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Where is the outdoor?
--> j'aime bien cette phrase. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'il faut se trouver à chacun sa propre sortie, pour nous rendre fort?

Yeaaah.

Hum, entrée en matière fort expressive, après quelques jours d' "abstinence" d'écriture... Aurais-je perdu ma plume et mes neurones en quelques jours? Pas vraiment.

Je suis un peu dans une phase que je n'ai jamais connue : je ne suis ni en vacances ni en cours, donc je ne travaille pas, et en même temps je m'ennuie, et en même temps je fais des milliers de choses, je vois beaucoup de monde ; je ne suis ni seule ni étouffée par les gens ; je ne suis ni amoureuse ni insensible (il me semble que j'ai rarement été non-amoureuse).
A vrai dire, actuellement, je me sens assez banale. Je m'ennuie un peu, je fais plusieurs petites choses, je vois , , , encore Kami. En fait, rien d'exeptionnel, c'est sans doute pour ça que j'ai moins écrit. J’en ai un peu assez de ces vacances-qui-n’en-sont-pas-et-qui-ne-finissent-jamais.

Mais j'oubliais!!
Je suis allée à un concert que donnait samedi soir (Diego, un garçon de 24, adorable, que Kami et moi avions rencontré à Avignon, qui jouait du luth, en musico, très sociable, avec des potes qui étaient légèrement défoncés mais hilarants, bref)! Au téléphone, j'avais compris que c'était un concert de jazz-rock, mais en fait, c'était un concert de baroque!! Il parle tellement vite que j'avais compris la moitié de ses phrases!
Ce qui n'empêche que j'étais ravie, car, quoi qu'on en dise, malgré tous les préjugés stupides qui existent, j'adore la musique baroque. Surtout si on tient compte du fait que je fais de la flûte à bec.
Ce concert était magnifique, pas très très sérieux, nous étions une trentaine à les écouter. Entre chaque morceau, ils se marraient parce l'un d'eux mettait sa partition de travers, ou l'autre faisait une blague débile, mais avec un air si détendu que tout le monde riait. C'était un alliage de très belle musique et de musiciens au jeu extrêmement sensible.

Si l’on tient compte du fait que la moyenne d’âge était 25 ans, Kami et moi n’étions pas extrêmement à l’aise. Mais nous avons un peu bavardé avec deux trois personnes, et avec les copains de Diego, que nous avions aussi rencontrés à Avignon. Après le concert, Diego nous a proposé d’aller boire un verre, mais à vrai dire, on avait plutôt envie d’aller se ballader dans les rues, sans savoir où nous menaient nos pas…
 Diego nous a présenté sa copine. Elle nous a regardé d’un air bizarre, assez sèche ! En fait, j’avais laissé un message sur le portable de sa copine, que je croyais être celui de Diego… Et lorsque Kami et moi avions appelé chez lui (en fait chez eux !!), notre message était assez déluré, un peu affectueux ; on ne savait pas du tout qu’il avait une copine ! J’imagine la tête de la fille en écoutant sur son propre portable un message adressé à Diego, de la part de deux jeunes inconnues qui parlent à son copain comme à un vieil ami ! Glips… toujours est-il qu’elle nous a à peine fait la bise, fait un sourire forcé et s’est éclipsée. A mourir de rire !

Paris la nuit… magique.
Kami et moi étions rue de Rennes, lorsque nous avons croisé, il faut le dire, deux magnifiques spécimens du sexe masculin… (pour faire scientifique ! Mais en faisant simple : deux beautés fatales) Je crois qu’on a du les dévisager de façon particulièrement insistante (mais involontaire), parce qu’ils ont fait de même, l’air un peu étonné. Pour rigoler, Kami s’est retournée, et… eux aussi ! L’un d’eux a fait un sourire à en faire fondre la banquise, et sur environ 50 mètres, on a pas arrêté de se retourner, tous les 4. Au bout des 50 mètres, ils ont du traverser, et ils nous ont fait plein de signes, en agitant un peu les bras, toujours avec ce sourire ! Kami et moi étions tout sourire, nous rigolions toutes seules.

