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Café-e bavarde

C'était...

Un après-midi de mots et de sourires. Deux cérébraux qui discutent comme des fous dans un café où l'on gèle de froid. Les fleuves verbaux qui s'entrecroisent, s'écoutent, s'interrompent ; on s'attend, on s'attarde, on rebondit. Du "tu" et du "je", du "eux" et du "on", chassé-croisé d'idées entre rire et sérieux.

Arrivée vingt minutes en avance ; nous nous étions prévenus : je suis généralement là avant l'heure dite, lui, après. Pour patienter, je me perds dans les rayons musique de Gilbert Joseph, farfouille dans les anthologies, vogue entre Bach et Shönberg. Le temps de parcourir quelques siècles, et de survoler des ouvrages qui semblent me dire d'un air suppliant "Achète-moi! Je ne coûte 'que'(hum)59 euros!", je lève enfin le nez dedits ouvrages, et regarde ma montre : 14h03. Chic, je suis en retard.
Lentement, je descends la rue menant à notre point de rendez-vous, me délecte du plaisir d'être enfin, pour une fois dans ma vie, en retard. Comme l'on dit, il faut savoir se laisser désirer. J'aime bien cette petite phrase.

Quelques mètres à peine avant d'atteindre l'endroit convenu, un inconnu m'aborde : "Mademoiselle, le boulevard Saint-Germain?" A grand renfort de gestes et de "Vous voyez?", je lui indique celle qu'il me décrit comme "'Enfin, l'avenue pleine de magasins...", suite à une légère hésitation de ma part.
Un dernier geste vers là-bas, la rue, vous voyez?, et il me remercie d'un grand sourire.

Je me retourne, et Phil est là, il me regarde.
Agrééable surprise de rencontrer ses yeux posés sur moi ; je m'approche, nos joues s'effleurent, et il me dit dans un sourire : "Alors, tu as finalement réussi à être en retard...". "J'ai fait tout ce que j'ai pu, je suis assez fière!"
Sourires.

Ensuite, ce sont nos pas dans tout le quartier, à la recherche plus ou moins définie et engagée d'un café où se poser. Nos mots nous emportent, et ce sont une vingtaine de cafés qui défilent, sans jamais nous poser durant trois quarts d'heure. Pas un instant d'arrêt, immédiatement à l'aise tous les deux, pour une prose prolifique et complice.

Vague projet de traverser la Seine, mais il fait trop froid, nous entrons et ressortons d'un immeuble, refusons quelques cafés parce la clientèle "n'est que faite de vieux croûtons", parce qu'il y est déjà allé l'autre jour, parce que trop chic :"les sièges sont rouge, en velours, et tu as vu les rideaux, euh, tu te sens vraiment d'aller là?...", parce que "quand même pas le Lutétia!", parce que "la vitrine est trop grande, on se croirait dans un magasin!", parce que "euh, il a l'air assez glauque...". A chaque fois, c'est un peu loin que nous allons, toujours dans un rire, allez hop, au suivant!

Enfin, frigorifés, on se pose dans un café, dans lequel j'étais déjà allée, il y a longtemps. Collés entre la vitre et le radiateur.
Un café, un jus d'abricot, et c'est parti pour deux heures.

Je sens mon portable vibrer dans ma poche ; peu importe, nous sommes là, à parler de tout et n'importe quoi, surtout de tout, alors, comme on dit dans les films, "je ne suis là pour personne". A la cinquième sonnerie de mon répondeur, je me décide enfin à écouter : c'est Fred. Ah oui, je ne l'ai pas précisé ici. Euh.


Car en plus d'être le frère de Romain, Phil est un des meilleurs amis de Fred.


°tadaaaaam°


Oui, oui, vous avez bien lu. Fred était là samedi soir, à la fête de Romain, invité par Phil et Romain, je lui ai peu parlé, pas l'envie, je ne sais pas pourquoi, il m'a vue discuter pendant un temps interminable avec Phil.
Alors, lorsque je l'entends au bout du fil, en train de se débattre avec mon répondeur, et exprimer son envie de me voir, je ne peux pas m'empêcher de souffler : "C'est Fred..."
Regard soudain un peu alerté de Phil, qui me murmure : "Euh, au fait, si tu vois Fred, je ne crois qu'il faille lui dire que je t'ai vue aujourd'hui... Sinon il risquerait de ma casser la gueule." Je le regarde, et réponds dans un drôle de sourire complice : "Euh, en fait, je ne comptais pas lui dire. Je crois qu'il ne vaut mieux pas." Ouf. Puis, je ne peux pas m'empêcher de demander : "Mais... donc, tu es courant, pour, comment dire? Pour ce que pense Fred de moi? Tu sais que... qu'il a été amoureux de moi?" "Oh que oui!"
Juste ça. Mais en moi-même, je ne peux pas m'empêcher de sourire.


