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Truites, bulles et couloirs...

J'écris peu, en ce moment, peut-être est-ce parce que je vis beaucoup. Vivre, pas forcément dans le sens "je fais plein de choses tellement prenantes et passionnantes, que je n'ai pas une minute à moi". Pas forcément. C'est juste qu'il y a un certain nombre d'émotions qui se piquent ça et là, au hasard, hop, j'en dépose une ici, et en cueille une autre au passage...

Il faudrait que je parle de , de , de , de , de David (voir ), de , de tant d'autres...
Il faudrait que je parle des truites, de ce que j'ai appris lundi, des bulles que nous avons faites dans la cour mercredi, de Pierre et de sa copine, de Nassim qui me demande le nom de mon parfum, des lunettes-mouches de Chuck, des poches remplies de papier de , de la fête pour les vingt ans de Raphaël, de mon cadeau, de ce qu'il m'a dit mercredi et qui m'a profondément énervée, mais tout passe, et de la rencontre innatendue et tellement délicieuse avec David...

Je vais en parle, de tout ça, je vais prendre le temps. Noter, griffonner, taper, marquer, écrire, plus ou moins longuement, brièvement, je ne sais pas. Je vais en parler. Curieux, de dire "parler", alors que c'est l'acte d'écrire...



Mercredi, une fille absolument idiote de l'amphi, qui se déclare bi, et qui est, selon l'expression raffinée que Raphaël a lancée, et que nous avons finalement adoptée (ayant reconnu qu'elle s'appliquait fort bien à cette personne), un gros boulet, m'a donné son "trukàbul", enfin, je ne sais pas comment ça s'appelle. Vous savez, ce tube un peu plus gros qu'un tube de colle, avec un jeu débile à billes sur le bouchon, et du liquide vaisselle mêlé à de l'eau à l'intérieur...

Toujours est-il qu'à la pause, nous sortons tous dehors.
Le soleil qui inonde l'immense cours débouchant sur le ciel, le sourire à toutes les lèvres, et les yeux plissés par les rayons. J'ai pris mon "trukabul", et m'amuse, un peu timidement, à en faire, une, puis deux. 

Charlène se met à souffler avec moi dans le cercle, et nous voici en train de répandre des dizaines de bulles autour de nous. On rit, les bulles se cognent dans les gens, Romain fait semblant de ronchonner, une autre fille bat des bras en poussant de (faux) petits cris, le soleil, encore et toujours, on se marre bien.
Puis, Chuck me le prend des mains, et commence à tourner sur lui-même pour faire de grandes vagues de bulles ; je souffle encore sur le cercle, Charlène recommence, on s'y met à trois, les bulles se multiplient et c'est l'invasion, partout, dans toute la cour. Les regards se retournent vers nous, on rit comme des fous, c'est la bullo-manie durant les dix minutes de pause, et tout le monde veut sa bulle, ça devient du n'importe quoi et on est bien comme ça...
On s'entraîne à faire la plus grosse possible, puis Chuck fait semblant de frimer en en faisant de toutes petites, avec ses lunettes en toc achetées dans un magazine cet été, il ressemble à une grosse mouche et ça le fait mourir de rire...! On sourit, on bulle (hahaha) dans tous les sens du terme, c'est la pause...



Le matin, j'étais assise sur un banc-table dans la cours, et Nassim était venu me faire la bise. En retirant sa tête de mon cou, il m'interroge : "Ce parfum... qu'est-ce que c'est?"
Et moi de répondre en décliant le nom demandé.
Il me regarde et le répète tout bas, comme pour mieux l'apprivoiser. Cela me fait sourire de le voir ainsi, il fait un peu son petit show, je trouve ça à la fois un peu ridicule et très charmeur.
Il me dit : "Oh, j'ai une mélodie dans la tête, vous savez... Je ne sais pas ce que c'est, je n'ose pas la chanter." Je l'encourage à essayer de chantonner les trois premières notes. "Non, c'est inutile, tant pis... J'aimerais bien la retrouver." Il me sourit avec cette façon particulière qu'il a de plisser légèrement les yeux, puis va s'asseoir plus loin.

