Tout à l'heure, passage à Montparnasse. La Gay Pride, sa musique et couleurs ont envahi les boulevards, affichant sa liesse et son éxubérance.
Sensualité à fleur de peau, des corps lascifs qui serpentent dans la foule, d'autres, plus dynamiques, dansent en rythme sur des chars-kaléïdoscopes.
C'est fou comme le corps humain me fascine. Plus particulièrement, devrais-je dire, le corps des homosexuels. Oui, c'est un fait. Ce n'est pas une mise à part, non, surtout pas, je n'ai aucun rejet pour eux. C'est juste que quelque chose en eux me... je ne sais pas quel est le mot. Me fascine. M'attire et met mal à l'aise à la fois, et en même temps non, cela ne m'attire ni me repousse. Cela suscite ma curiosté, j'ai envie de... savoir.
Ce corps d'homme, qui pourrait être objet de désir, est comme barré d'une croix pour moi : non, cet homme n'est réceptif qu'aux charmes d'un autre homme. Alors, la sensualité qui en émane est autre, différente. Il y a parfois quelque chose de fragile, qui me touche, lorsque je vois deux hommes qui s'embrassent doucement dans la rue. Peut-être parce que la cinématographie a souvent rendu l'homosexualité comme quelque chose d'interdit, de caché, de fragile, oui, mal considéré par des agents extérieurs, mis en danger par les maladies possibles.
Alors, oui, je perçois cela comme... je ne sais pas. Comme un instant éphémère, alors que non, je sais très bien qu'au contraire, l'homosexualité va se développant, heureusement d'ailleurs, si cela permet à ceux qui s'y rattachent de s'épanouir, d'être bien avec eux-mêmes, et non plus d'être retenus par le carcan des interdits sociaux, comme aux siècles précédents.
Bref.
Reflexion passagère, que je n'ai pas envie de développer ; juste noter, pour y repenser plus tard.
Ce soir, invités à la maison.
Les chaises longues dans le jardin, le ciel qui s'obsurcit peu à peu pour laisser place à la nuit. L'air est doux, mon regard se perd dans le gris au-dessus de moi. Comme une envie de se laisser porter.
La bougie flambe. Matière mouvante, impalpable et qui pourtant laisse sa morsure dans la peau, vive, qu'est le feu. Feu qui m'a toujours fascinée. C'est curieux, mais je ne remarque que maintenant que je viens d'écrire mon pseudonyme, dans cette phrase. Je m'auto-fascine? Peut-être est-ce parce que je n'ai pas encore résolu toutes les énigmes que je porte en moi ; il faut sans doute que j'apprenne encore à me connaître. Je n'ai pas fini le tour de moi-même ; il y a encore du chemin à parcourir avant que je m'apprivoise, et que je puisse maîtriser en toute sérenité les principaux recoins de ce que je suis, pour m'appartenir enfin totalement, en paix avec mes aspirations et mon fort intérieur.
Tout à l'heure, la cuillère de chocolat sur ma langue, et la glace froide sur mes papilles chaudes. 37°, tout de même, ce n'est pas rien.
Sensation de retrouver ces sensations qui semblaient perdues, parce qu'oubliées un certain temps. Saveurs d'une vie que l'on retrouve par saisons, périodiquement donc.
On mange la glace à la petite cuillère, tous à même le grand pot. Avec aise, détachement, plaisir.
Petits instants que l'on savoure.
Inspirations soudaines :
Re:
Je trouve des résonnances qui me donnent envie de réagir.
Cette quête de soi me fascine, m'attire, et m'effraie à la fois. Ce qui est beau, c'est qu'elle est perpétuelle. Et ce qui me fait peur, justement, c'est qu'elle n'a pas de fin. Il y aura toujours une porte derrière la première.
Et c'est vrai qu'en découvrant les autres, on participe à notre propre découverte. Le tout est de ne pas perdre l'équilibre entre soi et autrui, et ça n'est pas toujours facile.
Mais comme tu le dis, oui, c'est ça qui est formidable. (ohla, il faurt toujours que j'emploie des adjectifs démesurés... ;)
Cocktail
C'est drôle que tu parles dans cet article de la connaissance de soi.
Justement j'en ai parlé avec quelqu'un hier soir. Peut-être une heure ou deux après que tu ai posté ton article. Et, non. Je crois que c'est effectivement très dur de ce connaitre soi-même et (sans vouloir faire de la philosophie ;) ), je pense que l'on n'a jamais réussi à faire le tour de soi entiérement. Il y a toujours des choses que l'on découvre, certains sentiments qu'on ne pensait pas exister en nous, certaines réactions qui nous échappent, mais qui viennent de nous, pourtant.
Plus le temps passe, plus on découvre les autres.
Mais soi, aussi.
C'est ça qui est bien. Je trouve.
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