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Qui a dit que la musique adoucissait les moeurs?
J'avais écrit ceci, dimanche midi, en rentrant de chez Jude. Levée à 10h30 après s'être couchée à 06h25, c'est assez dur... Un zombie parmis les âmes errantes du dimanche matin.
Revenons à ce texte. Je l'ai donc tapé avant-hier, mais n'ai pas pu le poster en raison de la panne de Joueb... J'ai ensuite préféré publier le petit article sur les "Requêtes", plutôt que celui-ci. Peut-être parce que celui-ci était plus écrit sur un coup de tête, et que j'avais envie de la combattre, cette foutue mélancolie.
Pourtant, j'ai envie de le mettre ici. Parce que je sais que ce sentiment est plus ou moins présent selon les jours. Pas toujours aussi fort. Pas toujours aussi triste. Mais, lorsque le ciel est gris, qu'un cours de musique s'est mal passé, que j'ai senti une petite tension quelque part, qu'une déception s'y est associée, je sens cette noyage intérieure dans les sentiments ressassés, le plongeon vers le passé que l'on se met soudain à regretter, on ne sait pourquoi.

Alors, je le publie.

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Petit goût d’amertume déposé quelque part en moi… Soirée chez , tous, fac et orchestre mêlés, , , et d’autres… Dont une ex (disons, juste pour un plan sexe, dont il a assez honte) de Raphaël. Et le frère de Romain, et cette fille au rire de souris, et le « garçon aux cheveux », et un ami de Raphaël avec sa copine, ils sont ensemble depuis presque un peu plus de deux mois, le temps que Raphaël et moi devrions avoir passé ensemble, si nous ne nous étions pas séparés…

Tous ces gens mêlés, le jazz en fond, conversations, plus ou moins décousues, délires, du piano à six mains, le rhum Torrid, et tous au fond des sièges, propos surréalistes jusqu’à six heures du matin.

Je rentre chez moi, et j’écoute Bang Bang et Nancy Sinatra, la B.O. de Kill Bill un.

I was five and he was six,
we rode on horses made of sticks,
He wore black and I wore white,
he would allways win the fight…

Bang Bang,
He shot me down
Bang Bang,
I hit the ground
Bang Bang,
That awfull sound
Bang Bang,
My baby shot me down…

Seasons came and changed the time,
when i grew up i called him mine.
He would allways laugh and say,
remember when we used to play…

Bang Bang,
I shot you down
Bang Bang,
You hit the ground
Bang Bang,
I used to shoot you down.

(Music played and people said,
just for me the churchbells rang…)

Now he's gone,
I dont know why.
And till this day,
sometimes i cry.
He didn't even say goodbye,
he didnt take the time to lie.

Bang Bang,
He shot me down
Bang Bang,
I hit the ground
Bang Bang,
That awfull sound
Bang Bang,
My baby shot me down

Entendre cette chanson, si émotionnellement chargée… Bang bang, he shot me downBang bang…

C’était une soirée… bien. C’est étrange de constater que s’éloigne, que oui, il peut s’intéresser complètement à certains, et peu à moi l’espace d’une soirée, je le comprends si peu parfois… Et ses confidences qu’il me fait au début, je sens en lui ce besoin de dire, de dire, de parler, mais pas forcément à cette personne-là, ce moi, qui je suis. Cette envie d’en parler, mais je ne suis pas Feu, je suis… Feu, mais pas à la manière dont j’aimerais l’être pour lui. Je sens que j’aurais pu être n’importe quelle autre personne proche. Et en même temps, s’il me le dit, c’est parce que c’est moi, c’est parce que c’est avec moi qu’il en a parlé, parce qu’il ma dit des choses qu’il n’avait dites à personnes d’autre.
Et j’ai senti cet éloignement, cette sociabilité dont il fait preuve, si attachant, mais si loin de moi… J’ai l’impression que les larmes me montent aux yeux en écrivant cela.
Je me sens mélancolique en ce moment, depuis la rupture avec Raphaël.

Selon les jours, je me demande… Parfois, je me dis que ce n’est pas tant lui que je regrette qu’une preuve d’affection, que cette adoration incroyable qu’il avait pour moi, tous ces mots qu’il me disait, toute l’émotion si forte que je sentais dans ses yeux au point qu’il éprouvait le besoin de me serrer si fort contre lui… D’autres jours, il me semble que c’est lui que je regrette, notamment hier soir, lorsque je le vois beau, en noir, avec ses cheveux dans ce désordre un peu explosif qui m’est si familier, son petit geste pour y fourrager, son bouc, sa prestance, sa sociabilité, la manière dont il regarde certains, et le sourire qui pétille dans ses yeux…

Mais c’est fou, je ne l’aime pas, je n’ai pas de sentiment pour lui, je ne me sens pas frémir et vibrer lorsqu’il me parle, mais… j’ai besoin de sentir son regard sur moi parmi d’autres personnes, je n’aime pas me sentir ignorée de lui, je n’aime pas me sentir « une parmi d’autres », je ne suis plus l’Unique…
Et c’est terrible, c’est terrible, de sentir ce désamour si clair, si net, tout ce qui n’est plus. Et ne sera jamais plus.

