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Kaléïdoscope

What a life...

Un petit article en coup de vent, pour prendre note de tous ces moments.

Il faudrait que je parle de l'invitation de David, des multiples rencontres avec le Beau Violoncelliste du Conservatoire (ou BVC, pour faire plus court. Cependant, cette abréviation fait un peu supermarché... Sans doute à cause du BHV... hum.) durant ces derniers jours, du baby-sitting dont je viens de rentrer, du sport où je me fais draguer par un type assez peu gâté par la nature, et qui me sort : "Tu es pleine de graaAAaace" dès qu'il le peut, de avec lequel j'ai décidé d'être froide comme un glaçon, du mot idiot qu'il m'a sorti jeudi, de la manif devant la Sorbonne, de ma décision de manger des oranges et des pommes, bref, de toutes ces choses absolument passionnantes qui occupent la moindre de mes minutes, qui elles-mêmes constituent ma vie formidable en intrigues et rebondissements divers. Ouh, quel suspens...

Il faudrait donc que je parle de tout ceci... Une fois de plus, j'en viens à me demander comment faire. Dans quel ordre. Commencer par quoi. Comment. Sur quoi achever. Par où "prendre le bon bout des choses". Et pourquoi j'utilise des expressions aussi stupides que celle-ci.


Oui, multiples rencontres avec le Beau Violoncelliste, au conservatoire, jeudi, vendredi et aujourd'hui, samedi. Pour un rien, au détour d'un couloir. A chaque fois, se sourire, échanger un regard.
Et puis, à un moment, alors que nous sommes tous deux dans l'ascenseur, me décider à lui demander son prénom, spontanément. Il s'appelle Phil. Et toi? Feu. On sourit, il doit descendre, nous échangeons quelques mots, il retient du bout des doigts la porte de l'ascenseur, qui se referme. Je souris lorsque je me retrouve seule entre les deux étages.
Le croiser à nouveau à un autre étage, alors que je suis assise au milieu de connaissances, dans un couloir. Le Beau Violoncelliste arrive avec un acolyte, parle un peu avec deux de ceux qui m'entourent. Il me lance quelques regards, doux et simples, dénués de toute séduction accrue. Simplement ses yeux qui rencontrent les miens, mon regard qui trouve le sien, le sourire qui passe. Et qui provoque une petite joie interne, juste là. Comme ça, un petit plaisir simple, sans attente réelle, juste savourer l'instant qui se présente.
A nouveau aujourd'hui, le voir assis devant le conservatoire, en train de déjeuner avec un ami à lui. J'arrive, accompagnée de et d'une claveciniste, riante. Je le salue de la main, lui lance un bon appétit, nos regards s'accrochent, un peu complices. Et puis, en me dirigeant vers l'entrée, je vois se refléter dans les portes vitrées son regard qui me suit.


Mon baby-sitting... Arriver, une légère peur au ventre : nouveaux enfants, nouvelles règles, nouvel apprentissage. Puis, prendre plaisir à jouer avec eux, à les apprivoiser doucement, par leurs rires, leurs cris, les jeux.
Je fais la vaisselle dans la cuisine, et n'entends soudainement plus de bruit.
A pas de loup, j'emprunte le couloir, m'approche du salon...
... et les découvre, armés de spray-à-vitres, en train d'asperger les vitres du salon, à grand renfort de coups de gants de toilette et de sopalin. J'explose de rire en voyant la mine déconfite de l'un, confus d'être surpris, et la verve innocente de l'autre, qui m'assure qu'il faut absolument les laver, dit-il tout en faisant de grands mouvements de moulinets avec les bras, faisant gicler du liquide lavant partout.


Jeudi, je passe devant la Sorbonne, et c'est tout un sitting d'étudiants que je vois devant les portes. Les CRS tout autour qui empêchent les passant de traverser le quartier bloqué, les étudiants qui chantent "Fillon, si tu savais...!" au son d'un jumbé, quelques pierres qui fusent.
Un vent de Mai 68 qui passe.


