Branches de vie
Un mot en coup de vent, parce que la vie, parce que les chemins, parce que mes mots qui viennent et puis s'en vont.
Parfois, j'aimerais avoir plus souvent un carnet dans lequel tout noter, la moindre sensation, le plus infime recoin de mon émotion. Cette odeur de fumé, de bois fumé, de lardon fumé, lorsque je suis sortie de la maison hier. L'eau de la Seine, d'un gris argenté. L'impression de partir pour ailleurs, dans le bus qui me mène au conservatoire. Le parfum de orangers du Mexique, fleuris, dans ma rue. Le 20 Minutes chaque matin. La grand allée centrale, qui mène à la fac, la nuque des gens, les cheveux qu'on remet en place et les pulls qu'on tire un peu. Parce qu'au bout, ce sont les autres, alors on veut faire bonne figure ; ça me fait sourire doucement. Le visage des gens dans le métro, les regards qui s'accrochent, parfois.
Tout noter, j'aimerais. Tout. Pour tout sentir, tout retenir de cette vie, de cette année qui passe à une vitesse fulgurante.
Et les cheveux de Chuck au soleil. La tête enfouie dans ses bras, la mienne dans les miens, nous deux affalés sur une table dans la cour. Et l'envie de caresser ses cheveux qui se fait soudain sentir, impérative, brusque et belle. L'envie de passer lentement mes doigts dans ses cheveux un peu en bataille, juste cela. Juste l'envie d'enfouir ma main, là.
Et l'instant d'après, sourire parce qu'il a esquissé une plaisanterie. Ce sentiment de confiance, de bien-être. Sans ambiguité. De simplicité. Alors, non, pas de sentiment. Juste du sentiment. Paradoxal, je sais. Disons que cela n'est pas le sentiment d'amour. Mais il y a du sentiment de quelque chose. Parce qu'avec lui, je sens.
L'entendre dire en riant que dimanche, lorsque Jude et moi sommes allées écouter Raphaël, Romain, Sylvie, et lui, dans l'orchestre dans lequel ils jouaient, lorsqu'il nous a présentées à ses deux soeurs, celles-ci lui ont dit, le soir, qu'elles nous avaient trouvées très mignonnes, surtout la grande blonde, elle a la classe, et on en voudrait bien comme belle-soeur.
Alors, j'ai souri, heureuse, un soupçon de gêne, surprise de sa sincérité dont je devrais pourtant avoir l'habitude. J'aurais pu, j'aurais du demander : "Et alors, qu'est-ce que tu as répondu?" Pourtant, tout ce qui est venu, c'est : "Ohla... (sourire) Et toi tu as dit, mais non, nonnon, pas pour le moment... (sourire encore)". Il a souri, il a peut-être senti la légère gène, normal, lorsque l'on cite un compliment fait de la part d'une autre personne qui nous est proche (en l'occurrence, ses soeurs).
Et malgré moi, même si je sais très bien qu'il n'y a rien, que Jude lui a plu durant un temps, même si cela n'a plus lieu d'être à présent, même si je ne ressens plus ce besoin irrésistible qu'il me voie,
je n'ai pas pu m'empêcher, le soir venu, de tourner et retourner dans ma tête cet instant divin, gorgés tous deux de soleil, ses mots, et ses cheveux tout près... Je n'ai pas pu m'empêcher de l'imaginer me soufflant les mots que j'ai espérés si fort durant un temps sans vouloir me l'admettre vraiment.
Quelques mots sur David, qui m'a envoyé un des plus jolis mails que j'aie reçu, à placer, du point de vue du style et de l'humour un peu décalé, au même rang que ceux d'Emile (pourtant restés longtemps inégalés). J'irai sans doute à son concert Dimanche, j'ai hâte... Hâte de le croiser, de parler encore avec lui, qui brûle d'impatience de me revoir...
Tout à l'heure, je suis allée au parc voisin avec Fred, qui est en TD de lettres avec moi. Un moment agréable, je le sentais content, heureux. Je l'étais aussi. Sans fausse modestie, il semblerait que je lui plaise bien... Agréable sensation que celle de plaire, légèrement, sans jeu forcé, sans séduction sous-jacente. Juste, des instants partagés, un plaisir du moment.
Oui, je frôle et je parcourre la vie.
La joie folle que j'ai eue en recevant le mail de David est presque doublée, visuellement parlant, par la vision des cheveux de Chuck. J'aimerais tant faire le tri... et non. J'écris cela mais ne le pense pas. Chuck, c'est... un indéfinissable. Une évidence de la fac. Et en même temps quelque chose de plus profond, un peu. Quelqu'un que je ne veux pas perdre. Mais vraiment pas. Il ne le sait pas, mais il m'apporte beaucoup.
"Un écrin pour le joyau Feu", avait demandé mon prof de théorie, lundi. J'ai souri.
Il y a tant de branches de vie qui viennent à moi...
