Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

I would like to smell the life
Tiens, c'est curieux, j'ai fait un rêve de , hier soir... mais qui est resté très imprimé en moi, fort. Oui, je disais que c'est curieux, car je viens de lire un article de Cocktail, dans lequel elle parle de ses propres rêves...

Je découvrais que Chuck avait, lui aussi, un joueb. Un blog. Sur joueb.com. Fond orange-abricot, titre rouge, une atmosphère chaleureuse. Presque fémine, j'y pense soudain.
Et son pseudo commence par "C", c'est quelque chose comme "Crapouille", "Carabosse", "Croqueline", "Caramel", quelque chose du genre... Ces pseudos me semblent vraiment féminins, du coup, avec le recu. Je ne sais pas si celui qu'il avait l'était. Je savais que c'était lui, c'est tout. La connotation n'était pas négative, c'était juste un pseudo assez spécial, comme une petite musique qui résonne lorsque l'on agite la boîte.

Et il y écrivait des textes, pas forcément intimes. Des poèmes, je crois. Des chroniques.
Je voyais l'écran, et je savais que Chuck était juste à côté de moi.

J'aimerais tellement écrire son vrai prénom, parfois. Juste l'écrire. Pour sentir que c'est vraiment de lui que je parle, et pas d'une enveloppe que j'imprime sur son regards, sur ses mots, pour pouvoir les retranscrire ici.

Ensuite, je ne sais plus. Le rêve s'achève.
C'est curieux que parmis tous les rêves de Chuck que j'ai faits, ce soit celui-ci qui soit imprimé très fort en moi. J'ai nettement l'image de l'écran orangé devant mes yeux. Paradoxalement, je n'ai pas le visage de Chuck ; je ne voyais que cet écran. Et surtout, ce qui m'a marqué, c'est la sensation particulière que j'ai eue à l'instant où j'ai vu l'écran de joueb. Je me suis dit : "Il va me trouver. Il va trouver mon blog, mes écrits." J'ai eu un temps infime d'hésitation, et puis quelque chose en moi a dit : "Ce n'est pas grave. D'une certaine façon, peut-être est-ce tant mieux. Tout sera clair, pour toi comme pour lui."
Fin du rêve.


La musique de notre concert d'hier soir résonne en moi. Dans cette grande église, le choeur, l'orchestre, le chef, le public, l'estrade très haute sur laquelle il faut monter avec les robes longues et les talons, les chemises blanches...

Et je me cogne dans Monsieur-Qui-a-De-l'Allure (je n'en avais jamais parlé ici ; c'est un garçon en amphi, avec un visage à en faire pâlir les plus frigides, des cheveux comme je les aime, noirs corbeau, un peu hirsutes, un petit air un peu hautain, tout en étant solitaire et sociable, bref, il m'intéresse assez) : "Oups, pardon". Son regard traîne sur moi, esquisse de sourire, et puis je continue mon chemin, en détournant les yeux. Oui, parfois on est un peu bête.

La soliste alto, qui chante, avec sa voix grave et sensuelle, la tristesse du peuple russe... Les premiers violons vibrant dans les aigus, les altos qui laissent glisser l'archet le long de leurs cordes, mélancoliques. Et les seconds violons, qui attendent, le regard perdu sur leur partition, ou les yeux qui viennent s'égarer sur le choeur... Je croise les yeux de
, il me sourit, une fraction de seconde, puis nous regardons ailleurs.

Tout le son de cette musique si belle et poignante par moments, si brillante et vive par d'autres, ou encore sombre et rapide... Toute cette masse sonore envahit l'église toute entière. Je regarde les immenses colonnes qui soutiennent la voûte, les chapiteaux aux motifs travaillés. Les vitraux à travers lesquels la lumière du jour baisse. Les quelques gargouilles, où personnages qui se détachent dans l'ombre. Et j'imagine, derrière les fenêtres en ogives du petit passage au-dessus de nous, à trente mètres de haut, j'imagine des êtres venus du temps passés, qui nous écoutent. Je vois un couple, qui se rejoint peu à peu au fur et à mesure que les fenêtres opposées se rapprochent. Des ombres furtives près des murs, derrières les portes.

Je sens le silence qui nous entoure, paradoxalement, alors que la chanteuse laisse sa voix s'épanouir sur le léger lit musical de l'orchestre en sourdine.

J'y pense soudain : oui, mon coeur est en sourdine, actuellement.

Et la musique reprend de plus belle ; le choeur chante à nouveau, j'ouvre les lèvres et les paroles viennent s'échapper pour remplir avec les deux cent autres voix tout l'espace autour de nous. Je sens rapidement les yeux de
, , "la fille sur laquelle fantasmait Raphaël", et d'autres, se poser sur moi, sur nous, le choeur.


Je discute avec Marc, avant le concert. J'aime bien ce garçon, au visage curieux, à l'air un peu étrange, venu d'ailleurs. Dans le silence de l'église, nous parlons à voix basse.
Nous faisons le tour de la nef, puis par-derrière, nous regardons les statues. Arrêt devant une urne funéraire. Elle est si belle. Cette grâce des postures, l'expression des visages, l'abandon des mains jointes... La lumière qui éclaire doucement cette scène, "scène", car oui, la statue devient bien vivante, paradoxalement, dans la représentation de la mort, comme pour les gisants à Saint-Denis.  Et cette jeune fille, un peu en contre-bas, dans la pénombre, figée dans sa douleur pudique, le regard vers le sol.
On parle un peu de la sensation que nous avons d'être ici. Tous ces gens qui sont passés là avant nous, il y a des siècles. Un musicien célèbre qui célébra son mariage. Un roi baptisé. Un autre enterré, ainsi qu'un autre musicien.
Compréhension mutuelle l’un l’autre. Quelque chose passe, une émulation des esprits, qu’il est agréable de parler de choses un peu personnelles, un peu plus… poussées, un peu plus fines et culturelles, parfois. Dépasser le niveau de complicité chaleureuse, un peu déconnante, qu’on a avec les « potes » de fac, avec Chuck, avec , avec , même si avec cette dernière, nous parlons aussi de choses plus « culturelles ». (ce mot, « culturel », me donne vraiment la sensation d’être sectaire, rigide. Alors que je ne privilégie aucune forme de conversation… Je ne parviens à exprimer ce que je désire.)
Plaisir des mots, plaisir d’échanger des impressions.


