J'ai encore rêvé de L., celui que j'appelais mon grand amour, cette nuit. A chaque fois, ça me destabilise émotionnellement. Je le vois, toujours aussi beau, cet air un peu sombre et silencieux, mêlé à cette façon de sourire parfois.
Je suis dans une salle, sorte de chalet. Tous les élèves du lycée, entassés.
Il vient vers moi, contre toute attente, alors que je sentais qu’il m’observait depuis un certain moment, coups d’oeils multipliés. « Il y a un livre/ un film, dont B……. (je ne me souviens plus du nom) parlait, tu sais… » Je tends la main pour faire un geste, et j’effleure son bras. « Pardon, je ne voulais pas… » Lui répond : « Mais au contraire, ça ne me gêne pas du tout » Il sourit à moitié gêné, à moitié heureux. Je sens sous mes doigts la peau un peu mate de son avant bras, une sensation de bonheur m’envahit, j’effleure sa peau, je le sens vibrer d’émotion à côté de moi, il est là, oui, il est là, juste là, près de moi, il ne bouge pas, ne s’en va pas ! j’ai envie de la serrer dans mes bras. Je vois ses veines saillir le long de son bras. Je sens que lui aussi partage ce moment instense, complice, malgré toute la foule qui nous entoure. Plus rien n’existe à part nous deux.
En me réveillant, j’ai l’impression de l’avoir vécu et je me sens heureuse. Le temps de réaliser que ce n’était qu’un rêve, et l’illusion merveilleuse retombe. Désillusion mélancolique. Pourquoi ne lui ai-je pas dit plus tôt ? Je savais que lui aussi partageait ces sentiments. Pourtant, lorsque je lui ai avoué, bien trop tard, les miens, l’amour que j’ai pensé avoir existé en lui, était mort. Il était si tendre à l’autre bout du fil….
Mélancolie.
Blessure énigme jamais cicatrisée. Peut-être l’aime-je encore inconsciemment. J’en suis presque persuadée. Toujours ce désir infime, vraiment minime, mais qui ressurgit soudain en moi, lorsque je le croise. Toujours ces rêves. Toujours ces « et si… alors… ». Toujours cette légère gêne en le voyant. Toujours parfois ces délires où j’imagine ce qui aurait pu être mais n’aura pas (ou plus ?) lieu.
Je n’ai jamais aimé quelqu’un aussi fort, en ayant autant de douleur et de bonheur mêlés, autant d’intensité de mon désir, d’impression de le retrouver en l’autre. Je ne crois pas avoir rêvé, une foule de gestes de sa part le prouvait.
Je ne sais pas si je serais capable d’aimer encore de cette façon. D’autres façons, sans doute, comme je l’ai fait avec Emile. Mais à ce point-là, ce paroxysme de la passion qui couve en soi, sans jamais être avouée, je ne sais pas. Ca a comme épuisé une partie de moi.
Plus tard, cela sera un des souvenirs marquant de mon adolescence.
J’ai soudain un manque de lui. Je sais qu’il est toujours là, infime, caché, minuscule, je l’oublie souvent, mais parfois il remonte, après un rêve.
Pourquoi ?…
Inspirations soudaines :
:))
Alors, au plaisir de te revoir ici! :))))
Et naturellement, je passe sur ton joueb (j'ai déjà lu, mais pas encore, il me semble, mis de commentaire?)
Je t'embrasse!
Schussss
Magnifique manière d'écrire. Je reste soufflée, comme à chaque fois. Un petit mot pour t'apporter ma compréhension. Je comprends ce que tu as ressenti (et que tu ressens peut-être toujours).
Gris bisouxxxxxxxxxxxxxxxxx