Vers cinq heures, après avoir changé de fois de table ("On visite!") pour s'éloigner du courant d'air de la porte, nous ressortons, pour changer de café.
Autre endroit, autre ambiance, plus cosy, plus intime. Encore plus détendue.
Et nos regards qui se perdent sur les montres, les mots qui se précipitent, les rires qui éclatent encore, encore. Envie de parler, encore un peu, grignoter sur le temps qui court, et cette échéance idiote que j'ai eu l'idée stupide de placer ici, ce jour-ci, ce cours de piano que je donne. Puis, sa demande : "Et... je te revois quand? Qu'est-ce que tu fais, ce soir? (...) Demain? (...) Dimanche?..."

Alors, il y aura peut-être dimanche.
Pour encore d'autres mots, d'autres choses.

Que j'aime découvrir. Oui, découvrir. Découvrir l'autre, petit à petit. Mine de rien, j'avais la toute petite, la légère appréhension que cela se passe comme avec Raphaël. Avec Phil, il y a les mots, l'échange, tout ce côté... non, allez, n'ayons pas peur du mot, intellectuel, mêlé à cette longueur d'onde, ces idées partagées et/ou débattues, l'humour. Les mots, oui, les mots, dont j'ai tant besoin pour échafauder une relation avec quelqu'un, qu'il soit garçon ou fille.

Nos quelques derniers mots, avant de se quitter devant le quai du métro, jusqu'auquel il m'a raccompagnée :
- Donc, dimanche, tu es libre? Après-midi, dîner, je ne sais pas?...
- Je crois que oui...? Il faut juste que je m'organise un peu(oui, toujours mon côté buisinesswoman), et je t'appelle!
- Tu m'appelles? De toute manière, si tu ne me téléphones pas, ce sera moi qui le ferai!
Et il me sourit.


Alors, à dimanche, j'espère, Phil.

For anothers words, and another worlds, avec mon magnifique accent anglais, n'est-ce pas?...



Ecrit par Feu, le Vendredi 27 Janvier 2006, 21:37 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

chrysalide06
chrysalide06
27-01-06 à 22:17

Sourires...

Parce que j'aime aussi ce genre d'après-midis, la découverte de l'autre et les longues discussions intellectuelles :)))

Chrysalide


 
Feu
Feu
29-01-06 à 22:02

Re:

:) Ah, nous les filles, on aime ça! (et heureusement que certains garçons aussi) ;)

 
MangakaDine
MangakaDine
28-01-06 à 13:41

Comme c'est moignons! (heuu...)
Bah je suis contente pour toi, voilà! Fallait bien que ça t'arrive un jour!

Bah voilà...pas grand chose à dire, envie de réagir, juste. C'est une jolie petite histoire. Et j'ai hate pour toi que ça recommence. Dimanche, j'espère.

Au fait, au final combien de temps étais-tu restée avec Raphaël?


 
Feu
Feu
29-01-06 à 22:04

Re:

:) Pour le moment, je savoure... J'aime prendre le temps, par étapes, je n'aime pas aller trop vite. Même si bien sûr, je ne m'impose pas un rythme, ou un parcours fléché, avec des étapes obligées!...

En fait, je ne suis restée que deux mois avec Raphaël ; c'est peu de temps, mais ça a été tellement intense, qu'à chaque fois, je m'étonne de ne trouver que huit à neuf semaines...

 
Paradoxa
29-01-06 à 20:36

Hi :)

Cela fait plaisir de lire nos copines de blogs et de voir que certaines sont en plein bonheur "sentimentale", on va dire...

Je t'embrasse très fort petite Feu :)
Je repars dans ma ville étudiant epour un mois !



 
Feu
Feu
29-01-06 à 22:06

Re: Hi :)

Tiens, coucou Paradoxa! Ca faisait longtemps :)
Juste une tite question, pare que je ne suis pas très bien : ta ville étudiante, c'est Nancy? Et "il", il est là-bas, où dans la ville depuis laquelle tu écris tes articles en ce moment? (ou encore ailleurs??) Quelle curieuse je suis... Hihi