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Arrête. Arrête. Arrête.

Et les larmes qui montent dans la gorge, sans savoir pourquoi, dans la rame de métro. Comme l'impression de lancer des paroles mortes, avec Jude et Raphaël. C'est étrange comme je n'arrive plus à me situer par rapport à eux. J'ai toujours la sensation de perdre toute mon assurance, de dire des choses creuses, mornes, inintéressantes, complètement ineptes, dès qu'ils sont là. Avec n'importe qui d'autre, avec la fac toute entière, les gens des autres TDs, aucun problème. Complicité, compréhension, humour, rigolade, délires, oui, ça passe. Mais avec eux... je me sens presque spectatrice. Je me dis que si je me rencontrais à ce moment-là, je ne m'écouterais pas plus de trois secondes, je me dirais : "Qu'est-ce qu'elle a une conversation fade, celle-là".

Je ne comprends pas. Je ne comprends. Pas. Des mots-coquilles qui tombent sur le sol, prêts-à-piétiner, voilà, je vous les offre.
Alors qu'avec les autres. Tout passe si bien.
Pourquoi avec eux? Leurs trucs, leurs plans, et moi j'ai tant de choses à faire, je dis toujours non, et je me retrouve sans avoir accepté, ou presque, une seule invitation de leur part depuis le début de l'année. Comme si quelque chose ne passait plus.

Et Raphaël qui se permet de donner son avis sur Antoine, comme ça, oui, je n'avais pas du tout accroché avec lui, il avait un peu joué au connard à ta fête. j'ai eu envie de le gifler. De quel droit? Comme ça, son besoin de tout écraser, tout piétiner, en douce, toujours, ton besoin à la con, Raphaël, de salir tout ce qui m'appartient, tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais je crois que si, si. Juste des mots, glissés froidement, à travers un sourire parfois, ce besoin de jouer ton petit maître, oui, c'est moi qui domine, hein, dis-le que tu crèves d'envie de le dire, dis-le. Dis-le que tu n'as pas supporté que je ne t'aime pas, et que depuis, même si ça s'est calmé de beaucoup, qu'il n'y a plus cette méchanceté gratuite des mois qui ont suivi notre rupture, il y a toujours ce besoin de m'éloigner de toi. Dès que tu peux, tu ne me regardes pas, tu fuis, et puis soudain complice et drôle, alors moi, je suis, je sourirs, je suis trop gentille. Qu'est-ce que tu veux, ça n'est pas dans ma nature d'être salope. Pas comme toi.
J'ai eu envie de le gifler, mais j'ai répondu froidement : "Je ne vois ce qui te permets de dire ça." Et lui qui fait appel à ce que j'avais dit, j'avais soit-disant acquiescé quand au comportement un peu spécial d'Antoine à ma fête, oui, et alors, il avait été un peu étrange, mais qui n'est pas un peu mal à l'aise quand il ne connaît presque personne? Antoine est comme ça, oui, il m'avait un peu agacée, et alors. De quel droit te permets-tu te lui apposer l'étiquette "a fait un peu son connard", il n'y a qu'avec moi que tu utilises des mots comme ça, je te hais quand tu es comme ça.

Connard connard connard connard c'est toi qui l'est, du haut de ton mépris aigre-doux, des dégueulasseries que tu glisses sans en avoir l'air, dans un sourire, presque comme une caresse avec ta voix à la fois froide et soudain si douce.


Des envies comme ça de tout envoyer en l'air en fin de journée, alors que pourtant, c'était une relativement bonne journée.
La voix qui sort bien en chant ce matin, le timbre qui s'épanouit, "ça se voit", oui, merci monsieur, merci.
Et puis ce regard de K., mais je ne suis qu'une parmi d'autres, je le sais, et en fait, je ne sais pas si ça me fait grand-chose. Quoique, ça a peut-être un peu participé à mon coup de cafard, que j'ai tenté d'exprimer par des mots maladroits tout à l'heure dans la rame, mais eux, fermés, malgré eux, ils n'y peuvent rien, je sens que je suis extérieure à leur trip à tous les deux, Jude et Raphaël.

Alors soudain toutes les tristesses qui s'accumulent, et lorsque je suis seule dans le wagon au milieu de la foule entassée, après avoir échangé avec Jude un tas d'inepties, je sens que tout monte en moi, fait pression dans ma gorge, et la tristesse est là, avec ses bras trop serrés autour de moi.

Et les larmes qui montent, mais n'arrivent pas à sortir. Le vent les prend à mes yeux, c'est des fausses, hein, mais moi j'y mets tout le vrai, tellement j'aimerais pleurer, là, en marchant.
Et puis les vraies me prennent quelques mètres avant la maison, là, assise toute seule sur mon bout de mur, dans la rue noire et bruyante et nue.

Jolie veille d'anniversaire.

