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Antoine, écrire, travail sur soi, Emile, avancer, et autres.

J'ai envie d'écrire mais je ne peux pas. Sais pas quoi écrire.

Stérélité passagère.

J'ai vu un film frais, drôle, émouvant, dont  je ne connais pas le titre, avec Sylvie Testud, Gérarg Daroussin, Victoria Abril, et d'autres. Beau. Simple. Hilarant. Sensible.
Pas un chef-d'oeuvre, mais quelque chose qui rend joyeux, qui donne envie de croire. A je-ne-sais quoi, mais qui donne envie d'être confiant. De rêver un peu.

Je vois et demain! J'ai hâte, et en même temps, je me demande comment ça va être. Premières retrouvailles depuis deux mois, et sans doute dernière fois qu'on se voit avant un bout de temps : Mathilde va en prépa, elle est bosse beaucoup. Antoine, c'est particulier. Je réalise quelque chose : on ne s'est jamais vus tous les deux tous seuls. Juste toujours entourés d'autres personnes. Au lycée, durant des déjeuners entre amis, dans des fêtes. Ah si, juste une fois, un déjeuner tous les deux. C'était à la fois très complice et un peu déroutant, comme une infime distance due à nos deux caractères très forts, qui parfois s'écorchaient l'un l'autre.

Oui, c'est un drôle d'histoire avec Antoine. Moments très forts, en bien et en mal. On s'est vraiment adorés, on s'est fait très mal, on s'est insupportés. Toujours son caractère à la fois mini-dicacteur et tellement affectueux avec ceux qu'il aime... Et moi, très susceptible, notamment après ma rupture avec . Tous mes amis, ou presque, allant par deux, en couple, et moi seule. Dur à supporter, en plein hiver, en plein besoin d'affection, débordée de travail, épuisée. Donc, forcément, le clash.
Je deviens irrascible, encore plus susceptible, un peu jalouse, perdue, à fleur de peau, triste, lunatique. Et eux, malgré eux, dans leur bulle de bonheur. Je connais, ça. Lorsqu'on est très heureux, il est difficile, malgré tous les liens qui peuvent nous lier à certaines personnes, de s'intéresser à leur douleur. Difficile de descendre du nuage pour aller égayer leurs bas-fonds.

C'est terrible lorsque c'est soi qui est dans le bas-fond. On se sent perdu, abandonné, jaloux. Un peu... comme quelqu'un d'écorché au fond de soi-même, et qui a beaucoup de mal a redevenir agréable, ensuite. J'ai eu beaucoup de mal. Feu, qui rimait avec gaité, joie de vivre, grand sourire et bonne humeur, était un peu une ombre d'elle-même. Qui a très mal, tente de le montrer, mais le fait maladroitement. Et finit par se haïr elle-même, malgré tous les efforts qu'elle effectue afin de sortir de cette spirale infernale de mal-être.
Donc, Antoine qui rechignait à venir m’aider, moi qui lançais des appels au secours qui se faisaient maladroits, agressifs, lui qui se braquait, refusait de comprendre, voulant garder sa Mathilde près de lui, au point d’éjecter ceux qui voulaient lui parler, en l’occurrence moi. Tout un tissus d’aggresivité jamais tout à fait déclarée, terrible, omnisciente, qui s’insinue pernisieusement, qui déverse son poison lentement, qui fait tellement mal. Je me rappelle le mail que j’ai envoyé à Antoine pour lui dire. Tout. Je crois qu’il a compris, alors.

Et puis… et puis… après tous ces moments douloureux, toute cette haine que, bien que l’on en veuille pas, on porte en soi, après l’aggressivité latente entre Antoine et moi, après tout cela…
je crois qu’il n’y a qu’une chose qui peu aider à sortir de cela. C’est l’amour. L’amour qu’on donne, l’amour qu’on reçoit. Du moins, l’affection.
est arrivé. Comme ça, soudain, je me suis aperçue de l’importance qu’il prenait en moi, dans mon esprit, dans mon cœur. Emile soleil. Emile lumière. Bien sûr, ça ne dure pas toujours, il y a un temps pour s’apercevoir, ensuite, que le rêve va peut-être un peu trop haut : il ne m’aime pas comme je l’aime. Mais en moi-même, je ne saurais que trop dire merci à toute l’attention qu’il m’a portée. Tous ces échanges, ces conversations, cet humour, ces délires, ces accords tacites, ces signes complices, de connivence. Il a su rallumer la lumière, là, à l’intérieur. Merci, merci, merci.

Aujourd’hui, c’est du passé, je ne l’aime plus, de l’eau a coulé sous les ponts.
Pourtant, je garde ce relent d’affection, qui fait que lorsque je l’aperçois, que je le regarde, je me souviens.


Etrange, je parlais d’Antoine, et j’ai dévié sur lui. Mouais.