Chuck me dit : "Ouah ben dis donc..." Et puis, imitant sa voix avec un air un peu snob : "Ce parfum, qu'est-ce que c'est?" J'éclate de rire, la cour que me fait Nassim est plutôt comique, avec un peu de recul ! Je souris, je vois ce dernier qui me regarde en coin à l'autre bout de la cours. Ca flatte mon égo, forcément, tout en en ayant "rien à cirer", comme le dit l'expression... Chuck rit avec moi, on est complice car c'est assez drôle, en effet, de voir Nassim déployer quelques moyens de séduction...



Vendredi, la fête chez Raphaël pour ses vingt ans ; à vingt-cinq dans un dix mètres carrés, je dois dire qu'on s'est bien marrés. Délires en vrac, et conversation sympa avec Charlène et "la fille sur laquelle fantasmait Raphaël", que je vais appeler Sylvie.
Et puis le gâteau au chocolat coeur fondant... Au moins un bon point pour la nouvelle copine de Raphaël. Le reste, on verra.


Oh, et puis jeudi... Jeudi.

Il faut vraiment que j'en parle. Parce que je n'ai pas envie d'oublier ce moment. Les mots échangés, les regards, l'allure.

Je vais à un cours au conservatoire, j'arrive dix minutes avant le début. Je suis un peu dans ma petite bulle, encore un peu amère des remarques stupides que m'a faites Raphaël la veille (il m'a parlé comme s'il me connaissait par coeur : "Ah oui, c'est vrai que tu l'aimes bien, Pierre... Ah oui, et puis il y a Chuck, aussi, je me souviens... Ah oui, c'est vrai que je t'ai connu un peu comme une fille un peu speed..." J'ai détesté)
Alors que j'emprunte un couloir pour arriver à ma salle, je vois à l'autre bout du couloir, marcher dans le sens opposé au mien (soit, si vous avez un peu de logique, VERS moi ;)), ... David.

Oui, David, l'ami de Charlène, que j'ai rencontré deux, trois fois dans toute ma vie, auquel j'ai dû parler vraiment une fois en décembre, durant dix minutes, puis l'espace de trente secondes dans un ascenseur en février. C'est tout.

Pourtant, je l'avais trouvé très sympathique, j'avais tout de suite accroché. Et visiblement, lui aussi... Charlène m’avait comprendre qu’il m’avait trouvée assez charmante, vive et chouette… Et puis, ensuite, « très jolie ». Aha ! Alors, nous avons échangé des « Dis bonjour à David/Feu » par l’intermédiaire de Charlène, nous croisant, comme je l’ai dit plus haut, à deux ou trois reprises.

Et donc, je viens enfin à la journée de jeudi !...

Je le vois soudain à quelques mètres de moi. Je mets ma main en visière, il m’a vue, nous continuons à marcher, plus lentement. Il dit : « Tiens ?... » Et je réponds : « Mais… C’est David ! » « Quelle rencontre fortuite ! »
Et nous voilà à converser le plus naturellement du monde pendant vingt-cinq minutes. Oui, j’ai bien dit vingt-cinq minutes. Oui, je suis bien arrivée dix minutes avant le début de mon cours. Oui, le prof m’a bien aperçue en train de discuter avec lui. Et pourtant, je suis bien arrivée un quart d’heure en retard…

