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C'est quoi, la vraie vie?

Oui, tiens, je me demande, c'est quoi, la vie? Qu'est-ce que c'est, ma vie, en ce moment?
Tant de choses... et si peu à la fois.

C'est avoir au téléphone, tout chou, tout désolé d'annuler notre sortie de mercredi soir. Et se réserver "pas le samedi qui vient, mais celui d'après, hein?".

C'est croquer à pleines dents dans une mozzarella entière. Sans sel, sans huile d'olive, sans tomate avec, sans petits dés, pas coupée, rien.

C'est vaguement travailler pour le partiel de demain, qui n'a pas vraiment besoin d'être révisé... La musique à écouter ne s'apprend pas. La culture musicale, la méthode, oui. Mais pas ça. Ca se sent. Ca s'entend.

C'est se dire que wah, la coupe de Kate Moss sur la une du ELLE de cette semaine est vraiment chouette ; que, par curiosité, j'aimerais bien voir ce qu'elle fait sur moi. Puis, se dire que je suis allée chez le coiffeur il y a un mois, alors, quand même, pas maintenant-tout-de-suite.

C'est avoir vu Rois et Reine d'Arnaud Desplechin dimanche matin, avec , et . Et avoir trouvé ce film magnifique. Juste. Terriblement juste. Emouvant et fluide. Des instants, des plages, des bribes et des longs moments. Un habile métissage de tout cela, orchestré avec tendresse et cruauté par le réalisateur, avec des acteurs vraiment... oui, il n'y a pas d'autre mot, justes. Emmanuelle Devos, et Mathieu Amalric. Ce dernier, personnage décalé, égoïste chaleureux, déphasé venu d'ailleurs et bien plus que tout autre habitant du monde.

C'est se dire aussi, entre parenthèses, que n'était pas là.

C'est vivre un cours extrêment enrichissant en flûte, ce matin, suite à plusieurs heures de travail, ces derniers jours. Travail qui a porté ses fruits. Et les mots de ma prof, les meilleurs mots depuis longtemps. Et le sourire immédiat qui se dessine sur mes lèvres, mais que j'intériose vite, comme par peur de perdre cette joie profonde qui m'envahit, cette concentration, cette unité que je viens d'avoir avec la musique.

C'est rappeler Raphaël hier soir, après cinq appels en absence de sa part (quelle idiote, j'avais mis mon téléphone en vibreur, je n'ai rien entendu) ; Raphaël qui pleure sans bruit, parce qu'il vient de revoir son ex-juste-avant-moi qu'il avait plaquée pas très gracieusement en août, après deux ans de relation chaotique. Cette ex, qui lui a lancé tout à l'heure qu'elle ne l'avait jamais aimé, et qu'à présent elle était mille fois plus heureuse sans lui, avec un autre. Et d'autres mots durs, qu'il n'a pas voulu me dire sur le moments. Mais que j'ai sentis dans sa voix brisée. Raphaël complètement détruit. Nous parlons quelques instants, il va chez sa soeur, donc ne peut pas rester longtemps. Et moi, je tente de le réconforter un peu : les mots qu'elle a prononcés sont des mots de vengeance, des mots idiots qu'on dit à quelqu'un qui nous a blessé, des mots à demi-pensés, parce qu'après la douleur qu'on a pu avoir avec ce quelqu'un, une autre personne a surgi, apportant le bonheur avec soi. Alors, on compare, et on décrète qu'avec le premier, les sentiments n'étaient pas là. On reste toujours un peu sur les derniers instants. Surtout dans les relations amoureuses.
Revoir Raphaël demain pour notre partiel, avoir envie de le réconforter. Envie qu'il se confie. On verra.

C'est vibrer au son de la flûte diapason 415 que ma prof m'a prêtée ; une flûte à 25000 francs, m'a-t-elle dit... "Alors, prends-en soin comme de la prunelle de tes yeux!" Et ce timbre si riche, si puissant et clair, tous les graves et les aigus qui viennent aisément, comme coulant de source... La magie, l'alchimie qui se produit sous mes doigts, qui provient de mon simple souffle et de ces légers appuis des mains sur l'instrument...

C'est appréhender et avoir terriblement envie de revoir Chuck demain.

C'est avoir au téléphone, et rire, rire avec elle ; notre complicité toujours aussi présente... Cette simplicité, cette évidence que l'on a, l'une avec l'autre. Zorotroïsvka Kami...

C'est avoir envie d'être émue, d'être retournée de l'intérieur par quelque chose, et en même temps, savourer ce réseau de sensations, de contacts, de liens et de gens qui se tisse lentement, peu à peu, en ce moment... La fac particulièrement.

C'est avoir envie de jouer sur le piano de l'amphi d'Accoustique, et d'être entendue par une oreille amie. J'aimerais, oui, ça est, je rêve, j'en ai conscience. J'aimerais être seule, et jouer les Cappriccios de Brahms, et jouer le 2e mouvement de la Pathétique de Beethoven, Clair de Lune de Debussy, les Nocturnes de Chopin et les Etudes que j'ai longuement travaillées, jouer tout cela. Et j'aimerais que Chuck entre, avec Raphaël peut-être, Jude aussi, et qu'ils m'écoutent. Et que quelque chose passe.
Rêve cinématographique que celui-ci...

C'est avoir un peu froid, et m'enfouir dans mon lit, avec le CD de Radiohead que Raphaël m'avait offert. Je découvre, et je commence à adorer.
Karma Police
This is what you get when you mess with us...

C'est fermer les yeux, et essayer de trouver la parenthèse. Tu te souviens, hein, dis?... Maintenant elle n'est plus qu'à nous deux, c'est un mot que j'ai envie d'offrir à d'autres, tu ne m'en veux pas? Mais la pétillance reste à nous deux, rien qu'à nous deux, c'était notre mot, notre mot à tous les deux...
wake from your dreams
the drying of your tears
today we escape
we escape

C'était ça, c'était ça la sève, moi ta plante verte... On se rappelle chacun en soi.
Et puis, la pétillance est partie, il le fallait bien un jour ou l'autre.
This what you get...
Et on est bien comme ça.
Alors, la parenthèse, non, peut-être, justement, cette fois-ci, ce n'est pas la parenthèse à la vie, c'est la vraie vie que je vais essayer de trouver. Même si je savais que la vie était là.
Je me comprends. Ne t'inquiète pas.

Ecrit par Feu, le Lundi 24 Janvier 2005, 23:15 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Cocktail
Cocktail
25-01-05 à 21:25

J'aime bien les bouts de vie, comme ça. Sûrement parce que ça me rappelle un peu les miens, d'une certaine façon. Parce que la mozarella, parce que la musique, parce que la pétillance, les mots qu'on partage, rien qu'à deux... Parce que, tout simplement...

Et puis, j'crois surtout que la vraie vie, c'est celle qu'on a envie de vivre, vraiment...


 
Feu
Feu
31-01-05 à 17:55

Re:

La vraie vie... grande question que je me pose très souvent. Sans doute est-ce, comme tu le dis, celle que l'on souhaite. Peut-être parce que "quand on veux, on peut" (j'y crois, pas toujours, mais suffisamment pour me donner de la force!).