Elle pense à plein de trucs.
Au concert pour orgue et orchestre auquel elle a assisté hier matin, très beau, tant du point de vue de la musique, que du cadre (et des instrumentistes, mais hum, passons).
A Raphaël.
A
S., le prof de violon de cet été, dont Kami était complètement folle,
et qui
jouait dans le concerto de ce matin. Rigolo, de le "rapercevoir" (parce
que je ne l'ai pas vraiment "revu", puisque nous ne nous sommes pas
parlés, je ne suis pas certaine qu'il m'a vue)
A mon partiel blanc d'analyse, lundi, qu'il faut que je prépare à fond, à fond.
Au film Le pont des Arts, qu'il faut absolument que je voie.
A Kami, j'aimerais bien trouver un peu de temps pour papoter avec elle, et plus
seulement au téléphone, comme en ce moment. (enfin, depuis deux semaines)
Au 4 décembre : aller aux 19 ans d'Antoine, ou aller écouter Raphaël pour son
concert?? Dilemne...
Au chewing-gum à la fraise que j'ai donné hier au garçon de mon cour
d'analyse, avec lequel je suis allée au concert. C'est bon, les chewing-gum à
la fraise.
A cette année de Deug 1. Parce que je veux la réussir, absolument, impérativement, je DOIS.
A
mes doigts, qui sentent l'oignon, parce qu'à midi, je suis allée chez
Raphaël, et on s'est fait des coquillettes, avec des steacks hachés aux
oignons, le "repas étudiant", selon lui.
A notre jeu de piste des grains de beauté. Je suis contente de les avoir là où ils sont.
A cette verrue sur le dos de ma main, je déteste ça, quelle horreur, elle ne part pas.
A la conférence sur l'air de cours à laquelle je vais assister demain.
Aux mains de Raphaël. (ah, c'est pas possible, à chaque fois, je suis sur le point d'écrire son vrai prénom! Surtout que le prénom d'emprunt que je lui ai choisi et celui d'un bon ami à lui, c'est pas très malin...)
A Myrza, qui m'énerve un peu, avec son sentiment d'exclusion, bordel, je ne suis pas une assistante sociale. Je ne fais rien pour l'exclure, au contraire, je le fixe bien, lorsqu'elle prend la parole, je fais en sorte qu'elle ne soit pas à l'écart. Même si parfois, oui, je suis très prise dans la conversation avec Jude, et que je n'ai pas forcément envie de lui en faire part. Même si parfois, je n'ai pas spécialement envie de l'écouter. Parce que, comme elle le reconnaît elle-même, 70% de ce qu'elle dit a... peu d'intêret. La pauvre. Mais qu'est-ce qu'elle veut, je n'y peux rien! Ce n'est pas en me faisant des réclamations, qu'elle trouvera une solution! Elle n'est pas très bien dans sa peau, oui, c'est bien qu'elle en parle, mais il n'y a pas marqué "psychologue-allô-j'écoute-je-fais-tout-en-fonction-de-vous" sur mon front!
Ca fait du bien, de savoir que Raphaël est là. Du coup, je me disperse moins, du moins en ai-je la sensation. Avant, il y a encore 3 semaines, je ne pouvais pas m'empêcher de fixer les "beaux", dans le métro, par exemple. Je commençais à rêvasser dès qu'un garçon auquel je portais de l'intêret, venait bavarder avec moi, de façon sympathique et complice. Eh oui.
A présent, je suis dans ma bulle, ou presque, dans le métro. Et puis s'il y a des gens sympas, tant mieux.
Enfin, disons que je ne perds pas mon plaisir de séduire. Je l'ai encore constaté en amphi l'autre jour!
Ahlala, parfois je suis assez curieuse, comme fille. Et en même temps, il y a tant de monde comme moi...
Je crois que le simple fait d'être unique ne se voit pas comme le nez au milieu de la figure. Tout se joue dans le détail.
Car oui, il faut bien se l'avouer, nous vivons tous selons les mêmes schémas d'émotion, nous ressentons quasiment tous un jour ou l'autre le même type de sensation, nous pensons tous aux mêmes choses. Même structure, même échafaudage, même squelette. Disons, même fond.
Mais la forme, le revêtement, c'est nous qui la créons ; c'est nous qui créons ces modulations infimes, c'est nous, qui mine de rien, créons ce "nous", ce "moi".
Car oui, nous avons presque tous les mêmes éléments de fond. Mais notre personnalité, ce que nous sommes, le module tout de même. Donc, ce fond qui est commun, nous le créons à notre façon, quand même. Ce n'est pas juste une duplication infinie de "nous", c'est aussi notre propre part, notre propre coup de patte, que nous appliquons.
Donc, en fait, paradoxalement, nous sommes tous sur le même modèle de fond, mais aucun n'a le même fond, justement. Je ne sais pas si je suis compréhensible.
Voilà, j'ai trouvé : je pense au titre d'un album que j'avais, petite, sur les hommes, les différents peuples, les différentes cultures, physionomies, physiques : tous semblables, tous différents.
Tous semblables, tous différents.