Et jeudi, c'est surtout la rencontre avec David, dans le grand hall du conservatoire, un pur hasard. Un timing impeccable, surtout. Alors que j'emprunte le tournant du couloir, lui débouche en face de moi. Nous nous arrêtons, aussi étonnés et ravis l'un que l'autre.
- David!
- Feu!
- Quel timing, n'est-ce pas ?
- Décidément, nous n'arrêtons pas de nous croiser, en ce moment...
- A croire que des David fleurissent partout!
- Et aussi que tu as de multiples sosies en tous coins du conservatoire!
Après une discussion de vingt minutes qui lui a fait manquer la moitié de la courte audition à laquelle il souhaitait assister, et qui m'a mise en retard à mon cours de piano, il en est venu à me dire...
- Feu, je vais, avant de partir, faire quelque chose d'absolument formidable, de très, très, bien.
- Hm... Et quelle est cette chose formidable?
(à vrai dire, je tiens ici à faire une précision : j'ai eu un instant la crainte qu'il ne m'embrasse. Chose qu'actuellement, je ne souhaite pas. Du moins, pas vraiment. Car je juge le connaître trop peu, bien qu'étant attirée par lui suffisamment pour souhaiter ardemment le croiser au cours de la semaine. Disons que je n'ai absolument pas envie de précipiter les choses, j'ai envie de profiter, d'attendre, de faire durer, de découvrir, et non pas de me lancer à corps perdu dans quelque chose -en l'occurrence, un baiser- que je ne souhaite qu'à moitié...)

Il a donc dit :
- Eh bien, je vais t'inviter à un concert, le dimanche 17, et tu es obligée de venir...!
Inutile de dire qu'un grand sourire a dû se placer sur mon visage dans la micro-seconde suivante, si ce n'est instantanément.


Il est minuit vingt. J'aime ma définition des "articles en coup de vent".


Je pourrais encore parler de milliers de choses, de tous ces instants qui me semblent à la fois un et mille, un grand tout et une multitude de fragments de vie éclatés, comme autant de grains de sable constituant une grande plage, plus ou moins unie selon les jours.
C'est ça, ma vie. 1+1+1+1+1+1+1+1+1+1, qui, selon les jours, donne 10, 9.23, 10.76, 2 ou 23470. Une drôle d'équation aux joli(e)s inconnu(e)s. Une pomme dans laquelle je croque à belles dents, plus ou moins lisse, plus ou moins fraîche, plus ou moins amusante. Je me demande si l'on peut parler de pommes drôles, mais peu importe, c'est mon image. Mon orange bleue, comme le dit je ne sais plus quel poème d'un auteur surréaliste, me semble-t-il. La terre est bleue comme une orange.

Et mes journées sont multicolores comme tous les possibles.




Ecrit par Feu, le Dimanche 10 Avril 2005, 00:19 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

MangakaDine
MangakaDine
10-04-05 à 01:51

J'aime bien ta conception de "petit article en coup de vent"

Qu'est ce que c'est si un jour tu nous annonces que tu nous as pondu un article qui sévit sur la longueur....Ouaaah combien de pages....

Je remarque qu'il est 1h50 à ma montre et que je n'ai plus toutes mes neurones en place.

Mais c'est pas grave, je te laisse un com' quand même, histoire de dire que tes petits larbins du baby sitting me rappellent drolement les miens à l'époque de mon blog sur hautetfort, c'est fou....
Ah oui et aussi pour dire que j'aime beaucoup ta dernière phrase.

Sur ce.... ;)


 
Feu
Feu
10-04-05 à 21:12

Re:

J'adore tes commentaires plein de ton humour (typique de ton ex-joueb sur Hautetfort!) qui me fait bien rigoler, à chaque fois. 
Tiens, je serais curieuse un jour combien de pages j'ai écrit sur ce blog... (non, non, pas le nombre d'articles, sinon il me suffirait de les compter, ça serait trop facile, eheh!)

Merci pour ma dernière phrase... :]
A tchaô bonsoir, comme dirait PPDA. ;)

 
Cocktail
Cocktail
10-04-05 à 11:09

Il y a des mots que j'adore.
Kaléïdoscope en fait parti. Je crois que j'avais fait un article avec le même titre d'ailleurs.

Biz Feu! ;)


 
Feu
Feu
10-04-05 à 21:13

Re:

Oui, je crois aussi que tu en avais écrit un avec ce mot en titre. D'ailleurs, je me demande si je ne l'ai pas déjà fait auparvant. Hm... il faudra que je regarde!
C'est drôle, les similitudes d'un joueb à l'autre, ça et là on retrouve des coïncidences, des inspirations, au gré des mots et des images... J'aime bien.
D'ailleurs, à propos d'inspiration, il va falloir que j'écoute le dernier CD de Raphaël, il m'a l'air formidable, d'après l'enthousiasme que je vois voguer de blog en blog!