Parfois, j'aimerais avoir plus souvent un carnet dans lequel tout noter, la moindre sensation, le plus infime recoin de mon émotion. Cette odeur de fumé, de bois fumé, de lardon fumé, lorsque je suis sortie de la maison hier. L'eau de la Seine, d'un gris argenté. L'impression de partir pour ailleurs, dans le bus qui me mène au conservatoire. Le parfum de orangers du Mexique, fleuris, dans ma rue. Le 20 Minutes chaque matin. La grand allée centrale, qui mène à la fac, la nuque des gens, les cheveux qu'on remet en place et les pulls qu'on tire un peu. Parce qu'au bout, ce sont les autres, alors on veut faire bonne figure ; ça me fait sourire doucement. Le visage des gens dans le métro, les regards qui s'accrochent, parfois.
Tout noter, j'aimerais. Tout. Pour tout sentir, tout retenir de cette vie, de cette année qui passe à une vitesse fulgurante.
Et les cheveux de Chuck au soleil. La tête enfouie dans ses bras, la mienne dans les miens, nous deux affalés sur une table dans la cour. Et l'envie de caresser ses cheveux qui se fait soudain sentir, impérative, brusque et belle. L'envie de passer lentement mes doigts dans ses cheveux un peu en bataille, juste cela. Juste l'envie d'enfouir ma main, là.
Et l'instant d'après, sourire parce qu'il a esquissé une plaisanterie. Ce sentiment de confiance, de bien-être. Sans ambiguité. De simplicité. Alors, non, pas de sentiment. Juste du sentiment. Paradoxal, je sais. Disons que cela n'est pas le sentiment d'amour. Mais il y a du sentiment de quelque chose. Parce qu'avec lui, je sens.
L'entendre dire en riant que dimanche, lorsque Jude et moi sommes allées écouter Raphaël, Romain, Sylvie, et lui, dans l'orchestre dans lequel ils jouaient, lorsqu'il nous a présentées à ses deux soeurs, celles-ci lui ont dit, le soir, qu'elles nous avaient trouvées très mignonnes, surtout la grande blonde, elle a la classe, et on en voudrait bien comme belle-soeur.
Alors, j'ai souri, heureuse, un soupçon de gêne, surprise de sa sincérité dont je devrais pourtant avoir l'habitude. J'aurais pu, j'aurais du demander : "Et alors, qu'est-ce que tu as répondu?" Pourtant, tout ce qui est venu, c'est : "Ohla... (sourire) Et toi tu as dit, mais non, nonnon, pas pour le moment... (sourire encore)". Il a souri, il a peut-être senti la légère gène, normal, lorsque l'on cite un compliment fait de la part d'une autre personne qui nous est proche (en l'occurrence, ses soeurs).
Et malgré moi, même si je sais très bien qu'il n'y a rien, que Jude lui a plu durant un temps, même si cela n'a plus lieu d'être à présent, même si je ne ressens plus ce besoin irrésistible qu'il me voie,
je n'ai pas pu m'empêcher, le soir venu, de tourner et retourner dans ma tête cet instant divin, gorgés tous deux de soleil, ses mots, et ses cheveux tout près... Je n'ai pas pu m'empêcher de l'imaginer me soufflant les mots que j'ai espérés si fort durant un temps sans vouloir me l'admettre vraiment.
Quelques mots sur David, qui m'a envoyé un des plus jolis mails que j'aie reçu, à placer, du point de vue du style et de l'humour un peu décalé, au même rang que ceux d'Emile (pourtant restés longtemps inégalés). J'irai sans doute à son concert Dimanche, j'ai hâte... Hâte de le croiser, de parler encore avec lui, qui brûle d'impatience de me revoir...
Tout à l'heure, je suis allée au parc voisin avec Fred, qui est en TD de lettres avec moi. Un moment agréable, je le sentais content, heureux. Je l'étais aussi. Sans fausse modestie, il semblerait que je lui plaise bien... Agréable sensation que celle de plaire, légèrement, sans jeu forcé, sans séduction sous-jacente. Juste, des instants partagés, un plaisir du moment.
Oui, je frôle et je parcourre la vie.
La joie folle que j'ai eue en recevant le mail de David est presque doublée, visuellement parlant, par la vision des cheveux de Chuck. J'aimerais tant faire le tri... et non. J'écris cela mais ne le pense pas. Chuck, c'est... un indéfinissable. Une évidence de la fac. Et en même temps quelque chose de plus profond, un peu. Quelqu'un que je ne veux pas perdre. Mais vraiment pas. Il ne le sait pas, mais il m'apporte beaucoup.
"Un écrin pour le joyau Feu", avait demandé mon prof de théorie, lundi. J'ai souri.
Il y a tant de branches de vie qui viennent à moi...
Inspirations soudaines :
Re:
J'aime, moi aussi, trouver ces résonnances de moi-même dans d'autres posts... Il m'arrive aussi bien souvent de trouver des sensations qui sont aussi miennes, dans tes écrits. :)
Oh, la mer... quelle chance!
:)
Oh, la mer... quelle chance!
:)
Emmylou
Oh, qu'est-ce que je me retrouve dans le premier paragraphe (enfin, techniquement, le 2d, mais le 1e ne fait qu'une phrase alors... Hem)
Sauf que j'ai pas une grande allée, j'ai des arbres partout partout à la fac. Et la mer à la place de la Seine. Mais au final...
:D