me parle.
En janvier, je décroche mon téléphone sans vraiment réaliser ce que je fais, et l'appelle. Heureusement, je tombe sur lui, et pas sur ses parents. Après lui avoir demandé trois fois comment il va, je lui déballe d'une traite tout : "Voilà c'était juste pour te dire que je t'aime comme une malade". Il répond : "Mais... je ne sais pas quoi te dire." Il est très gentil, très doux, durant ces quelques dizaines de seconde de la seule et unique intimité que nous aurons jamais partagée. Mais pour moi, c'est le drame, tout s'écroule. Mon coeur est mort. Je fonds en larmes après avoir raccroché. Sa gentillesse me fait encore plus mal.
Le lendemain, je me sens libérée, libre, libre, vraiment. Je l'oublie peu à peu.
Reste toujours ce trouble lorsque je le croise, ses yeux qui me frôlent, me fixent parfois, avec comme une interrogation à l'intérieur. Je sais ce qu'ils demandent. Ils se demandent ce que je me demande : M'a-t-il aimée? Quand? Et une fois, ses joues qui ont rougi, ses paupières qui ont battu à toute vitesse. Toujours ce "quelque chose" entre nous deux.
Premier voyage hors de France. J'ai deux ans. Mes parents et moi allons en Espagne. Aucun souvenir.
Pour moi, mon premier vrai voyage "à l'étranger", c'est le Maroc. Même si je suis allée en Autriche, en Suisse, en Espagne, en Italie (j'ai tant de souvenirs merveilleux, là-bas...). C'est vraiment la découverte d'un "ailleurs" incroyable, d'une autre manière de vivre, d'autres coutumes, d'autres gens, oui, d'un ailleurs, tellement nouveau, tellement riche de sensations.
J'ai quinze ans et j'ai l'impression que le monde s'ouvre à moi.
Première cigarette. Je suis en seconde, et je traîne avec des filles sympa, même si pas trop mon genre. Nous passons toutes nos pauses au jardin public d'à côté, et deux d'entre elles fument, sur nous cinq. Sur les trois autres, il y en a une qui fume aux fêtes, l'autre qui n'y a jamais touché, et moi, qui n'en ai jamais non plus touché. Sur un coup de folie, et envie de faire semblant d'être "djeun's et rebeeeeeeelleuh", on passe une heure a essayer de fumer correctement, comparant crapotage et avalement de fumée, le tout hyper sérieusement, entrecoupé de fous rires hallucinants, entre deux quintes de toux et étranglements, tout en se foutant en t-shirt par
Première
Un bon souvenir…
Première fois... C'était samedi soir. Ca s'est très bien passé, tendresse, confiance et désir mêlés. Pas de peur. Merci Raphaël, pour cet "échange", comme tu le définis si bien.
Voilà pour toutes les "premières fois" qui me viennent à l'esprit... Il y en d'autres qui remonteront du fin fond de ma mémoire, et d'autres qui sont à venir, je l'espère...
Inspirations soudaines :
Re:
Merci!
Ah, contente de voir que je n'étais pas la seule à jouer pendant des heures avec ces fameux Kapla... Mais moi, je n'en avais qu'une seule, de caisse, alors je la mettais en commun avec celles de plusieurs copines, comme ça on faisait des "Super-Tours"...
Hum... tout un bout d'enfance...
Bizzz à toi!
euh kapla KEZAKO? je te souhaite un jouyeux nouël!!
Bisous
au fait c'est shalimar j'ai du changer de pseudo ;)
Re:
Tiens, nouveau nom de Shalimar!
Les kaplas, c'est un jouet culte (hum) de l'enfance de beaucoup d'ados qui ont actuellement entre 15 et 25 ans... Une caisse entière remplie de petites planchettes de bois d'environ 10 centimètres de long, 0,5 d'épaisseur, et 2cm de large... ouah, je te fais l'explication scientifique, mais d'un point de vue plus "ludique", c'était un jouet génial... Tu construisais des tours, des animaux, des maisons, des labyrinthes avec...
LE jouet! A la fois ultra-marrant, créatif, et prise de tête!
jennifer
Joli article :)