Eh voilà, il fallait bien qu'elle revienne, la demoiselle Feu. Trrrrrrrallalalalalalaaaaaam (ceci est censé imiter un roulement de tambour), badaboum.
A vrai dire, je ne sais pas si écrire me manquait vraiment.
Toujours est-il que je n'ai pas vu filer le temps.
J'ai dû passer, dans les cinq premiers jours de septembre, environ 20h au téléphone, à attendre que tel bureau appelle tel autre bureau, pour demander au standardiste du poste A si la standardiste du poste B pouvait joindre la responsable du kiosque 23094584, parce que là j'ai une p'tite jeune fille qui voudrait lui parler, ch'ais pas pourquoi, une histoire de papiers (juste d'inscriptions administratives à la fac...), elle a l'air un peu énervée (nooon pas du tout, après 25 minutes passées en tête-tête avec une attente musicale de téléphone qui vous braille : "Veuillez patientez, un opérateur va vous répondre", avec en fond sonore la lettre à Elise version orgue électronique), bon, tu me passes le poste 57463059?...
Le pire, c'est sans doute cette situation-ci :
- Standardiste A: Allô oui bonjour j'écoute?
- Feu (passablement énervée, après, comme je le disais, mes 25 min d'attente) : Oui bonjour je vous appelle au sujet des inscriptions administratives, j'aimerais...
- Standardiste A: Attendez, je vous passe le bureau B.
°bililililililulalu... blililalu... bililalu...° (vous aurez reconnu la lettre à Elise-bien sûr)
- Standardiste B : Allô oui j'écoute?
- Feu : Bonjour je vous appelle au sujet des inscriptions administrativ...
- Standartiste B : Ah mais non pas du tout, ici c'est le service validations et transferts.
- Feu : Ah oui justement, j'aurais aussi une question à vous p...
- Standartiste B : Je vous passe le bureau C, c'est lui qui s'en occupe (de quoi??)
°bililililililulalu... blililalu... bililalu...°
- Standardiste C : Allô oui?
- Feu : Bonjour, j'appelle au sujet des inscriptions...
- Standartiste C : Des inscriptions quoi? Eh bien, continuez, on est pas au supermarché ici, vous n'avez pas tout votre temps!
- Feu (confondue par la timidité soudaine qui s'empare d'elle, l'étudiante s'empêtre dans son discours) : Euh, lezbrminscriptionsbrmls adminstrabrtartivfzvs...
- Standartiste C : Parlez plus fort, je ne vous entends pas! Bon, je vous passe le poste D.
°pompompom, pompompompooooom...° (ah, on remarque le changement de musique, tout de suite plus grave et solonnel ; je rapprocherais-je du sommet hiérarchique?)(et donc la réponse à mes questions?)(quel suspens)(au passage, vous aurez-naturellement- reconnu le fameux début de la symphonie je ne sais plus combien de Beethoven)
- Standartiste A : Allô oui bonjour j'écoute?
- Feu : Euh, bonjour, bureau D?
- Standartiste A : Ah non pas du tout vous n'y êtes pas, rhaf rhaf rhaf rhaffff!!! (le standartistes du bureau A on un rire très gracieux)
- Feu : Par pitié, le bureau D...
- Standartiste A : Je vous le passe!
°???°
Et là, le drame : j'attends la jolie petite musique..... que nenni!
En guise de fond sonore, j'entends : "Etalorstusais ehbenvoilà machintruc ilsortavecbidule etpisjeluiaiditalors commentçava rholalalaj'enaientendudecestrucslàbascetypeilestfou, ilsefaittouteslesfillesduservicces maismoiilm'aurapasjesuistropfaroucheetrebellepourlui, etpismachineellem'aditque jepouvaistrèsbienmelefairemaisj'enaiRIENAFICHE!!, rhaf rhaf rhaffffff!!!" (conversationvéridique, je précise)
Cette ******* de standardiste a oublié d'appuyer sur le bouton "transfert d'appel+attente téléphonique".
Ô joie.