Et puis, je vois la nouvelle copine de , que j'avais déjà rencontrée à la fête de . Il n'étaient alors pas encore ensemble ; j'avais du moins pressenti qu'ils le seraient bientôt. J'avais vu Raphaël devenir doux, attentionné avec elle, cette manière toute particulière qu'il a d'être avec une fille, lorsqu'il appelle à sa tendresse.
Elle est sympathique, cette fille, j'avais peu parlé avec elle, mais j'avais apprécié.
Peu m'importe qu'ils soient ensemble.
Mais je n'ai juste pas envie de les voir ensemble. Disons, pas envie de me sentir en trop. C'est pour celà que je m'éloigne, lorsque je vois Raphaël qui arrive vers nous.

Rires avec deux filles de l'amphi, avec lesquelles j'avais fait les poèmes de Saint-Valentin, lundi après-midi. Elles prennent des photos, on rigole bien, on se marre en entendant une fille (sunommée "Boulet n°1", c'est dire...) chanter comme la Castafiore, ou plutôt comme une marmite.
Celle qui porte l'appareil photo ne sait pas où mettre se dernier, une fois toutes placées sur l'estrade devant le public, alors, elle le fourre entre ses deux seins. On se prend un fou rire, impossible d'arrêter, le sourire est encore sur nos lèvres lorsque l'orchestre entame les premières mesures.

Sentir toute la musique qui m'envahit.

J'aspire parfois à ce "piquant" qui me manque, en ce moment. Je n'ai pas ce quelque chose qui me fait tendre de toutes mes forces vers un but. Je n’ai pas ce soleil interne, qui me fait me dire que tout est si beau, si facile. Je ne suis pas non plus sombre. Non, c’est juste que mon chemin me semble assez neutre, actuellement. Peut-être faut-il que justement, je réapprenne à savourer le quotidien, les petites choses. Ne pas attendre toujours des autres, des conversations. Peut-être goûter à nouveau au plaisir de lire, de travailler, de marcher seule dans la rue, de faire des choses pour moi. Pour mieux retourner ailleurs, ensuite.

Trouver le piquant de la vie, toujours, oui, c'est ça.
Trouver son propre sourire.



Ecrit par Feu, le Vendredi 18 Février 2005, 16:51 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Shuana
Shuana
19-02-05 à 00:41

Jaime beaucoup ton blog...la facon dont tu ecris me donne toujours envie den savoir plus...jattends la suite des aventures avec impatience ! Bisous


 
Feu
Feu
20-02-05 à 12:22

Re:

Merci Shuna! Contente que tu apprécies!
Alors, au plaisir de te revoir sur ces pages
Bizz à toi!

 
emberlificoteuse
emberlificoteuse
19-02-05 à 01:30

:)

Juste pour dire que je dévore avec toujours autant de plaisir.


 
Feu
Feu
20-02-05 à 12:24

Re: :)

:) ...
Et moi je passe toujours aussi souvent sur tes pages. :)

 
Broutille
Broutille
19-02-05 à 19:22

Cet article 'ma touché pour une simple et bonne raison : j'ai aussi uen vie neutre.

Comme toi, je ne peux plus trouevr dans mon quotidien le bonheur que j'aimerais...

Partons à sa recherche.

Bizoux


 
Feu
Feu
20-02-05 à 12:27

Re:

Je crois que c'est une des choses les plus... troublantes, ou destabilisantes, que d'avoir une vie soudainement neutre. La sensation, pas vraiment d'ennui, mais de... neutralité, tout simplement. Tout est normal, voir banal. Pas de grand choc émotionnel, pas de bonheur intense, pas d'évènement majeur, pas de tristesse terrible. Non. Juste, une routine. Point final.
Cependant, je pense que ce n'est que pour un temps, que par périodes, du moins je l'espère!

Courage à toi, Broutille. Je lis aussi tes écrits, et je l'ai ressentie dans tes mots, cette routine, ce petit désemparement...
Je t'embrasse

 
BetaDine
BetaDine
08-03-05 à 18:30

Re: Re:

Moi, en ce moment, on ne peut pas dire que je sois entraînée dans une routine banale dénuée de sensations fortes. Et parfois, en  ressentant certains chocs émotionnel, on se dit qu'on aimerait revenir à cette neutralité, qui repose l'esprit, là où nous sommes maîtres de notre destin, où la vie, pendant l'espace d'un instant, nous épargne ces sentiments puissants, bons ou mauvais.
Oui c'est ça, c'est pareil pour tout. Quand on a les cheveux frisés, on s'acharne sur le brushing, et quand on a les cheveux raides, on envie les têtes bouclées. Quand un garçon s'accroche à nous il nous ennuie et quand il nous repousse, on est captivée. Quand on a une vie neutre, on attend impatiemment ce piquant et quand on l'a, on voudrait qu'il cesse de nous titiller et nous laisse tranquille.
Ah là là....c'est bien représentatif de l'homme, tout ça! D'une certaine manière, je t'envie Feu.....mais j'ai l'impression qu'au fond, ta vie n'est pas si banale que ça....