 
dibrazza
10-04-05 à 13:27

Bonjour Feu,


Il ya de drôles de hasards. Voilà qu'hier, faisant un tour sur le blog d'une personne qui m'avait laissé un très gentil commentaire, je découvre une photo de Verlaine au Procope dont j'ignorais l'existence .Photo qui ne manque pas de mettre le bleu dans l'âme immédiatement . Bref, je laisse un petit commentaire à la petite dame en la remerciant pour la photo  tout en citant un de mes vers favoris  - tu as déja deviné lequel : votre âme est un paysage choisi QUE  vont masques et bergamasques... je retaille la photo, la teinte d'un peu de nuit et puis ce matin : yoplaboum! je me dis tu vas emprunter la "Via Angelica" et nous parler d'autres anges que ceux dont on nous bassine depuis que Djeypeetoo fait du trapèze volant .Je termine mon article . Vais vérifier sur Joueb si la référence s'est faite et  clique ici et là , un peu au hasard et là je tombe sur Feu, Ses paysages choisis, son Pavese, son beau violoncellistes et ses splendides dix-sept ans !
Tu écris bien feu . on te lit jusqu'au bout . Et on prend même le soin d'envoyer ton adresse parmi les "favoris" pour lire le reste dans les jours qui viennent.
Si l'envie de voir à quoi ressemble le blog du "vieillard" qui t'écrit pour te fliciter et t'encourager à être toujours aussi peu brève dans tes prochaines chroniques : regarde le diaporama "Mémorial de la Rue d'Où suis Je?" qui donne son nom à mon blog , et écoute le troisième mouvement de mon poème symphonique TOPIQUES.ça fait un peu immodeste "poème symphonique" mais je ne changerais cette appellation pour rien au monde.
A bientôt et surtout NE CHANGE PAS.


 
Feu
Feu
10-04-05 à 21:19

Re:

Oh, il me touche, votre (ton?) commentaire !
Joli hasard, en effet. J'aime, de même, beaucoup de vers de Verlaine. Ce poète, de même, ainsi que Rimbaud et Baudelaire...

Merci pour le lien et l'entrain de vos lignes, qui m'a mis le sourire aux lèvres! Je dois dire qu'il est agréable de constater qu'un regard plus "adulte", si je puis dire, (si l'on compare à la moyenne d'âge des lecteurs de joueb, qui doit si situer autour des 18 ans environ), n'est pas ennuyé par mes écrits, et prend même un certain plaisir à les lire. :)

Je réponds volontier à votre invitation, et j'irai m'égarer à mon tour sur les pages de votre site. (en plus, s'il y a de la musique, je suis ravie)

Merci encore!
:)


 
dibrazza
10-04-05 à 22:14

Re: Re:

Et voilà !

A cause de ton petit message me voici de retour sur ton site plutôt que prévu. Ce qui fait que je me suis "enfilé" tout le mois d'Avril avec un bonheur inoui . Avec un  tréma ,inouï. Le dernier post, est un régal : j'ai a-do-ré. Je ne sais pas ce que tu donnes sur le clavier d'un piano mais sur celui du micro "ça-nous-fait-de-belles-ariettes!". J'ai adoré le petit passage "feu je t'ai attendue ...je jouais un do...et puis un ré..etc".
Imprime tes écrits et garde tout ça précieusement.

nota 1 : la terre est bleue comme une orange est de Paul Eluard. Il l'a écrit pour Gala,sa femme, qui n'allait pas tarder à le quitter pour rejoindre définitivement Salvatore Dali.
Celle là ne s'est pas trop mal débrouillée, non ? qui a trouvé deux hommes pour lui offrir bien mieux qu'un quart d'heure de célébrité. Je te fournis ce texte en fin de message.

nota 2: j'ignorais que Joueb était plutôt "djeun". Viabloga, mon hébergeur, s'étant associé à eux : je vais vérifier que mes mises à jours sont affichées . heureusement que c'est pas sur skyblog que j'atterris.Parce qu'alors là, l'aurtaugraf sms c'est pas ma tasse de T.

terminé pour aujourd'hui . Demain j'attaque le mois de Mars. ETn une petite orange pour terminer.

" La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
au tour des baisers de s'entendre
les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
A la croire toute nue.

les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles

tu as toutes les joies solaires
tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté."

je viens de regarder , le petit volume Gallimard à partir duquel j'ai pu retrouver ton poème date de février 66 !!!! J'avais donc à peu près ton âge quand j'ai découvert et acheté ce volume de poésie . La petite histoire, comme la grande, est parfaitement bègue.

Tu peux me dire tu si tu veux .ça m'enlèvera pas des rides mais ça fera toujours gagner un peu de place sur les lignes.