C'est curieux comme je ne savais pas ce que c'était, qu'être vraiment heureux du point de vue du coeur. Je ne savais pas ce que c'était, d'être désirée, je ne savais pas ce que c'était, que d'avoir une envie soudaine de serrer l'autre contre soi, et de pouvoir le faire sur l'instant même, je ne savais pas ce que c'était, que de rendre très heureux quelqu'un.
J'ignorais tant de choses...
Je ne savais pas ce que c'était que d'être dévorée des yeux, je ne savais pas ce que c'était, que de sentir le regard de l'autre qui se pose tout doucement sur soi, je ne savais pas ce que c'était, que de parler de tout et n'importe quoi avec lui, je ne savais pas ce que c'était, que de se sentir bien, très bien, de n'avoir pas du tout envie de bouger, et de sentir toute l'affection qui entoure, soudain.
Et tout cela me paraît si naturel.
En commençant à connaître tout cela, en commençant à connaître Raphaël, je me découvre moi-même.
En fait, j'ignorais une part de moi-même.
J'essaie de me considérer en toute sincérité. Je ne connaissais pas la part spontanée d'une certaine façon de moi-même, même si je savais que je suis quelqu'un de spontané. C'est difficile à expliquer. Je ne pensais pas pouvoir prendre l'initiative de certaines choses.
Je réalise qu'auparavant, je souhaitais peut-être un baiser, mais je l'attendais toujours. Là, je l'ai donné, et c'est quelque chose de très agréable. Se pencher un peu, ou lever un peu la tête, selon la posture, et donner. On sent que l'on offre une petite part de soi-même à l'autre, on donne. Ce n'est pas juste de la réception.
Je ne suis pas certaine d'être claire, dans ce que je dis, mais peu importe.
Oui, c'est vraiment cela, je me découvre. Je découvre que je peux avoir un certain pouvoir, pas dans le sens machiavélique, dominateur, tortueux, non, juste que... c'est à moi que la demande s'adresse, et je peux y répondre, ou non.
J'apprends à me faire désirer. J'apprends à ne pas dire oui tout de suite.
J'apprends à gagner ma place. Gagner, je ne sais pas si c'est le bon mot. Disons qu'il me vient la capacité de me faire une place. Ou plutôt que je viens. Oh, je n'arrive pas à trouver le bon mot... Mon être s'étend. Pas dans le sens envahissant.
En fait, voilà : je découvre ce qu'est être sur un pied d'égalité. Avec Igor, avec mes flirts précédents, j'étais toujours un peu "en-dessous", j'attendais, en quelque sorte.
A présent, je ne veux pas parler trop vite. Mais, il me semble que l'égalité est présente. J'ai mes points forts, j'ai le droit au chapitre. Je suis moi. (j'ai failli écrire mon prénom... Il faudrait lire mon prénom au lieu de ce "moi" impersonnel) Ce n'est pas lui, et moi. C'est lui et moi. Moi et lui. Nous deux. Il n'y a pas la virgule. Il n'y a pas le petit temps d'arrêt qui fait comme une marche entre nous, et qu'il me faudrait escalader, il n'y a pas le pied d'estal pour l'autre, et moi qui suis.
On a trouvé une position très bien pour discuter, il adore et moi aussi. Je me sens forte lorsque nous sommes ainsi.
J'aime l'idée qu'il a besoin de moi. J'aime l'idée qu'une partie de son indépendance est un peu rattachée à moi, donc qu'une partie de lui m'appartient.
Oui, je le reconnais, j'aime savoir qu'il est "à moi", comme nous nous le sommes dit, j'aime savoir que je peux parfois le dominer un peu. Je dis "je le reconnais", comme si c'était une faute ; je ne sais pas. Est-ce que dominer engendre forcément une connotation péjorative?...
Notre soirée d'hier était si agréable... Je me serais bien endormie dans ses bras...
Toute la tendresse...
Mine de rien, je me découvre très tactile. Je me découvre des forces personnelles, intérieures, que je ne me connaissais pas, pas vraiment. Du moins, pouvais-je en avoir un peu conscience, mais elles n'étaient pas vraiment "nées" quelque part en moi, elles n'avaient pas réellement pris forme.
Il a des yeux très doux.
"C'est trop fou ce qui nous arrive, je crois que tu ne réalises pas."
Non, je ne suis pas sûre de réaliser complètement.
"Tu ne réalises pas à quel point tu me rends heureux, après tout ça... Je crois que tu l'ignores encore, vraiment... Merci, mais merci..."
Oui, peut-être l'ignore-je encore. Peut-être n'est-ce pas plus mal.
C'est si délicieux, c'est si bon et doux, de savoir qu'il est là.
Le garçon, le jeune homme qui est à moi.
Il a peur de l'amour, car il ne sait pas ce que c'est. Peut-être pour son ex, a-t-il ressenti quelque chose. Il l'a sans doute aimée.
Mais il ne sait pas. Il croit, il me dit, tout timidement, qu'il sent quelque chose de plus fort, lorsqu'il est avec moi.
Peut-être m'aime-t-il.
Je n'ai pas eu peur, lorsqu'il me l'a dit. Ca ne respirait pas le faux, comme lorsqu'Igor me l'avait murmuré à l'oreille.
Il me l'a dit en me regardant droit dans les yeux. Il l'a formulé, comme empli d'un mélange de doute et de force. "En fait, je ne sais pas si c'est ça, je ne suis pas sûr... Tu sais, je ne veux pas te faire peur, mais je crois que..."
J'ai senti tout cet... cet oxygène qui l'envahissait lorsqu'il me l'a dit, mêlé à cet apaisement.
"Je n'attends rien en retour. C'est juste ça."
Oui.
Tu es à moi.
Je ne suis pas certaine d'aimer ce "à moi", presque trop possessif. Il est trop "menottant", pour ce que tu m'apportes. Pour ce que je t'offre. Pour nous.
Tu es avec moi. Je suis avec toi.
Ce que tu m'as dit, peut-être était-ce sous le coup de l'émotion, du bien-être intense qui t'envahissait, de cette soirée formidable et complice, de cet instant paisible et rieur, je ne sais. Ca m'a touchée. Je l'ai pris pour moi, je sais qu'il y avait un recul à prendre par rapport à cela. Ca m'a émue. Je t'ai pris dans mes bras, serré contre moi.
J'ai senti la part de toi-même mise dans ces quelques mots. Mais surtout dans tes yeux et tes gestes.
Comme tu l'as dit, nous avons le temps. De construire, peu à peu. De nous assembler.
.......
Autant de points que de lettres à ton nom.
Inspirations soudaines :
passée par ici et rapartir le sourire aux lèvres parce que tu nous fait partager tes petits moments de bonnheur
merci
bisous = )
Cocktail
Juste comme ça... Parce que j'aime bien lire tes articles en ce moment...
C'est tout beau, tout neuf... Ca fait sourire...