Journée comme en suspend, quelque part. Chuck absent, il passe un concourt, Jude et moi lui envoyons un texto de soutien... Jude, qui va sans doute bientôt voir son "histoire-qui-traîne- depuis-des-mois-avec-belle-gueule" se concrétiser, à vitesse grand V en ce moment... On échafaude des plans, des réponses, à la recherche du texto parfait.
Chez l'italien, avec Jude et Charlène, autour de nos trois pizzas, on échange les parts, en tentant d'user de la trigonométrie pour partager en trois chacune d'entre elles. Le fromage qui tombe, les serviettes qui volent, on parle fort et on s'en fout, l'essentiel est d'être bien au chaud, autour de cette minuscule table, l'espace d'un après-midi.
Ce matin, se réveiller, et voir la neige tout autour. Qui tombe. Blanche. J'ouvre ma lucarne, et une petite résistance empêche un court instant ma poussée : la neige a fait son ouvrage.
Et je marche dans le rue sous le manteau de nuit, il est sept heures, la ville endormie. Le ciel noir au-dessus de ma tête, mes pieds s'enfoncent sans bruit dans la neige encore vierge de toute trace, ou presque. Le silence, tout autour de moi. La neige qui tombe à la lueur des réverbères, j'ouvre la bouche et tire la langue comme un enfant, mon parapluie qui me tombe sur l'épaule. J'étends les bras, tout qui tourbillone autour.
Respirer. Et rire.
Surtout, cette impatience, quelque part. Je ronge mon frein silencieusement, j'attends un signe, j'attends quelque chose qui vienne tout emporter dans une vague de rire.
Le revoir demain, oui, je l'espère. Pour lui demander : "Alors, ça s'est bien passé?..." Les résultats aujourd'hui ou demain, je ne sais plus. Je souhaite profondément qu'il l'aie, ce concourt. Même si cela veut dire que l'année prochaine, je ne le reverrai plus à la fac. Ou rarement. Même si cette perspective me désanchante un peu. Mais peu importe, la vie continue son chemin, je ne me laisse pas atteindre si fort. J'apprends, du moins je tente, à relativiser.
Mes parents partis pour la semaine en Italie, ma grand-mère prend la relève, amène avec elle son parfum, sa chaleur, ses sourires. Sa douceur et ses défauts. Sa complicité et ses anecdotes qu'elle me raconte pour la troisième fois. Je l'aime comme ça.
Demain, les vacances. Pas spécialement envie de les accueillir.
Envie de rester à la fac, pour une durée indéterminée, toute la journée, ou de partir. Vraiment. Vers un Ailleurs autre que Paris. Ou vers un Ailleurs des sorties, des retrouvailles en-dehors qui s'enchaînent. Si c'est pour changer d'air, le temps de 10 jours, autant qu'il soit totalement différent. Il ne faut pas qu'il soit imprégné de leur présence, à tous, sans que je ne puisse les voir.
Fac-dépendance. Ca me fait presque rire, c'est comme ça chaque année...
J'ai croqué sur une feuille ma maison, vue depuis le fond du jardin. J'aime bien. Agréable retour au dessin. Ce besoin vital se transforme en un besoin régulier, moins présent qu'avant. Peut-être faudrait-il que je m'y remette plus assidûment, pour ne pas perdre tout ce travail de longues années. Enfin, travail. Il faut dire que j'avais des facilités... Et le dessin ne m'a jamais paru être un travail.
Pas envie d'achever, de trouver une fin "juste", "qui sonne bien", pour cet article. Les mots ne viennent pas de façon belle et sonore, à présent.
Alors, je crois que je devrais écrire : Inachevé. Ce qui est stupide, puisque cela a bien une fin, que j'ai choisie. Tout simplement, je n'ai pas eu envie de la parfaire, de la paufiner, de lui donner un air officiel, à cette fin. J'ai juste cessé d'écrire.
Inspirations soudaines :
Re:
Parce que pour certains, la fac, c'est pareil que le lycée, voir pire. Pour d'autres, dont j'ai eu la chance de faire partie, c'est une immense bouffée d'air neuf! :)
Cabotine
Et de la fac aussi, mais là je suis forcée d'attendre...