J'ai pensé qu'à ma façon, aussi, je disais non, sans le vouloir vraiment. Je pense à David. Et je ne sais pas.
Parce que jeudi, lorsque je l'ai croisé au conservatoire, il était assis sur un banc. Il a levé la tête et a rencontré mes yeux, et il a souri. J'ai senti la légère émotion qui colore un peu ses joues, comme à chaque fois que nous nous voyons.
Des mots entre nous, moi, un peu ailleurs. Oui, ailleurs. Un peu lointaine, sans doute, plutôt sur
Parce que je joue. Je joue avec lui. D'une certaine façon, oui, c'est terrible. Parce que je le fais, consciemment. Sciemment. Je sais qu'il m'aime à sa façon, en sourdine, sans mettre vraiment les mots dessus, juste en glissant ici et là quelques allusions passagères, furtives, qu'il sait que j'ai sans doute entendues. D'autant plus difficile qu'en effet, je les entends. Et je les évite. Je suppose qu'il sait que si j'éprouvais la même chose pour lui, que lui pour moi, il suffirait d'un geste pour que tout glisse vers le désir qu'il ne demande que d’écouter.
En riant, il feint de m'étrangler, sa main qui effleure mon cou, sa paume sur ma gorge, un peu, et ses yeux dans les miens. Je les soutiens, je souris, mais je ne m'aventure pas trop avant, car tout de même, malgré moi, je suis un peu mal à l'aise. J'entends si bien les messages qu'il me lance...
Mais pourtant, j'aime sa présence, j'aime son humour, j'aime parler avec lui. Envie de l'écouter encore dire ses mots qui font sourire, de l'écouter rire avec moi, et me remonter le moral parfois, comme mardi, après mon cours de flûte qui ne fut pas glorieux.
J'aime l'embrasser légèrement sur la joue, une seule fois, alors que je sais qu'il aime quatre bises. J'aime lui avoir déposé juste cela sur le creux de sa pommette, comme un mot silencieux.
Sa main est venue sur mon poignet, pour m'empêcher de partir, alors que nous parlions avec une autre fille. J'ai feint la fatigue, avec un sourire amusé, oui, il me faisait rire. Envie de profiter de l'instant, et en même temps de m'en aller, de fuir cette affection forte qu'il me porte, et les bouteilles à la mer qu'il m'envoie.
J'aurais pu détacher avec les mains ses doigts refermés autour de mon poignet.
Je ne l'ai pourtant pas fait, car en moi-même, j'ai compris qu'en faisant cela, c'était comme lui dire un semi-oui.
Je suis sur le fil. Je ne sais pas s'il le sait.
C'est peut-être monstrueux.
Je refuse d'avancer, de lui dire oui, de me livrer à lui. Parce que je ne le veux pas. Parce que je ne le désire pas. Malgré sa gentillesse, son humour, sa simplicité et sa richesse de personnalité. Parce que je ne sens pas quelque chose en moi qui vibre à son charme, parce que parfois, certains aspects me déplaisent un soupçon. Je suis parfois trop exigeante, je le sais. Mais non, je ne peux pas avancer à ses côtés.
Et je refuse aussi de reculer. D'être claire avec lui. En cela, c'est sans doute... répréhensible. Non, répréhensible ne convient pas ; il n'y a pas un tiers qui me juge. C'est moi seule qui dois pouvoir m'interdire cela. C'est... un mauvais chemin, peut-être. Car je sais plus que quiconque que jouer avec les sentiments fait mal.
Et pourtant, je ne peux me décider à lui dire de façon évidente que non, ce n'est pas possible. Je ne peux arracher la pousse avant qu'elle devienne baobab. Et tout cela, consciemment. Je ne dirais pas que je prends réellement plaisir à cela. En fait, le plaisir vient du fait que j'aime sa présence, que j'aime bavarder avec lui, et que j'aime qu'il me désire un tant soit peu. Je n'aime pas l'idée de jouer. Je ne m'amuse pas à lui donner de faux espoirs, à lui faire croire à quelque chose un jour, et à être froide le lendemain. Non. Je sais juste que je me rends agréable, désirable. Mon comportement est le même à chacune de nos entrevues. Toujours souriante et prête à bavarder. Ce n'est pas un jeu, c'est... je ne parviens à mettre le mot dessus. En moi-même, je sais que je déploie comme un éventail attirant, sans forcer le trait. Je ne voudrais sembler égocentrique ; je vais juste tenter de percevoir mon comportement de façon extérieure, pour trouver les mots. Je déploie mes charmes, en fait. C'est sans doute cela. Je me sens parfaitement égocentrique en disant ça. J'essaie juste de voir...