Mais actuellement, ça fait longtemps que j’ai quitté ce tunnel tout noir de l’hiver dernier, et je ne compte pas y retomber. Alors pas du tout, du tout, du tout.
J’ai du mal à réaliser que mon esprit s’est associé durant ces quelques mois de décembre-janvier-février-mars, aux mots : tristesse, lunatisme, angoisse, solitude mentale, manque.
En fait, je réalise quelque chose : deux choses sont ma seconde nature : sourire, et regarder. Deux actes, deux gestes sans lesquels je ne suis pas vraiment. Enfin, j’y pense maintenant, sur l’instant. Peut-être demain, tout à l’heure, dans un an, me dirai-je : oui, et non, on pourrait placer d’autres mots, il y a aussi d’autres choses tout aussi importantes qui constituent ma seconde nature. Mais lesquels ? Je ne saurai les dire à présent.

Je vais dire quelque chose de stupide, mais c’est vrai : je m’accepte mieux. J’ai toujours vécu en assez bonne harmonie avec moi-même. Mais depuis deux, trois ans, j’alternais phases de bien-être, et phases ou je me demandais pourquoi j’étais telle que j’étais.
Depuis environ quelques mois, depuis avril, je crois que ça va. Je m’aime bien. Surtout depuis un mois, je fais un énorme travail sur moi-même. Depuis le temps que j’y pense. Que je ne m’aperçois pas que c’est bien, que je passe à côté. Il faut que j’arrive à être partout égale. Egale à ce que je suis, à moi-même. Que j’arrête de parfois n’être qu’une enveloppe. D’être différente selon les gens. De vouloir (plus ou moins inconsciemment) être aimée, chercher l’approbation.
Naturellement, le risque est que je perde cet équilibre, à la rentrée à la fac. Là, ça va être le grand bain d’inconnus. Et telle que je me connais, je risque de chercher à tout prix le contact. Le regard d’autrui. Il FAUT que je réussisse à me concentrer sur ce que j’ai à faire, sur mon chemin, et que je cesse de me disperser et me perdre dans le regard autre. Il ne faut pas que je transforme cette rentrée à la fac en une peur-panique de ne pas trouver immédiatement quelqu’un à qui parler dès le premier jour.

C’est étrange, parce qu’écrites comme ça, mes peurs peuvent donner une image tout autre de moi-même. Vues comme ça, elles me paraissent énormes. Comme celles d’une névrosée, ce que je ne suis pas. Je ne suis pas non plus une ado « rebelle, à problèmes », comme on classifie malheureusement certains. Je ne suis pas une timide mal dans ma peau, introvertie, coincée. Non. Extérieurement parlant, tout le monde me voit comme une extravertie, ouverte, avenante, pleine d’humour, sympa.
Difficile d’avoir cette image, lorsque parfois, à l’intérieur, ça ne va pas. Du mal à du coup, montrer sa peine. Et à accepter en soi sa douleur, puisque l’on est habitué à être considérée autrement. Donc, à l’intérieur, je me refuse d’être autre, d’être autre que joyeuse et entourée.
En fait, il faut que j’apprenne à me retirer, à être seule, parfois. Que j’apprenne à ne pas toujours vouloir rester jusqu’au bout des fêtes, à ne pas être aussi passionnelle, à ne pas toujours rechercher l’entourage.

C’est difficile, mais ça fait tellement de bien d’y arriver. De la réussir. Chaque petite chose est une victoire sur soi.

Oui, vu comme ça, de l’extérieur, on dirait une fille problématique. Mais non, mais non, mais non. Bordel, pas de clichés, pas de « la fille qui écrit dans son blog parce la vie, voilà, ça va mal, elle est littéraire donc écrit des pages entières complètement cérébrales, elle pense beaucoup, travail sur soi, blabla… »
Non, c’est juste que lorsque j’écris, j’ai certaines humeurs. Tiens, là, par exemple, ça fait deux soir que je suis très sérieuse sur ce blog, ça m’est déjà arrivée. Mais il se trouve qu’actuellement, avec mon mois de septembre chargé, et une nouvelle vie à la fac qui commence, je réfléchis beaucoup. Donc oui, peut-être est-ce plus cérébral.
Ce qui ne m’empêche pas d’être joyeuse durant la journée, à l’aise, sereine, d’aller là où j’ai envie d’aller, du moins d’y tenter. Ecrire une partie de soi ne veut pas dire tout écrire. C’est ce que souvent, les gens croient, qu’écrire un bout, c’est écrire tout. C’est là le problème de l’écriture. Il suffit d’écrire sérieusement, suite à une envie d’apaisement, ou d’être sérieux, ou un petit coup de cafard, pour facilement se laisser entraînement, lecteur comme auteur.

C’est fou cette façon que j’ai de me justifier, parfois.
En même temps, c’est de la reflexion personnelle.

J’arrête d’écrire, je me fatigue.

 

Ecrit par Feu, le Samedi 28 Août 2004, 22:19 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

jennifer
jennifer
29-08-04 à 16:31

Re:

Intéressant. Je pensais être la seule à "sous-entendre" ma douleur ainsi, par de l'aggressivité. Je suis passée par une période comme ta période de cet hiver un peu. Bon, ça a duré quoi? 8 mois je pense, mais c'était plus ou moins intense selon les périodes. Enfin bref, pour te dire que ce post m'a assez troublé tellement tu décris bien ce que je ressentais face aux autres dans ma douleur, la rancoeur envers le copain de ma meilleiure amie notamment.

Je t'embrasse.