Feu is a strange girl in his head. Peut-être. Parfois. J'écris ça sans savoir si je le pense vraiment. Aspirations qui s'étirent, délires qui s'expriment et soupirs qui expirent. Des yeux qui se fixent un instant, et qui ne regardent pas car trop regardés.
Pourquoi faut-il que je lui trouve de jour en jour de nouvelles qualités? En plus, il chante bien. C'était... ça remuait quelque chose à l'intérieur, lorsqu'il chantait "Maria" de West Side Strory, tout à l'heure. Avec ce petit air qu'il a donné en plus, parce que le prof lui avait demandé d'extérioriser les sentiments qu'est censée exprimer cette chanson, sur le "kissed". Cet accent, ce moment où ses yeux ont ri avec un petit air gouailleur, "I've just kissed a girl named Maria...". A capella. Le début avec la voix qui semble chercher quelque chose, et puis cet envolée, le timbre qui s'épanouit, simple et beau, vivant.
On parle, tout à l'heure, quatre-cinq assis sur les marches de l'escalier. Le courant passe, les mots s'échangent, on rit, je suis bien, là... Ni Jude ni Raphaël ; je suis moi, Feu, avec ces gens de mon TD, parce que j'ai choisi d'aller leur parler. Pas d'effet de groupe, de petite bande où l'on ne circule pas l'un sans l'autre ; j'aime cette indépendance du mardi matin.
Je lance des interrogations, mi-riante mi-sérieuse : "Quel sens préféreriez-vous perdre?". Agréagblement surprise par l'accueil de cette question ; on réfléchit, on discute, on échange des idées, des sensations... Il me relance, et ça, ça me fait sourire en moi-même, l'air de rien, chut.
"- L'odorat, je crois. J'aime trop les gens, j'aime entendre, voir, et puis toucher, je...
- ... Oui, c'est vrai, tactile, c'est si important, ...
- ... j'aime trop les bruits les sons les couleurs, j'aime trop manger pour m'en passer...!"
On rit en parlant. Ses yeux que je ne cherche pas trop, ou plutôt que je n'ose pas trop. Même s'il me parle surtout. Même s'il s'adresse à moi, à ce moment-là. Parce que je ne sais rien, je ne sais rien.
- Et en même temps, tu sais, parfois on est envahi par une odeur, un parfum, qui nous replonge dans des moments passés si forts, si...
- Oui, c'est vrai. Ou alors, la parole, peut-être? Déjà que je suis pas très bavard..."
Son sourire si.
"Quand tu parlais du monde de silence, tu avais raison, leurs gestes, aux muets..."
Difficile de ne pas se laisser entièrement emporter par la courbe qui semble toute tracée. Je me connais trop bien pour me laisser le droit. De filer sans me retenir. Je sais trop bien comme je suis. Et comme je me grise avec l'ivresse de la vitesse, l'ivresse des envies des désirs des cachés des suggérés, je sais trop cela. Alors je prends garde, à petits pas, je ne m'autorise pas encore. Pas encore.
Je prends doucement entre mes mains ce "Qui vivra verra", et je me laisse conduire doucement par le courant, sans tomber me jeter courir hurler de plaisir rire et puis viendra la fêlure la cassure la brisure et trop tard. Je dirige lentement, me laisser un peu guider, petits pas, petits pas, chut.
Le cours entre midi et quatorze heures passé à rire avec Matt, son côté franc et un peu balourd dans son humour mais tellement spontané et drôle. Tom, son acolyte tout aussi sympa, moins grande gueule et aussi chaleureux. Des rires qui fusent et qu'on étouffe, la prof qui nous interpelle, mi-figue mi-raison, mais nos sourires sont trop communicatifs pour colorer en gris nos rires bariolés et ses mots.
L'amphi et mon esprit qui s'envole quelques rangs plus bas durant la deuxième heure. Yeux contre yeux un court instants, je n'ai pas compris, alors qu'il ne regarde pas, d'habitude. Mais c'était si. Alors je me suis servie dans cette seconde et demie avec plaisir. Même si je ne cherche rien à lire dans tout ça. Je goûte, juste. Je ne mets pas la main sur les yeux.
Cette envie de chanter dans la gorge, de respirer encore un grand coup, et de discuter.
Comme avec ce garçon dont j'avais parlé, il y a très, très, très longtemps, l'année dernière, et donc je disais qu'il avait un visage un peu bulgare, un air un peu d'ailleurs, et qui se révèle drôlement sympa. Des mots qu'on échange à chaque amphi, et puis les discussions qui se prolongent parfois un peu, comme tout à l'heure. Une longueur d'onde, cette détente de son côté, et puis cet humour.
Charlène qui se fait plus communicative en ce moment, qui me supplie de venir à une fête qu'organise David bientôt, je crois que j'ai dit oui, même si ne j'ai rien promis...
Des mots, des sourires, des regards,
et puis des envies, des pensées, des désirs,
des ondes et des hasards, de la compréhension sans les mots et des complicités suggérées volées à l'instant qui passe.
Qui passe et ne revient pas, c'est pour qu'il faut l'habiter encore plus.
Encore plus.
Et les vacances qui arrivent, avec tout ce qu'elles veulent dire.
Et que je ne parviens pas encore à me dire vraiment. Ce que je ne parviens pas encore à connaître en moi. Ce sur quoi je ne parviens pas encore à mettre les mots.
Qui vivra verra, hein?
Inspirations soudaines :
Re:
Don't worry, toi aussi tu connaîtras tous ces chouettes moments, à ton tour, différents, mais tout aussi bien, voire mieux!
Mais dis-moi, tu es en quelle classe, au fait? (ma curiosité refait surface!)
oui, qui vivra verra... ^^
(désolée mon post est nullissime mais je voulais juste laisser une trace de mon passage, sans plus)
ninoutita
Bisouuw