Et je me sens stupide d’y penser encore et encore, ce n’est pas ça qui devrait occuper mon esprit, ce n’est pas ça, j’ai la vie devant moi, d’autres gens, d’autres contact, mais je suis si sensible au détail, et putain qu’est-ce que ça fait mal, qu’est-ce que ça fait mal ce désamour…
Oui, j’ai envie de le crier, de le hurler, Raphaël, regarde-moi,
et j’ai envie de me gifler lorsque j’écris ça, comment puis-je être aussi addicted, alors que je ne l’ai pas aimé ? C’est en même temps tellement clair, évident, oui : je suis jalouse lorsqu’il pose son regard si doux, le regard qu’il me réservait, sur une autre, quelque chose en moi est blessé, et sa présence me manque… Et c’est cela que je n’arrive pas à élucider : je ne sais pas si c’est lui ou l’affection qu’il me donnait qui me manque, je ne sais pas, et cela me bloque, je ne sais pas, j’ai l’impression d’errer quelque part dans la marée des sentiments qui m’assaillent en ce moment, j’ai besoin d’une structure, d’un cadre, vite, sinon la noyade n’est pas loin.

Le plus terrible, c’est que la première semaine, j’étais libre, bien, heureuse, sans lui ; et lui était une épave, déprimé, de nombreux soucis mêlés, plus la nostalgie des instants passés ensemble…
A présent, j’ai la sensation que cette mélancolie qui l’habitait, m’a contaminée… Et le voir lui, bien, m’insupporte presque. Même si je sais que ce spleen sourd est encore en lui.

Je m’en veux de parler de cela, je m’en veux et je déteste, j’aimerais tant ne pas y penser, je me trouve ridicule, pauvre petite fille riche, oui, c’est ça, c’est grotesque.
Et je ne veux pas qu’il trouve une fille agréable, intelligente, jolie, avec de la répartie. Sentiment de possessivité intense, putain qu’est-ce que ça fait mal.

Il était tellement attachant hier, oui, c’était le mot employé par .

Et … il n’était pas là. Mais, j’ai cru rire soudainement de joie, lorsque Jude et moi l’avons croisé au conservatoire samedi en début d’après-midi. Le sourire soudain en moi, plaisir de discuter avec lui qui s’attarde auprès de nous, pour bavarder, de tout.

Je suis bien trop sensible au moindre détail,du point de vue relationnel et sentimental, en ce moment. Joie intense, petits bonheurs et chagrins soudains alternent dans une cacophonie totale, baromètre qui s’affole, anarchie cosmique, prisme de mes sentiments, ondes déréglées, qui s’entrechoquent…
Ah oui, « les ondes qui s’entrechoquent », lorsque l’on ne sait plus ce que l’on dit vers cinq heures du matin.

Je ne veux pas que l’on s’éloigne. Et pourtant je le sens. J’attendais plus qu’il n’en fallait, de cette soirée. Jude aussi a eu ce goût d’amertume. Cette sensation de n’avoir pas été égale à elle-même. Pas l’image qu’elle aime à donner, qu’elle est, c’était… autre. Je ne veux pas que Raphaël devienne inaccessible, je veux encore l’atteindre.

Je ne sais même plus ce que je désire réellement… Je pense trop. Marasme intérieur qui me couve, qui m’étouffe. L’arrêter avant qu’il ne me dévore.

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Voilà, c'étaient mes mots de dimanche midi.
Entre temps, Jude et moi sommes allés voir Chuck, Raphaël et Romain (ainsi que d'autres gens, mais je n'ai pas envie de choisir à nouveau d'autres prénoms...), jouer avec l'orchestre auquel ils appartiennent. Du Mendhelsson, Berlioz... C'était beau.

J'espère croiser Chuck avant le concert, n'étant pas sûre de le voir à la fin où tout le monde part dans un brouhaha confus. Jude et moi, avec la Fille au rire de souris, avançons à l'intérieur, vers les sièges pour nous asseoir, quand j'entends soudain une voix dans mon dos : "Salut Feu, salut Jude, salut Fille au rire de souris!" (euh oui, ce dernier pseudo fait assez bizarre, mais je n'ai pas trouvé de prénom de substitution! Ah si, Nadia, tiens).  Je me retourne, et c'est Chuck. Grands sourires échangés, je me sens bien. Il dit encore : "A plus tard!" dans un dernier sourire.

Et l'orchestre entre enfin. Tous, une cinquantaine, en tenue de concert, beaux.
Quelques têtes devant moi me cachent la vue de certains musiciens, mais, comme par miracle, j'ai pile un espace entre deux-grands mères (!), me permettant de voir Chuck, au milieu. Haha, la vie est belle... Je vois aussi Raphaël à gauche, et Romain à droite.

Les voir jouer. Magnifiques. Raphaël, peu d'expression sur son visage, mais le mouvement de son corps, expressif. Romain, debout, toujours cet air un peu rêveur, et soudain toute son attention. Chuck, dont toute la musique passe par son corps. On m'avait prévenue, on m'avait dit qu'il était très doué. Je constate. La précision de ses doigts, qui semble aisée ; mais en regardant mieux, on sent toute la concentration, les regards au chef d'orchestre, le mouvement, lui qui balance avec la musique, elle vit en lui, tellement. Tout autant que le premier violon. Ce n'est pas pour rien qu'il est 1er de son instrument, aussi.

Et puis, quelques regards échappés.

<>Croiser Raphaël et Romain à la sortie, bavarder deux minutes avec eux, mais trop court, un peu frustrés, il faut partir. On attend Chuck, qui ne vient pas. Tant pis.
J'aurais bien aimé le voir. Pas pu le féliciter.

Je n'arrive plus à écrire, là, maintenant, tout de suite. Comme un manque de... d'inspiration. Inspiration n'est pas le bon mot. Je n'ai pas l'élan.

J'arrête.
Ecrit par Feu, le Mardi 1 Février 2005, 15:07 dans la rubrique Ecrits.