C’est curieux comme la nuit favorise, facilite les contacts. (Je ne parle pas seulement entre homme et femme, ici j’essaie d’avoir une portée plus générale). Ce simple exemple de la rue de Rennes : en plein jour, elle est bondée, écrasée de lumière et de passants, tout le monde marche vers son but, droit devant lui.
La nuit, chacun profite. Du moins, si l’on flâne. On savoure plus l’immensité de l’avenue, ou l’étroitesse du passage, c’est selon. (grand boulevard ou petite rue). Comme si l’on avait plus conscience de notre présence au sein du paysage, du monde, tout en s’oubliant un peu. Une façon d’intégrer par l’esprit ce qui nous environne, et de se dissoudre à l’intérieur.

Evidemment, en marchant en ville, c’est sensiblement différent, mais pour ma part, je ressens plus de plaisir à marcher la nuit. Surtout avec une amie telle que Kami. Tout entre nous est simple. Evident. Nous acceptons tout de l’autre. Disons que nous sommes entièrement naturelles. C’est avec elle que je suis le plus moi-même, et elle de même, avec moi. Avec Dora ou Mathilde, je sens parfois leur regard, la différence d’éducation (milieu très bourgeois de Mathilde ; la mère de Dora dénigre la fac), la façon qu’elles ont de juger un peu autrui. Tandis qu’avec Kami, peut-être est-ce parce que nous nous connaissons depuis que nous avons huit ans, c’est différent. J’ai pu sentir la rivalité, la jalousie, mais… pas le jugement. Toujours cette simplicité qui fait que nous avons partagé nombre de pensée profondes, intimes, d’angoisses, de bonheurs, de doutes, de pleurs, de rires.

Je m’imagine parfois qu’elle meurt. Je ressens à ce moment-là une sensation de vide immense, comme si une part de moi-même mourrait. Elle m’accompagne depuis si longtemps. Même si nous n’avons pas toujours emprunté les mêmes chemins, même si nos directions ont parfois été divergentes, même si nos trajectoires ont parfois empiété l’une sur l’autre au point de faire très mal, malgré nos maladresses, nos rivalités, nos erreurs, notre amitié a su se reconstruire. Je ne dis pas rester intacte : elle a emprunté un tournant de façon assez chaotique, destructrice, mais heureusement, elle a su emprunter un autre chemin. Plus celui de l’enfance, mais pas non plus celui de l’adulte. Quelque chose qui porte en soi plus de sérieux de sensibilité, moins de jeu, mais nous n’oublions pas notre part d’enfance, nous ne renions pas ces instants passés. Nous portons avec nous tous ces souvenirs chéris d’enfance, et je crois que nous avons encore ces petits bonheurs enfantins avec nous, ce plaisir de découvrir, de rire, de sauter, ces gestes simples, cet émerveillement propre à l’enfance, mêlé à l’exaltation plus ramifiée, plus riche et sensible, que l’on découvre à l’adolescence.

Mais je réussis à ne pas en être dépendante, et c’est ça qui me rend forte.

J’ai remarqué quelque chose, ici : lorsque je n’ai pas un événement majeur à raconter, une pensée importante à transcrire, eh bien, je fais un entrelacement de pensées, évènements, petits sujets de plus ou moins grande importance. Je ne sais pas ce que ça donne à lire. Je me demande comme c’est.
En fait, oui, je me demande ce que ça doit faire de découvrir ce que j’écris. Je me demande, parce que moi-même, en lisant les écrits d’autres, j’ai toujours des sensations variées, diverses, différentes. Alors, je m’interroge. Mais je ne sais pas.  

 

Ecrit par Feu, le Mardi 7 Septembre 2004, 13:19 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Schussss
Schussss
07-09-04 à 16:19

Moi j'aime beaucoup tes articles, ta façon de parler des choses, des gens,d e toi-même, de ce qui t'entoure. Ta façon d'écrire, c'est pour ça que je reviens si souvent.

Cet article m'a fait sourire et m'a fait penser à beaucou pde monde. Ah! merci Feu. =D