Oui, ce titre n'est pas formidable... Il va falloir que je trouve le coup de main, voyez-vous ! En effet, il fait un temps POURRI. A la rigueur, cela me remplissait de joie durant les épreuves du bac ; je préfère regarder par la fenêtre durant mon épreuve de philo, voir de la pluie tomber et me dire : "Ah, qu'on est bien ici, bien au au chaud..." (hum, difficile à dire durant mes 4h de philo!), que regarder par la fenêtre, voir le soleil inonder de ses rayons le monde environnant, et me dire : "Si seulement j'étais dehors..."
Mais là... Ce sont les VACANCES!! Un p'tit effort, svp, je ne demande qu'un peu de chaleur!
Trêve de discussions passionnantes sur le temps qu'il fait ; vraiment, en matière d'introduction, je n'ai pas fait beaucoup d'efforts...!
Je ne sais pas s'il faut que je vous présente entièrement ma vie, pour que vous sachiez éventuellement qui je suis, ou si au contraire, je vais vous la laisser entrevoir, au fil de mes écrits. Difficile question. Si je me lance dans le premier projet, j'en ai pour au moins 6h d'affilée ; si je choisis le 2e, je prends le risque que vous n'y compreniez pas grand-chose.
Après (très) mûre reflexion, je choisis de prendre le risque! Quelle horreur, je vais en plus devoir me trouver des prénoms de substitution pour parler de ceux qui m'entourent... Que c'est compliqué!
Ca y est, je commence, par un fait anodin, mais je commence.
Cet après-midi, je vais sans-doute aller faire la brocante de ma petite ville (une banlieue parisienne, ah, Paris, ville de mon coeur!), avec ma "meilleure" amie. Vous vous demandez peut-être pourquoi je mets ce terme entre guillemets. A vrai dire, je n'aime pas le terme "meilleure". Ca sous-entend une certaine concurrence, la meilleure parmis toutes, "la plus". Je n'aime pas les classifications parmis les amis. Chacun a sa propre spécificité. Il est d'autant plus difficile de trouver une meilleure amie parmis quelques amis très proches.
Donc, cette "la plus", qui est-elle? Ca fait... très longtemps qu'on se connaît. Nous avons toutes les deux 16 ans. Enfin, dans quelques jours elle a 16. Nous avons six mois d'écart. Nous nous sommes connues au conservatoire, lorsque j'avais 8 ans et elle 7. Le début d'une très grande amitié, très forte, très enrichissante, très destructrice. Oui, destructrice aussi.
Comment nous définir? Elle m'a toujours dépassée de quelques centimètres, elle doit actuellement faire 1m80-82, tandis que moi je fais 1m75. Elle a toujours été un peu plus grasouillette que moi, qui suis très mince. Mais à chacune, ça nous va bien, et nous sommes toutes deux bien comme ça, bien avec nous-même. Disons que la divergence vient plutôt du caractère.
J'ai toujours été la boute-en-train, la mini-chef de notre petit duo, celle qui proposait les idées, la plus folette, bougeant partout. Elle était plus lascive, prenait plus son temps, plus étourdie aussi, mais partageait avec moi tous nos délires, avec le même petit grain de folie que moi. Nous étions deux formidables amies, qui partagions absolument tout. Nous avons créé des clubs aux noms débiles, nous nous sommes inventé des histoires incroyables, avons construit des cabanes minables qui nous semblaient des palaces, nous avons pêché des grenouilles et sommes tombées dans la mare, nous avons nagé ensemble dans des rivières, fait des nuits blanches, hurlé de rire sous la couette, bref, nous avons fait les 400 coups ensemble.
Je me souviens de notre première "déclaration d'amitié". C'était chez ses grands-parents, nous dormions dans la même chambre, dans des lits séparés (nous n'avions pas encore pris l'habitude de dormir dans le même lit)(aucune connotation ambigüe, c'est juste qu'un même lit est plus pratique pour discuter durant des heures!). Elle m'a dit : "Tu sais, je crois que tu es ma meilleure amie". Evidemment, j'ai répondu de même! C'était un instant formidable.