... de voir jusqu'à quel point je peux aller.
Car je ne veux ni avancer ni reculer. Je suis sur le fil, oui, sur le fil.
C'est peut-être le plus difficile. Car tandis que l'on se maintient plus ou moins bien en équilibre, l'autre évolue, avance. Ou recule. Pour lui, il me semble qu'il tente de réfréner un peu ce qu'il sent, mais sans succès ; il avance. Et me tient le poignet.
Je ne veux pas lui faire de mal.
A moi non plus.
Et pourtant je ne veux pas perdre la place que j'ai dans... son coeur.
J'ai besoin de cette affection qu'il me porte.
Besoin d'être aimée, sans doute. En attendant de pouvoir aimer. Et être aimée, par la personne aimée.
D’autant plus difficile qu’il n’est pas un ami. Ce n’est pas comme pour Joumana, quelqu’un que je côtoie régulièrement, avec le titre d’ami, et dont je découvre soudain les sentiments. C’est quelqu’un dont je connais les pensées. Qui n’est pas un ami. Quelqu’un dont je me suis rapprochée, car j’ai aimé qu’il me désire, car il m’avait plu, il aurait être un être bien plus désiré il y a un, deux mois, lorsque nous avons commencé à nous croiser régulièrement. Mais je me suis aperçue que je faisais comme beaucoup de monde, j’aimais l’amour (enfin, je le l’aimais pas), j’appréciais d’être appréciée, il me plaisait de plaire, et qu’il me plaise un peu à sa façon.
Alors, je tente de rester comme je suis, maintenant.
J’ai eu Kami, tout à l’heure, qui m’a rassurée, m’a dit que c’était tout à fait normal, que la vie est faite de choses comme cela. Du moment que je ne prends pas de plaisir sadique à cela. Après tout, Charlène, qui une (si ce n'est la) des meilleures amies de David, prend, elle aussi, un grand plaisir à se faire désirer, à jouer doucement.
Je ne veux pas blesser. Juste.
Je veux juste sentir
Je veux juste que son regard me réchauffe comme il sait si bien le faire.
Je ne veux pas perdre le contact ; je veux au contraire le découvrir. J’ai envie de pouvoir poser ma tête sur son épaule, en le sentant frémir, tout en sachant que nous ne sommes qu’amis. Paradoxal. Impossible. Pourquoi frémir, s’il devient mon ami. Pourquoi ami, s’il frémit. Inatteignable combinaison, qui pourtant serait si belle.
Juste sentir la caresse.
Inspirations soudaines :
Heu. Mais.
Eh bien... je n'en ai pas la moindre idée. Cela doit faire quelques semaines que je n'en ai pas reparlé avec lui. La dernière fois que nous avons dit quelque chose à ce sujet, il venait de se remettre avec elle, après une rupture (de sa part) d'une semaine. Il a un peu éludé sur le sujet. A présent, plus un mot. Dans son dernier texto, il me dit, tout en plaisantant sur d'autres choses, être "assez précoccupé par pas mal de trucs...".
Donc... grand point d'interrogation. (si seulement ça pouvait être clair...)
Maiseu...
Oui, oui, c'est tout à fait clair que tu parles de David et non pas de Pierre. Même si ma question portait sur Pierre. ;)
Ah, au fait, je pensais justement à toi il y a trois minutes parce que ya un mini reportage qui passait à la Télé sur la fabrication des Cannelés.
Hm
Ton article m'a touché parce que je crois que je suis juste au degré du dessus. Disons que 'jaime aussi me faire désirer, sauf que à force d'aimer être aimé, je me perd dans mon propre raisonnement et je ne sais plus si de X ou Y je veux.
Alors fais bien attention et profite de cette belle liberté d'aimer que tu as :)
Bizoux
Re: Hm
C'est vrai qu'il est si agréable d'être désiré... Difficile de ne pas s'y perdre. (laisse-moi deviner : tu pensais peut-être à Djé? Enfin, je ne prétends pas te percer à jour... Juste en fonction de tes articles! ;)
PS : c'est quoi ton secreeeeeet?? °curieuse°
Re: Re: Hm
Ouaiiiiiiiiis je parle de Djéééé :p Paskeuh en + maintenant j'ai le droit à d'immence déclaratioooons d'amuuuuur.... ;)
J'ai un secret que personne doit savoiiiir euuuuh... :p
Bizouxx
Cocktail
Mais. Heu.
Pierre a t-il toujours une copine ? Ou pas ?
Je suis en pleine interrogation... ;)