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Masculinité... si belle.

J'aime être homme. "Masculin", quel beau mot... Masculine, presque encore plus. Il y a une élégance, dans ce mot, quelque chose qui claque dans la bouche. Un mélange de gouaille et de classe, d'aristocratie et de côté voyou, on roule les mécaniques et on relève la tête avec panache, on esquisse un sourire moqueur et on entend le bruit des escarpins sous le costume d'homme.
C'est ça ; pour moi, ce mot est le résultat de l'alliance entre élégance et voyou. Pas chic et destroy, non. Elégant et voyou. Urbain dans toute sa splendeur. Rat des villes et chat de gouttière. Corbeau de salon et pie d'égoût. Ce sont les images que ça m'inspire.

Rien de plus agréable que d'avoir mon pantalon de grosse toile brune, tabac, un marcel joliment échancré et une petite veste légère par-dessus. Un foulard qui est a peine retenu au cou, ou une grand écharpe qu'on jette autour des épaules. J'aime adopter mon allure préfèrée, celle qui me vient naturellement quand je m'habille avec rien, cette longue foulée souple, nerveuse et détendue, juste comme lorsque l'on voit une veine qui saillit lorsqu'un bras s'étend nonchalamment devant lui.
J'aime tant marcher comme ça. Le menton devant, le nez en l'air quelque fois, je respire profondément, je hume l'air ambiant, je m'inprègne tout en étant comme dans une bulle intérieure. Je dé-en-bulle. Je joue dans ma bulle. Je déambule.

Peut-être parce qu'alors, je me sens à la fois "mec", dans le sens homme, habitée par cette sensation d'avoir une force mâle, masculine, une puissance presque féline, et en même temps, oui, par cette félinité, terriblement féminine. J'ai bien remarqué que les jambes fuselées qui dépassent d'une jupe sont un atout de taille pour postuler à la féminité, mais je trouve terriblement féminin une femme-homme, une femme qui exhale toute sa féminité dans une allure d'homme.
C'est une troublante dualité, qu'on habite soudain ; on prend une autre peau que la nôtre, et qui pourtant est bien plus que tout autre nôtre ; en tout est-ce le cas pour moi. J'aime être "mec", oui, pour me sentir encore plus femme.

Mais attention, pas mec vulgaire, pas mâle viril, pas viril, non. Juste masculine. Juste à l'aise dans mon corps, en l'habitant entièrement, souplement. Pas de petites jambes croisées de femme, pas d'yeux qui effleurent savamment ; même si je sais très bien le faire, je délaisse tout cet attirail presque "cliché-esque", et je m'asseois souplement, je soutiens les regards.
Pour l'instant d'après le détourner, parce que j'en ai assez vu, parce que j'ai envie d'autre chose, parce que. Parce que.

C'est si agréable, d'être deux à la fois, pour être encore plus un seul. Une seule. La singularité de la dualité. Paradoxe si beau.
Juste pour sentir ce revirement qui se fait à l'intérieur de moi ; un revirement qui est en fait plus que naturel, puisque c'est quelque chose que je sens formidablement fort et simple, évident. Sur ma peau glisse avec une sensualité qui me chavire presque, la caresse du masculin. Peut-être l'endosse-je pour m'en rapprocher encore plus, je ne sais pas. Pour sentir encore plus la présence masculine autour de moi.
J'ai toujours eu une fascination pour cet univers d'homme, toujours eu une envie d'être un peu comme eux, depuis que je suis toute petite. Je m'imaginais garçon, je me demandais comme je serais si j'en étais un, quel serait mon comportement, mon allure, mes défauts, mes vanités, mes évidences, mes goûts. L'envie d'être un garçon l'espace d'une journée, juste pour voir. Mais par parce que les filles m'attiraient, non. Au contraire parce que les garçons m'attiraient et m'attirent toujours autant, pour m'en rapprocher encore plus ; en être un par l'imagination pour en tomber amoureuse, d'une certaine façon. Etre le garçon que j'aimerais rencontrer, en fait. Endosser l'apparence et adopter l'intériorité d'un idéal masculin, que je ne voulais pas tant être que trouver, pour moi.

Alors, lorsque j'enfile parfois un veston de femme, je m'imagine que c'est une veste d'homme, je ferme les yeux et je sens cette veste comme une peau d'homme : une peau qui serait à la fois mienne et mienne, au sens, ma propre peau, et celle contre laquelle je serais, celle de l'autre, qui serait mien.
Et une femme en smoking, oui, c'est une image de féminité qui me marque profondément.

Masculinité, mais pas androgynité - si ce terme existe. Pas cette confusion floutée des sexes, ce moment où l'on se perd entre les visages qui se ressemblent tous et dont on ne sait plus s'ils sont hommes ou femme.
Au contraire. Une vraie femme dans un vrai vêtement d'homme. Avec un vrai geste d'homme. Qui paradoxalement, ne devient plus masculin, à partir du moment où elle se l'approprie. Il devient aussi de femme. Car mine de rien, aucun geste n'est réellement typiquement masculin ou féminin. C'est juste l'usage qu'on en fait, qui le définit comme tel, aux yeux d'autrui. Et c'est ça qui le rend attirant - ou pas.
Une réflexion qui me vient comme ça, oui, une femme brillante, qui fait figure dominante, c'est une forme de masculinité. Parce qu'il y a une force qui vient à l'encontre du cliché de la femme de force moindre ; oui, une femme qui court, qui crie de rage. Je pense à la jeune fille d'aristocrate qui lutte contre son ravisseur, dans la grotte au milieu de la steppe, dans Tigre et Dragon. Elle est bien plus belle qu'à n'importe quel moment du film, lorsque décoiffée, elle le prend à bras-le-corps pour récupérer le peigne qu'il lui a dérobé, que lorsqu'elle siège, impassible et tirée à quatre épingles, au milieu du gynécée.