Puis, comme toujours, les divergences... J'ai eu ma "prise de conscience" de l'adolescence avant elle, j'ai du surmonter ma déprime toute seule, parce qu'elle n'était pas encore en mesure de comprendre ce que je ressentais. Elle est ensuite passée par cela, et j'ai du l'aider. Mais je n'avais pas envie de m'y replonger, alors il m'était difficile de me remémorer ces instants complexes et douloureux où l'on s'aperçoit que l'on "sait", que quelque chose de nouveau est en nous, que l'on a conscience que l'on est plus tout à fait un enfant. Que si l'on pleure, ce n'est pas pour un bobo, une fatigue, une colère, mais c'est pour une angoisse, une douleur psychologique, une dispute avec un ami, une peur du vide de l'avenir.
J'étais toujours celle que l'on voyait en premier, par mon caractère très affirmé, ma facilité à rire, à sourire, à prendre contact avec des gens, à nouer des liens avec eux. Elle était donc un peu en retrait, pas beaucoup, mais un peu. Je ne m'en apercevais pas tellement. Nous vivions comme ça, je pensais que nous étions heureuses.
Puis, je ne sais plus comment, nous avons commencé à nous étouffer l'une l'autre. Je la dominais malgré moi, elle répondait, se mettait en avant, ça m'agacait, j'étais jalouse, d'autant plus qu'elle est assez belle, (vous voyez, je mets "assez", car malgré moi je l'envie de sa beauté, je devrais mettre "vraiment" au lieu de "assez") elle en profitait, a commencé à faire des choses que je faisais déjà (comme de la flûte), moi je cherchais à m'affirmer encore plus, et à la dominer cette fois-ci volontairement, elle faisait exprès de se mettre en avant devant, bref, nous empiètions mutuellement sur notre terrain, cela devenait une concurrence épouvantable. Je n'en pouvais plus, j'ai craqué, je lui ai clairement dit que j'avais besoin d'aller me resourcer. Ailleurs. Nous ne nous sommes plus vues durant six mois. Juste une, deux fois.
Puis, doucement, notre amitié s'est reconstruite, petit à petit. Nous avions presque peur, à chaque fois que nous nous voyions, de casser ce fil, presque invisible tant il était fin, qui nous reliait. Je suis revenue plus forte de cette absence de moi et d'elle. Et notre amitié est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. C'est-à-dire forte, assez saine ; bien entendu il y a toujours une certaine petite concurrence, mais ne doit-il pas y en avoir une dans une amitié, pour faire évoluer les protagonistes? Notre amitié est d'autant plus forte, qu'elle est passé par une grande période de crise (au point que j'avais cru que nous ne serions plus jamais amies, nous étant fait trop de mal), et qu'il y a survécu. Elle a su se reconstruire, sur des bases nouvelles, tout en n'oubliant pas le passé, en en faisant pas abstraction des moments vécus, ni les bons, ni les mauvais.
Je parle beaucoup... Et le temps passe! Information passionnante : je vais MANGER. (Renversant, non?)
Inspirations soudaines :
Re: This one of the both girls
J'avais déjà établi la comparaison avec Mullholand Drive, ravie de voir que quelqu'un d'autre y a pensé! Je t'avoue que je suis ressortie de la salle de cinéma avec un certain mal aise, ayant immédiatemment fait le rapprochement entre ces deux filles et moi et ma propre amie. Cependant, nous ne sommes pas lesbiennes, donc il y a une chance d'éviter de tomber dans cette sombre histoire de jalousie, de rivalité et concurrence, et de coller au scénario ! ;)
Merci d'être passé, c'est tellement agréable de recevoir des commentaires, à vrai dire, d'avoir une certaine reconnaissance par autrui de son écriture. Je passe souvent sur ton joueb, tu n'écris pas beaucoup, mais chacun de tes articles est attendu ! C'est sympa que Jennifer t'ai prévenu de l'ouverture de ce blog, si cela réussit à circuler par le bouche à oreille, cela serait formidable.
Moi aussi, j'attends les résultats du bac! J'attends avec impatience et anxiété mêlées le 2 juillet...
Biz!
Guy-muses
"This is the girl"
Bonjour Feu. Jennifer m'a dit que tu avais ouvert un journal alors je suis venu voir. Premier constat: c'est très bien écrit ET aéré, donc très agréable à lire.
En lisant ton histoire avec ton amie , je n'ai pu m'empêcher de penser à "Mullholland Drive", surtout quand tu as parlé du partage de lit (sauf que dans le film, les deux amies sont lesbiennes). En plus tu es blonde et ton amie doit être brune je parie, non?
Belle histoire d'amitié qui vous lie, je vous envie.
Sinon pour mon bac, ça s'est assez bien passé, j'attends les résultats maintenant.
Bonne continuation pour ton joueb, je repasserai! Bisous