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Je veux m'emplir de tout ce que la vie recèle, je veux connaître, sentir, encore et encore

Il y a des jours où ces couleurs vives m'éclatent les yeux. J'aimerais voir danser mes mots dans une atmosphère autre, une nudité sulfureuse tissée de noir et de gris, un au-delà des pensées qui viennent se glisser dans un écrin plus intime. Comme si le bouquet coloré qui m'entoure n'était pas tout à fait propice à l'introspection.

J'aimerais courir à n'en plus pouvoir, pour sentir l'air qui entre soudain dans mes poumons, jusqu'à la brûlure. L'oxygène qui étouffe et qui mord, paradoxalement, mais qu'il est si bon de respirer. Pour se sentir vivre, plus fort que jamais. Trouver l'échappée, belle, l'échappée belle qui ouvre la porte sur un Ailleurs où il faut courir toujours plus vite, toujours plus fort. Pour vivre, encore et encore. Rire jusqu'à en avoir envie de mordre, mordre à pleines dents cette vie qui file si vite.
Le temps qui passe et les instants qui s'effacent ; parfois, un moment remonte en moi, et je m'étonne de ne m'en rappeler qui maintenant, je m'en veux de ne pas m'en être souvenue auparavant, je m'en veux de ne pas y penser plus souvent, je m'en veux d'avoir oublié.

Je veux danser jusqu'à l'ivresse pour m'oublier dans des bras, je veux sombrer un court instant dans un quelque chose d'autre, aux reflets moirés et tentateurs, pour en rejaillir plus forte encore. Je veux étreindre la vie encore plus fort, plus intensément, sentir mon coeur battre à grand coups et le sang qui tourbillone dans la tête, les poumons qui bondissent et l'esprit qui ricoche partout dans le corps. Trouver l'encoche dans laquelle je prendrai mon élan, pour me propulser vers la Sensation. Aggripper l'extrême, jusqu'à en trembler, mais sans douleur. Oui, j'ai peur de la douleur, je ne veux pas vivre tout cela par pur plaisir de la douleur, aller jusque là ne m'intéresse pas. Je veux vivre, vivre, tout simplement, et en même temps pas simplement.
Jean Cocteau écrivait : "Vivre comme tout le monde en étant comme personne". Je ne sais pas si je veux vivre comme tout le monde, je ne sais pas si je ne veux être comme personne. Etre comme personne, n'est-ce pas une façon de couper les ponts avec autrui. Vivre comme tout le monde, n'est-ce pas tendre la main à la routine. Il fut un temps où j'affectionnais cette phrase, aujourd'hui, ce soir, maintenant, je ne veux pas la comprendre, je refuse.

Je veux vouloir encore, je veux crier de jouissance, jusqu'à plus soif, et en même temps, toujours être habitée par cette soif de vivre, cette envie de dévorer.
Oui, goûter, savourer, m'abreuver à cette source. Avancer, encore et encore.

Sentir, frissonner de plaisir à la caresse d'une main que l'on attrappe, ses doigts qui remontent le long du bras, et puis l'on atteint l'épaule, le cou, le visage, les pommettes, les sourcils, le nez, les lèvres, tactile, tactile. Toucher, j'aime ce mot. Peut-être parce que plus j'aime quelqu'un, plus je suis tactile, timidement. Parce que j'ai envie, parfois, de faire passer par un effleurement, par un geste rapide et vif, ce quelque chose qui m'habite. Et toucher l'âme. L'on effleure, ou bien l'on s'ancre plus profondément dans l'autre. Toucher.

Je veux être serrée si fort que j'aurai la sensation d'étouffer, je veux, je veux. Alors, il me faut marcher, courir, sauter, dire, exprimer, crier, rugir, me battre, lutter, dominer, vaincre. Et tisser ces liens, ces ponts, trouver la ligne droite et le détour, la directivité et la subtilité, pour atteindre.

Comme si l'étreinte sauvage succédait à la caresse délicate. Le contraste, oui, je veux du contraste, mêlé à une habitude parfois tranquillisante et fondatrice. Quel bonheur que celui de sentir en soi l'émotion délicieuse, belle et agréable malgré parfois le voile de souffrance qui la recouvre. L'émotion que l'on peut savourer, contrairement à la colère, l'agacement, la jalousie, toutes ces émotions que l'on aimerait chasser et où l'on ne n'aime pas soi-même. Non, l'émotion que l'on peut goûter, la joie profonde, l'impatience, le désir, l'apaisement, la nostalgie, le chagrin lorsqu'il est mêlé à quelque chose de beau en soi, l'exubérance, la surprise, la confiance, la compréhension, l'évidence.

Je veux étreindre, encore et encore. Toucher. Et goûter.

Ecrit par Feu, le Vendredi 22 Avril 2005, 22:51 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

MangakaDine
MangakaDine
23-04-05 à 12:35

Quand on veut vraiment très fort....
.....il ne reste plus qu'à s'abandonner.


(houlaaaa je suis pas claire!)


 
Feu
Feu
24-04-05 à 18:35

Re:

Il m'a fait bien rire, ton commentaire!
Disons que j'aimerais m'abandonner, mais que les bras ne sont pas là, ne les ayant pas encore trouvés... ;)