L'étudiante exaspérée (ou désespérée, en option) tente tout d'abord un timide "Ohé" dans le combiné, qui se mue en un "OHE", puis en véritable beuglement de cammionneur, abandonne celui-ci au profit de tentatives de sifflement ("Afuuuuuuh, afffffuhhh"), puis de chants corses (réputés pour être polyphoniques, mais la polyphonie tout seul, c'est pas top), et enfin, abandonne tout simplement, et raccroche, la mort dans l'âme.
Et zou, c'est reparti pour un tour!
-Standartiste A......... and co.
Ceci n'est qu'un petit échantillon du contenu de mes échanges téléphoniques, qui, s'ils ne furent brefs, furent du moins intenses.... (rheum, rheum, rheum)
Sinon, parmi toutes mes multiples et passionnantes activités, j'ai :
- envoyé des dossiers
- travaillé flûte et piano deux-trois heures par jour chacun (enfin, disons que c'est ce qu'il faudrait idéalement faire... rhaf rhaf rhaf)(euh, rheum rheum rheum)
- rangé mes cours de l'année dernière (ah, tiens, les cours d’acoustique que j’avais perdus la veille du partiel !)
- remis en ordre la pile énorme de partitions qui a transité au cours de l'année, depuis ma bilbiothèque (où elles sont censées (je dis bien censées) être rangées) jusqu'au dessus de mon piano
- trié mon courrier (ce qui est censé durer une demi-heure se transforme en trois bonnes heures, pour cause de lecture dudit courrier)
- cousu l'ourlet de rideaux, sur ordre maternel (une des activités les plus passionnantes au monde)
- rangé la remise à outils du jardin, sur ordre maternel (une fois n'est pas coutume)
- rangé l’étagère à livres de cuisines, sur ordre maternel
- rangé une partie de la cave, sur ordre maternel
- en fait, euh, rangé un peu tout sur ordre maternel (moi qui n’en fiche pas une durant l’année, il fallait bien que je « rattrape ça »)(ouiouioui)
- je me suis prise d'un engouement soudain pour la cuisine, espèrons qu'il dépassera le cap des trois semaines
- commandé des partitions qui n'arrivent toujours pas
- babysitté (ça y est, maintenant, je suis pleine aux as)(à moi la vie de luxe, de débauche et d'aventure!)(rheum...)
- donné mes premiers cours de piano ! En toute honnêteté, j’adore.
- shampooiné ma moquette. Eh ouais.
Même que Chuck a appelé en plein milieu du shampooinage.
- Allô Feu?...
- Yeaaaah!
- Yeaaaah! (oui, l'étudiant a parfois des borborygmes de reconnaissance mutuelle, un truc pas hyper évolué, mais qui lui donne la sensation d'appartenir à un groupe, bref, arrêtons-là cette analyse passionnante)
- Alors, que me vaut cet appel?
- Je ne te dérange pas, au fait?
- Non, je shampooinais ma moquette.
- Ah.
- Eh.
- Wahou!...
La classe.
Ai vu Pierre, à peine une heure, entre un babysitting et un déposage de sous à la banque (eh oui, les deux sont liés)(ça y est, maintenant, je suis pleine aux as)(à moi la vie de luxe, de débauche et de… ups.) dans un café à Denfert. On a parlé fac, projets, vie, fête, philo, sexe, avortement, religion, sentiments (au passage, il a plaqué sa copine, uhuhuhu)(en fait je m’en fous, c’est de l’euphorie à retardement), apparts, galère étudiante, bref, un concentré de sujets pendant une heure qui m’a parue (ainsi qu’a lui, me semble-t-il) assez courte. Je suis partie, heureuse comme une reine, ou fière comme une dinde, c’est comme on voudra, de devoir le laisser là dans un sourire (eh oui, j’ai d’autres obligations, que veux-tu), lui, tout pantois : « Ben tu t’en vas déjà ? ».