Ecrit par Feu, le Mardi 13 Décembre 2005, 18:39 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

MangakaDine
MangakaDine
13-12-05 à 19:26

Je connais. Enfin, je ne peux pas dire que je connais exactement ce que tu ressens, mais j'ai l'impression que ton début de récit fait un peu echo à ma fin d'après midi d'hier. Ta super pote et ton ex petit ami discutent, blaguent ensemble. Et toi tu es la, avec eux, juste derrière. Parce qu'il n'y a pas assez de place pour trois personnes sur ce trottoir, alors tu les suis, derrière, sans rien dire. Parfois tu souris, mais ils ne voient pas. Parfois tu décroches, regardes le ciel, mais il ne voient pas non plus, ils ne demandent jamais ton avis. A quelques reprises, tu tentes de participer, de sortir quelque chose de drole. Enfin, tu essayes, parce que tes mots sonnent creux, aucune de tes phrases n'est envoutante, à tel point qu'il n'y font plus gaffe. Tu es alors sans intéret. Toi même tu trouves que si tu avais été eux, tu te serais trouvée futile et ne t'aurais pas porté attention. Pourquoi est-ce que ce sont à ceux dont on tient le plus qu'on parait le plus....vide? J'aimerais pouvoir m'exprimer sans barrière, comme avec les autres. Pourquoi je n'y arrive pas, et pourquoi toutes mes tentatives echouent lamentablement sur le goudron de ce trotoir où je passe tous les soirs? A chaque fois c'est la même rengaine. Et rien ne change. Juste....de la frustration.

(désolé pour ce racontage de life...)

 
Feu
Feu
19-12-05 à 18:23

Re:

Dine, j'aime toujours autant tes "racontages de life"!
En fait, euh, je n'ai pas grand-chose à dire, parce que je suis d'accord. "Parfois tu décroches, regardes le ciel, mais il ne voient pas non plus, ils ne demandent jamais ton avis." Oui, c'est ça ; tu tentes de faire des signes pour montrer que tu pars sur une autre planète, mais non. Ah, si, en fait, j'ai un truc à dire : ça n'est peut-être pas tant qu'ils ne font pas gaffe à toi, sans s'en apercevoir vraiment, mais plutôt que parfois, il t'ignorent délibérément. Ca, c'est encore pire. On se sent si fragile, à ce moment-là.

Et puis, oui, oui, et re-oui : c'est vraiment une sensation si triste de frustration. On aimerait tant être bien, être comme avec les autres gens, mais on n'y parvient pas, je ne sais pas pourquoi, ça ne s'explique pas, mais tout simplement, c'est comme si on perdait le don de la conversation (qu'on a d'ailleurs plutôt développé en d'autres situations!) dès qu'on se retrouve seule avec eux.

Bon, ce qui n'empêche que j'ai aussi écrit l'article sous le coup de l'émotion, et que ça n'est pas si horrible que ça en a l'air. Mais c'est vrai qu'il a quelque chose en moins, maintenant. En fait, un jour ça s'effiloche, un jour ça se raccomode. C'est un peu bizarre.
Bref. C'était à mon tour de raconter ma life!

 
ninoutita
ninoutita
13-12-05 à 21:54

Bientot ton anniversaire ( désolée si je débarque hein ;) ) ?

C'est qui ce K. ?

C'est drole mais ton Raphaël m'a l'air d'un coups tout à fait antipathique...

 
Feu
Feu
19-12-05 à 18:28

Re:

K., c'est un visage de la fac, de mon groupe de TD. Un garçon extrêment beau. Vraiment. Pas prétentieux, pas comme ces garçons qui se croient obligés d'être au centre de l'attention parce qu'ils ont une belle gueule. Et sympathique, avec ça. On discute, quelques fois, de plus en plus souvent, avec le reste de groupe.

Mais pour le moment, c'est tout... Rien de plus.
(mis à part que je me dévisse le cou en cours!) ;)

Raphaël peut s'avérer en effet assez antipathique ; il a su l'être après notre rupture. Mais comme je le disais à Dine, j'étais passablement énervée quand j'ai écrit tout ça. Ca n'est pas si horrible que ça en a l'air!

 
manzin
manzin
14-12-05 à 09:13

Boh, des fois avec ses potes c'est pas toujours l'entente parfaite, j'en sais quelque chose.
Y a hauts et des bas. C'est normal, on ne peut pas vraiment connaitre une relation un temps soit peu proche avec quelqu'un sans qu'il y ait un minimum de petites embrouilles.

Et puis il faut vivre avec le caractère de ses potes et c'est pas toujours facile non plus.
Comme je dis souvent pour me moquer de mes amis quand ils me font une crasse, avec des amis comme ça, on a pas besoin d'ennemis.

Veille d'anniversaire hier + nuit qui est passée = Anniversaire aujourd'hui ?! Joyeux anniversaire !!!!!!!!! Je me trompe ou bien t'es à la majorité? Content pour toi !

 
Feu
Feu
19-12-05 à 18:31

Re:

Le truc, c'est qu'aujourd'hui, Raphaël est un "pote" sans vraiment l'être. Disons qu'on se repose un peu sur le souvenir de bons moments passés, mais si je m'écoute vraiment, je ne suis pas sûre de savourer vraiment sa présence. Ca n'est pas comme avec Kami, Antoine, Mathilde, Dora, ou d'autres (euh, tous les prénoms, tu les situes un peu? En gros, ce sont mes 'meilleurs' amis)(je trouve l'appellation 'meilleur' stupide, enfin passons). Il a été trop aggressif après notre séparation, trop mesquin. Même si aujourd'hui, c'est comme si de rien n'était ou presque, même si on rigole vraiment bien ensemble, même on s'organise des sorties, des fêtes.
Mais je ne sais pas. C'est un peu étrange, comme relation. Je l'apprécie sans l'apprécier. Bref, c'est très simple et en même temps pas du tout.

Eh ouiiiii, c'était mon nanniv!! Merciiii! (toi, c'est bien le 4 janvier, c'est ça?)