Malgré tout, entre tous ces moments de joie qui remplissent ma vie en ce moment, de rires qui éclatent, de sourires échangés qui mettent des paillettes dans les yeux, même si Jude et moi avons parlé l'autre jour au Ténébreux, et qu'on était complètement folles lorsqu'on l'a quitté, même si j'ai vu Kami, qu'on s'est fait une tisane et que qu'on était bien, au chaud chez moi, même si j'ai commencé un morceau de Fauré qui me plaît énormément, même si je rigole bien avec Fred en amphi de lettres, même si notre prof d'analyse est toujours aussi formidable, même si le dernier cours de théâtre a été immensément libérateur, que j'ai été applaudie, même si je sympathise avec pas mal de monde en ce moment, même si tout ça...
... il y a quand même cette petite fêlure, en sourdine, tout doucement, qui fait parfois surface, parce que je le sais, oui, je change d'humeur de façon infime, mais ça suffit pour me faire voir l'instant à travers un prisme différent. Ce besoin d'amour.
Juste que j'aurais besoin qu'on me serre dans ses bras, fort, fort, et que l'on fourrage dans mes cheveux en disant : "Tu es folle, mais je t'aime comme ça". J'aurais juste besoin de ça, juste besoin de ces mains pleines d'affection, de ces yeux expressifs qui seraient juste tournés vers moi, pour moi. Envie égoïste, rêveuse, chimérique, je ne sais pas, mais je m'en fous, là, j'ai simplement envie de dire ça comme ça vient.
Pas de tristesse, non, pas de tristesse, mais si, en fait, peut-être un peu. Juste en cet instant. Je mets des "juste" partout, comme une envie de minimiser tout ça. Parce que mine de rien, là, le ton de ces lignes est sans doute un peu triste, mais il ne faut pas s'y laisser prendre. C'est l'instant que est triste, pas moi toute entière. Ou plutôt, là, maintenant, tout de suite, je suis... fragile. Un pincement au coeur, une sensation de solitude brève, solitude de coeur. C'est pas marrant, j'ai envie de dire.
Parce que je me laisse souvent happer pour rien par certaines choses, parce que j'en ignore peut-être trop d'autres. En plus, j'ai lu le dernier article de Joumana, alors ça m'a mis le cafard. Je t'en veux pas, Joum', c'est pas ta faute.
J'ai vu ses mains dans la pénombre et elles étaient magnifiques. Dessinées, expressives, charpentées, l'os et la peau claire ; le mouvement qui couve sous les doigts, la paume en attente.
Envie de bras autour de moi.
Simplement ça. Et.
Inspirations soudaines :
Re:
Re:
Bref, nan mais sérieux Feu, ne peux tu pas pleinement profiter de la vie même si tu n'aime pas? Ah ouais je sais c'est facile a dire, mais n'oublie pas que l'amour n'est pas la vie. C'est une partie de la vie, mais ce n'est pas LA vie.
Et puis, tu le sais l'amour est sournois, il vient quand on ne regarde pas. Il dit aussi "je suis invisible que si personne ne me regarde".
Et oui, l'amour c'est un gamin de 4 ans !
Aller quoi, te prend pas la tête, tu a l'amour de tes amis, de ta famille, et tu es jeune, l'amour tu a le temps de le voir venir, te prend pas la tête avec un truc de vieux.
Ou alors fais du speed dating.
C'est vu?
Re:
C'est bien marrant, ça.
Mais l'amour de la famille, des amis et tralala, c'est pas la même chose que des bras qui serrent fort, pas la même chose que... Bref.
On peut pas s'en contenter et quand on a besoin de cet amour là, on comble pas le manque par l'affection parentale (sinon c'est de l'inceste) ou celle des amis (sinon ça risque de mal tourner).
L'amour, c'est pas la vie, mais la vie avec l'amour c'est drôlement chouette.
Re: Re:
"L'amour, c'est pas la vie, mais la vie avec l'amour c'est drôlement chouette." Oh, que oui! :)
Re: Manzin
Mais ça ne m'empêche pas de rire, de parler, de sortir, de courir partout comme une folle, de délirer sur n'importe quoi, d'être légère et gaie (d'ailleurs on me dit souvent que je suis très joyeuse).
Et puis, je suis entièrement d'accord sur ça : il vient très souvent au moment où on ne s'y attend pas du tout.
Pour l'autre phrase, "je ne suis invisible que si personne ne me regarde", je n'y avais pas pensé... Elle est très joli. C'est vrai, parfois, il est sous notre nez, et on oublie de le regarder, ou on s'aveugle, ou encore on n'arrive pas à le voir, parce qu'on est trop le nez dans d'autres pensées. Parfois, faudrait des lunettes à amour!
Par contre, pour le speed dating, ah non!!!!!
Parfois, Manzin a raison (mais parfois seulement). C'est vraiment quand on y renonce qu'il apparait, visible à nos yeux. Il arrive même qu'il s'impose à nous. Ces moments se vivent quand on ne les désire plus de manière égoïste. Mais au fond, a-t-on réellement cessé un jour de les désirer?
Re:
Je ne sais pas si c'est lorsqu'on y renonce. Disons, souvent, c'est lorsqu'on cesse la quête effrennée de cet amour. Mais qu'en soi-même, on n'y renonce pas. On ne se dit pas :"Non, l'amour, plus pour moi". Comme tu le laisse entendre dans ta question finale, je crois qu'on ne cesse jamais de lee désirer, même après une séparation où l'on se sent comme "dégoûté de l'amour"...
C'est vrai, l'amour, c'est pas un truc égoïste. Je crois que le vrai amour, c'est lorsqu'on cesse de se poser des questions, de se demander si on est bien. C'est lorsqu'on le vit, juste.
Orage
Le pire, c'est qu'il y a rien à faire contre ça...