J’adore ces moments qui laissent sur notre faim, lorsque c’est moi qui en décidé la fin. Huhu. Dans le cas contraire, je déteste. Evidemment. J’adore jouer ma prétentieuse comme ça…Uhuhuhu…
Bref, un début de septembre absolument anti-passionnant à décrire, dénudé de tous rebondissements, hormis administratifs. Un ciné avec Kami, histoire de se retrouver après son périple en Inde et mes vacances cahotiques, de se faire notre scéance « anecdotes croustillantes », comme nous aimons à les appeler (même s’il n’y en a pas, on s’en fiche, on garde le titre quoi qu’il en soit), de s’offrir nos petits cadeaux glanés au fil des kilomètres, un beau melting-pot 50% jolis trucs, et 50% musée des horreurs, juste pour le fun. Hormis cette micro-sortie un déjeuner pré-rentrée avec Dora et Mathilde, et la courte entrevue avec Pierre, j’ai été une vraie nonne, on peut le dire. Mon nonnage n’est pas fini, bien entendu, on est étudiante débordée ou on ne l’est pas. Même si ça s’aère en ce moment, doucement.
J’avoue que j’en ai un peu assez, mais ça fait un bien fou de prendre sa vie en main. De se sentir agir, être efficace, remuer un peu, beaucoup, se battre pour des causes justes, faire de grandes actions pour le monde, euh, que dis-je. Se sentir l’âme d’une wonderwoman, quoi !
Pour ce qui est de l’écriture, je me pose de plus en plus souvent la question : pourquoi écris-je ? Et je trouve de moins en moins la réponse. Je n’ai plus cette envie dévorante de tout déverser sur le papier, cette passion de noter chaque instant, cette volonté de me souvenir plus tard en parcourant ces pages écrites plusieurs dizaines d’années auparavant, ce souhait secret que mes enfants ou petits-enfants me lisent.
J’écris moins, et ne m’en porte pas plus mal. Peut-être même mieux, dirais-je.
Je crois que je peux mettre une petite pancarte : A suivre…
:)
Inspirations soudaines :
Aaaaah chouette, un article!
bon, on va zapper pour le moment le dernier paragraphe parce que bon, moyennement encourageant quand à la suite de ce Joueb. Bref.
Qu'est ce que j'ai pu m'esclaffer de rire devant ton périple téléphonique facultéen!!!! Pouah, à gorge déployée de fous rires aïgus! Je ris d'autant plus facilement qu'il m'est arrivé pareil hier, lors de mes inscriptions, ou plutot pré-inscriptions en faculté de musicologie. Ouais t'as bien lu. Comme la ptite Feu. Je recopite mon modèle (dans ses rêves). Enfin pour le moment rien n'est sûr because je suis actuellement en classe de BTS Design de Mode, mais ma parole, je veux retourner à ma source, la miouzik (prononcé avec l'accent américano-british). Et respirer un peu autre chose que les quelques 3 heures de transports quotidien. Du coup voilà, je raconte encore ma vie et je suis indécise sur mes choix, seulement il va falloir faire vite, en plus je suis même pas sure d'être vraiment prise en fac, j'en sais rien, pourrait y arriver une merde au dernier moment, une fois que j'aurais bien démissionné du bts, c'est toujours dans ces moments là que ça arrive, le spires trucs de bouffons....enfin, je m'égare, pas trop compréhensible tout ça.
En tout cas une chose est claire, tu refais vraiment bien les musiques électroniques d'attentes téléphoniques. C'est p't'être ta vocation, qui sait...
Re:
Bien sûr, cinq mille questions fusent en même temps : pourquoi ce choix? Intéressée par la musique classique, la gestion d'évènements musicaux, par le jazz, l'ethnomusicologie, l'acoustique, la musique XXème?? Tu le fais à Paris? Si oui, à Paris IV ou Paris VIII? (on dirait un questionnaire de stage en entreprise, quelle horreur)
Bon, je stoppe là les questions intempestives, mais ça, pour être un évènement, c'est un évènement! En admettant, hypothèse délirante, que tu viennes à Paris IV, en 2ème année, alors, alors... on serait dans la même fac! Que le monde est petit! C'est fou!...