- Il va falloir que je file…
- Oh, je suis désolé, tu vas être en retard à cause de moi ?...
- Non. C’est plutôt à cause de moi, parce que j’ai choisi de rester ici, et de discuter avec toi…
Il me regarde, me sourit. Je lui souris. Alors, j’enchaîne, et lui dis :
- Eh bien monsieur, je vous tire mon chapeau.
- Ah ? Tu ne m’embrasses même pas ? Très bien, d’accord, alors au revoir, dit-il sur un ton faussement offusqué, que, je dois dire, j’ai adoré…
- Oh mais si, bien sûr que si !
Je lève un peu la tête (eh oui, il est plus grand que moi… Héhé), et l’embrasse sur la joue droite, vraiment, puis sur la joue gauche. Il reste sans bouger. Intérieurement, quelque chose en moi sourit, jubile, une vague de joie, « de petit bonheur en boîte », comme j’aime bien le dire.
- Hm, tu restes stoïque ?
- Ah, bah, oui, je sais bien que tu t’es forcée, hein ? Je sais…
Il a toujours cet air faussement malheureux, qui m’enchante complètement.
- Mais non, pas du tout ! Au contraire…
- Ah, eh bien alors ça va…
- Oh la, j’ai un quart d’heure de retard, je vais vraiment y aller.
- Eh bien, file, alors… et il ajoute, avec un petit sourire amusé : Qu’est-ce que tu attends ?
Je commence à marche à reculons, en le regardant droit dans les yeux.
- Mais rien… Tu vois, je pars…
- Mais non, tu restes, regarde.
Il se met à marcher aussi, lentement, comme moi. Deux mètres nous séparent, nous nous regardons, j’ai envie de marcher éternellement comme ça, en le regardant dans les yeux. Il avance et je recule, pourtant je sais que d’une certaine manière, nous avançons, nous convergeons tous deux vers un même point. Dire lequel, je ne sais pas exactement, mais nous le sentons.

Et son regard qui s’accroche jusqu’au tournant du couloir.

Il a mon numéro, moi le sien. C’est lui qui me l’a demandé.
C’est peut-être bête, mais ça fait trois jours que je me demande si je lui envoie quelque chose…

:)


Ecrit par Feu, le Dimanche 27 Mars 2005, 00:12 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

jennifer
jennifer
27-03-05 à 04:53

J'avais un "ex" (j'déteste ce mot) qui s'amusait à me faire des remarques genre celles de Raphael TOUT LE TEMPS!!!! J'ai donc tout à fait compris ton agacement.

Sinon, je trouve que tu vis des jolis instants à la fac :) Pourvu que ce soit pareil pour moi l'an prochain!

 
Feu
Feu
29-03-05 à 19:06

Re:

Jolis instants que j'espère vivre encore pour un long bout de temps! Je te souhaite d'en vivre d'aussi chouettes, sinon plus!

Je dois dire que c'est la première fois qu'un ex me fait des remarques comme celles-ci... J'ai tout bonnement cru que j'allais lui arracher les yeux et lui découper un scalpel, à ses paroles...
;)

 
Broutille
Broutille
27-03-05 à 20:10

Hm..

"Vadé Rétro Téléphone..." C'est trois jours sinon rien :p Bénabar quand tu nous tiens!

Jolie rencontre...
J'aime ces moments éternels :)

Gros bizoux


 
Feu
Feu
29-03-05 à 19:11

Re:

Ah, Benabar... J'aime ses chansons pleine d'humour et fines! Je ne suis pas une inconditionnelle, n'écoutant pas suffisamment la radio, mais je savoure ses jolis mots!

Au fait, je pourrai mettre ton nouveau "toi" dans mes liens?... :)

 
emberlificoteuse
emberlificoteuse
28-03-05 à 12:33

:)

Heureuse pour toi de ces petits instants d'bonheurs en boîte que tu as la chance de vivre... :)


 
Feu
Feu
29-03-05 à 19:12

;)

Mais de rien, emberlificoteuse, je suis contente de pouvoir vous les faire partager...
:)

 
Anonyme
28-03-05 à 18:16

Lien croisé

Votre âme est un paysage choisi... : "Mettre fin au suspens terrible qui s'est installé depuis la fin de la lecture de ces quelques lignes d'introduction... (Ensuite... + 3 mots, pensés tout bas, et dits tout haut?)"