Un passage en coup de vent, venu d'autre part que de mon fidèle poste, il est tard et j'ai tant de choses à dire, un flot de pensées à déverser.
Parce ma visite à mon lycée, tout à l'heure, vers vingt heures, dans les bâtiments vides. Le parfum de ces années qui remonte, l'odeur des salles, les étages du bâtiment des terminales, l'ombre de mon prof de français de 1ère qui hante mon esprit, celle de tous ceux que j 'ai aimés... L., Emile, d'autres.
Sentir l'émotion monter, malgré moi, tout d'un coup, sans l'avoir prévue, sans la contrôler, comme dans les films, oui, comme dans les films... Le coeur qui accélère, pulsation plus sourde, plus rapide, le sang qui bat aux tempes, la gorge qui se resserre doucement, et l'on hume l'air tout autour, pour se retrouver trasnporté plusieurs mois en arrière. Lorsque ces bâtiments m'appartenaient, lorsque ce lycée était ma seconde... maison, peut-être.
Et une larme qui vient, jusqu'à l'oeil, je lutte pour ne pas pleurer, et puis elle coule, descend sur la joue, et tombe dans le vide à mes pieds. La salle de Terminale L, vide. Les quelques posters que nous y avions mis. La vue par la fenêtre, que j'ai tant de fois regardée. Et les escaliers. Les escaliers...
Il faudrait que je parle de Pierre et de David. Parce que Pierre me plaît et m'attire irrésistiblement, parce qu'il y a comme un jeu entre nous, mais qu'il a toujours sa copine, et qu'il me semble parfois... jouer, seulement, je ne sais pas. Parce David s'attache à moi et me le suggère par des regards et des mots camouflés, délicieux, mais que je ne parviens pas à accueillir comme il le faudrait. Comme je le disais hier soir à Kami, il faudrait faire le schèma suivant : David -> Feu -> Pierre. Si simple à écrire, si peu simple à vivre.
Chuck, Jude, Charlène et moi projetons de nous voir durant les vacances. J'ai pris deux, trois photos sur mon portable, j'ai eu Chuck et Jude, j'aime l'idée d'avoir leur image avec moi.
Oui, l'émotion tout à l'heure, en traverant le Luxembourg, puis en arrivant dans la rue de mon lycée. Le café où nous allions avec Antoine, Mathilde et Dora, le vendeur de sandwiches, la boulangerie à la formule si peu chère, le marchand de CDs, la maison à la cage à oiseau, et puis le trottoir de l'école, la porte, je la pousse, et j'entre. L'allée déserte, les cours tout autour, les bâtiments, chacun son histoire, chacun ses gens, les âmes qui ont peuplé mon chemin. Oh, nostalgie, presque, mélancolie en sourdine, les bâtiments vides sont à moi l'espace d'une demie-heure. Et cette larme qui vient lorsque je monte dans le bâtiment des Terminales.
Les scoops que Chuck nous apprend à propos de Romain, et d'autres. Contente à l'idée que nous nous voyions la semaine prochaine. Malgré ces vacances. Et la fin des cours trois semaines après la rentrée. Si court. L'année prochaine...
Les vingt ans de Jude, avec ponch à la drôle de couleur, et cadeau perso qui la fait rire... un privet-joke entre elle et moi, et Chuck aussi. Je danse un slow pour rire avec Chuck, c'est lui qui me dit d'un air faussement timide : "Feu, tu danses, euh?..." "Oh oui Chuck, euh!..." Et nous imitons les timides ados, d'un air faussement contrit, nos rires éclatent. Plaisir de la complicité, ça y est, guérie, je ne ressens plus rien pour lui. Juste un attachement, une... amitié, oui.
Tant de moments et si peu de temps pour écrire tout cela...
Je repasserai.