Bref, réponds vite aux questions de l'attente musicale téléphonique, sinon elle va te brailler °bililililililialouuuuuu° pour patienter, héhé ;)
Re: Re:
Ca t'émeu tant que ça? Mouahaha, je t'en prie, retiens toi de pleurer de joie dans mes bras! ;)
Non, pas à Paris...désolée. Et si tu veux savoir les raisons de ma motivation, c'est tout simplement le désir utopiste de vivre de mes chansons dans le courant de ma vie. J'écris, je compose, je joue et chante, et j'espère faire quelque chose de tout ça. La fac va me permettre d'emmagasiner la théorie nécessaire à ouvrir mon champs d'optique musical, voili voilà! Puis à la fac, y'a des bogoss alors....hum. Imagine je tombe amoureuse de chaque musicien qui passe? Je vais devenir zinzin là-bas, ça va me plaire. Tous mes autres potes de fac sont en Arts Plastiques et c'est ce que j'aurais du faire à prioris....mais voilà, j'irais là où le courant m'emporte. Et si tu veux te faire une petite impression de mes frasques (bien pityables certaines fois, il faut l'avouer)en matière de chansons, va sur mon Joueb, appuie sur lecrure à "mon piano n'aime que moi...et vice versa". Voilà, je sais que tu vas trouver pleins de petits détails dérangeants à cet enrregistrement, parce qu'il y en a, mais c'est le seul trucs que je peux te faire écouter "à toi, public"!
Allez, j'espère que l'attente bililililililialouuuuuuu n'aura pas été trop longue!
Bizoute mademoiselle
Je note tout de même une légère erreur, quand tu parles de la standardiste C :
Standartiste D : Parlez plus fort, je ne vous entends pas! Bon, je vous passe le poste D
Voilà je pense que tu aura compris ton erreur, heureusement que je suis la pour suivre.
QUoi d'autre, ah ouais je devrais vraiment pas être en train de te laisser un commentaire j'ai du boulot pour demain matin aux aurores, mais je ne peux resister a l'appel du commentaire (devenu rare) d'un article de Feu :)
Je terminerais par cet instant de rimes.
Il n'est une inscription qui ne saurait se faire
Sans avoir au préalable de longues heures de galères.
Même si au téléphone bien souvent ca se corse
Dis toi que la lettre a élise c'est trop balaise en morse.
hm hm :p
Re:
Ah, manzin, tu te laisses dévier du droit chemin du travail acharné, pour déclamer des vers?... Après tout, n'est pas poète qui veut ;)
Aussi, pour conclure ceci, ferai-je écho à votre interlude poétique.
Au diable soient ma patience et ma diplomatie,
Je vais enfin prouver au téléphone ma suprématie,
Brandissant mes arguments tels un glaive dans un péplum,
Je saurais venir à bout des dédales de France Télécum!
Je déclare la guerre aux jacasseuses standardistes
Et entre en lutte contre les débaltéreuses fumistes
Même si me faut pour cela dépenser des litres de salive,
A moi les inscriptions administratives!
Re: Re:
A plus la talentueuse ;)
Re: Re: Re:
Je tiens à noter que j'ai adoré ta performance en imitation de musiques d'attente téléphonique.
Non vraiment je suis fan :-))
Bisous Miss Feu!
Re: Re: Re: Re:
Au moins, j'aurai des fans!!
Yeeeeeeees
TU ES LAAAA :D
Alors figure toi qu'il 'marrive à peu près la même chose pour ma fac.. Sauf que moi c'ets par courrier :D
"Vous avez oublié de nous envoyer le document..." alors que je l'ai déjà fait... Là ,ils me redemendant un RIB alors que je l'avais déjà fait...
Ah les joies de la fac :)
J'a-do-re.
Je t'embrasse fort
A très bientôt
Marie
Re: Yeeeeeeees
Oui, je confirme, les joies de la fac... Pour le moment, je n'ai pas encore eu de problèmes par courrier, mais j'attends depuis un peu trop longtemps un certain papier, alors je commence à me demander si...
Ah, que j'aime ça......... ;)
Bizzz la miss!
Colors
*Prend sa plume, heu, son clavier, et se lance*
Première fois que je m'arrête vraiment ici, et j'aime bien :)
Oui, bon, mon plongeon ne veut pas dire grand chose... Je sors, je sors ^^