C'est curieux comme en ce moment, j'aime ces extrêmes, j'aime passer de l'un à l'autre ; de la jupe ultra-fémine, droite, avec les bas fumés, petite touche classe et élégante, aux vêtements souples, amples, un mélange de pantalon plutôt large et brut, et de débardeur étroit, qui suit le contour de ma peau, le dessin de mon corps, sans prétention.
Ce plaisir de s'habiter toujours en encore, quelque soit la peau qu'on enfile, au sens, les vêtements que l'on met. Le plaisir d'avoir la sensation d'être une et plusieurs par ce biais, comme si chaque vêtement était un personnage, qui en même temps, loin de me fabriquer une apparence toute faite, une pellicule artificielle qui n'est pas moi, me rapproche au contraire de moi, exprime ce que je suis, vraiment.

Pouvoir un jour porter tout ce que je veux, sans être embarassée par l'argent ou les conventions, quel plaisir. Pas toujours évident. Mais dès que je m'en rapproche un peu, c'est... jubilatoire. Un frémissement particulier, qui devient presque palpable à travers mon sourire à moi-même.

Tiens, vous aurez remarqué le féminin de "masculinité".
Elégante et voyou. Voyelle...

Ecrit par Feu, le Vendredi 14 Octobre 2005, 23:46 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

manzin
manzin
15-10-05 à 00:39

Tiens, vous aurez remarqué le féminin de "masculinité".
Elégante et voyou. Voyelle.


J'ai pas compris, tu peux m'expliquer discrètement et après je te fais un vrai commentaire? merci :D

 
Feu
Feu
17-10-05 à 20:22

Re:

On dit "la" masculinité... d'où le féminin!
Et puis pour "voyou-voyelle", c'est juste un (pas terrible, je sais!) jeu de mots... je précise, comme excuse, que c'est un jeu de mots qui a bercé ma tendre enfance! (eh oui, mes parents on un humour décapant)

voili voilou! Satisfait? :)

 
manzin
manzin
17-10-05 à 20:26

Re: Re:

Aaaaaaaaaaaaah mega compris !

Bouh le mauvais jeu de mooooot! Mais bon c'est un truc de ton enfance, tu peux pas te battre contre. C'est dans ta tête je sais que tu peux rien y faire. C'est plus fort que toi, comme les éclairs au chocolat, c'est plus fort que toi, t'en vois un t'en mange, t'en vois deux t'en mange, t'en vois trois t'en MAAAAAAAAAAAANGE!!!!

non, je ne transpose pas...

 
manzin
manzin
15-10-05 à 00:50

en parlant de masculinité, j'ai eu des rumeurs comme quoi... tu cacherais des choses. par exemple que tu aurais comme un lien "identitaire" avec dezk.
Si c'est vrai que je crois que tu vera ce que je veux dire.
Sinon.... hmmm ben euh pif pouf les petits zozios?

 
Feu
Feu
17-10-05 à 20:22

Re:

Tiens, c'est rigolo qu'on pense ça... Elle vient d'où, cette rumeur, et qu'est-ce qui fait penser ça? °curieuse°

 
manzin
manzin
17-10-05 à 20:33

Re: Re:

Himitsu desu....

C'est un secret quoi.


 
Cavannus
Cavannus
16-10-05 à 17:50

Blanc/noir.
Haut/bas.
Jour/nuit.
Rapide/lent.
Discret/Voyant.
Toi/l'autre.
Homme/femme.

Et pourquoi on/tu/je/il/lui/eux/eilles/you ne seraient pas le milieu ? ou les deux à la fois ? ou toute l'échelle ?

Pourquoi tu ne serais pas blanche et noire, haut et bas, jour et nuit, rapide et lente, discrète et voyante, toi et l'autre, homme et femme ?

Et pourquoi pas tu ne serais pas grisée d'être grise, vivante d'être toute la journée, voyageuse sans horaire, ondoyante mais bien présente, toi et ton image, et Toi tout simplement ?...

Pourquoi ? Beh moi j'sais pas...

:)


 
Feu
Feu
21-10-05 à 21:58

Re:

Ils sont beaux, tes commentaires, Cav'. Vraiment.
Oui, je relève le défi, je me glisse dans l'envie : je serai grisée et colorée, vivante et vivace, baroudeuse du temps à venir et des instants passés... Juste. Parce que.

:)

 
Anonyme
29-11-05 à 12:43

Lien croisé

Web Blog Directory - A Lot - Aggregating the PoweR of Blogs! : " feu : Masculinité... si belle. (Oct 14 2005 23:19 GMT) - J'aime être homme. "Masculin", quel beau mot... Masculine, presque encore plus. Il y a une élégance, dans ce mot, quelque chose qui claque dans la bouche. Un mélange de gouaille et de classe, d'aristocratie et de côté voyou, on roule les mécaniques et on relève la tête avec panache, on esquisse un s"