Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Les trèèèès palpitantes aventures rocambolesques de Feu au cinéma Part Two (et pas partouze, hahaah)

Où en étais-je?... Dans ma bonté magnanime, je vous accorde la suite de cette merveilleuse histoire...

Rappelons-nous les faits : et moi sommes en train de déraper à toute vitesse sur le sol glissant du forum, battant des bras comme des manchots (haha! battants des bras comme manchots! haha! des manchots, qui n'ont pas de bras! haha!) tentant de s'envoler de leur banquise, vers des contrées plus chaudes (c'est vrai quoi, la glace, c'est bon quand c'est pilé, mais en gros cubes, c'est pas ça...)(décidément, mon humour est de plus en plus hilarant)

Quand soudain, j'entends une voix venue du ciel (petite musique angélique, avec les choeurs qui font "Aaaaaa-Aaaaaaa") :
"Hey! Coucou!"
Je lève la tête, et juste au-dessus de nous, dans l'escalier que nous n'avons absolument pas vu, se trouve... .

Chuck. Son visage. Son allure. Jean. Sac. Son blouson. Ses cheveux. Ses yeux.
Et toujours cet air si frais, pas vraiment juvénile, mais cette fraîcheur qui émane de lui, ce sourire, cet air doux, qui met en confiance, et en même temps déstabilise quelque peu, car on sent ce côté « incernable » qui est en lui.

Il descend l’escalier, nous montons quelques marches, échange de « Salut », et il tend la joue à Jude, la plus près de lui, puis à moi.
C’est curieux, c’est la deuxième fois que je vois ses joues prendre une teinte légèrement plus colorée. Mais toujours ce doute : est-ce dû à moi ou à Jude ? Je l’ai vu deux fois sans elle, mais toujours en compagnie d’autres gens. Et parfois, il nous regarde également l’une et l’autre, et j’ai cette légère pointe de doute, de jalousie absurde qui monte en moi, alors que je ne connais pas réellement la nature de mes sentiments pour lui.

Une chose est sûre : je ne l’aime pas. Je n’ai pas d’amour. De l’attirance, oui, certainement. Mais de quelle façon, jusqu’à quel point, je l’ignore. Est-ce de l’attraction d’un point de vue amical ? Pas seulement, me semble-t-il. Pourtant, je n’ai pas ce désir brûlant de le voir jour et nuit. Même si cette semaine, j’ai rêvé toutes les nuits de lui. Il y avait aussi , , , , , des gens de la fac.
Je
ne ressens pas cette envie de l’embrasser, de le prendre contre moi, qu’il me serre dans ses bras. Parfois, juste, je m’imagine respirant le parfum de sa peau. Je m’imagine lui souriant, mes yeux dans les siens, juste nous deux. Et j’aime ça. Mais ce n’est pas accompagné de ce désir quasi-insupportable tant il est grand, de possessivité intense. Juste une envie de complicité. A la rigueur, qu’il devienne un excellent ami ne me dérangerait pas. Du moment qu’il est… « à moi », si je puis dire. Du moment que je « l’aie » plus que Jude. C’est idiot de dire cela.

C’est ça qui me tracasse un peu en soi, c’est que je ne sais pas ce que je ressens.
Tout à l’heure, lorsque (que j’ai vu cet après-midi, d’ailleurs c’était très complice, très agréable, nous avons beaucoup parlé, au café) m’a demandé quelle serait ma réponse si Chuck me demandait de sortir avec lui (je déteste cette expression, « sortir avec lui »), j’ai laissé en suspend. Puis j’ai répondu que je ne savais pas.
Je réalise vraiment, pour la première fois depuis longtemps (depuis , peut-être), que je le connais pas. Ou du moins si peu. Que j’ai encore tant de choses à apprendre de lui. Que l’embrasser serait tout gâcher. Que d’ailleurs, je n’en ai pas réellement envie. Que le désirer brusquement, dans une pulsion presque animale, serait faire capoter tout ce début de rapprochement. Je réalise à quel point il m’est inconnu, terrain non connu mais qui peu à peu devient familier, au fil des semaines, des mois. Il est comme un iceberg : une partie seulement est à l’extérieur, elle cache une autre partie, bien plus grande, bien plus difficile à atteindre, et pas des moindres.

Fermons cette parenthèse de réflexion, sinon je sens que je vais me faire massacrer par mes lecteurs impatients…

Donc, nous voilà dans l’escalier, tous les trois. et n’ont pas pu venir, Chuck les ayant un peu prévenus au dernier moment. On monte l’escalier, j’entends Chuck nous dire : « De toute façon, je ne sais pas si c’est la peine, vu… » Je n’entends pas la suite, il s’est arrêté, et son silence est bien plus expressif que n’importe quel mot : Une queue monstre devant l’UGC ! « Ahem… Voilà… » Et nous, de nous confondre en excuses d’être arrivées en retard, avec formulations diverses…

Alors que Chuck a un petit air faussement résigné que je connais bien, je lance tout d’un coup : « Mais on s’en fout ! On fait la queue quand même, on aura nos places ! ». Je vois Jude me lancer un regard incrédule, et me voilà serpentant entre les différentes queues, feignant de chercher un magazine avec les programmes.
Je me retrouve presque en début d’une queue, juste à côté d’un guichet, avec, en effet, un programme ; je prends l’air absolument absorbé dans sa contemplation. Chuck entre dans le jeu, et me dit : « Alors, tu as trouvé ? » « Viens m’aider, je trouve pas ! » réponds-je avec un air désespéré... Il arrive à la rescousse, suivi de Jude, et nous nous plongeons tous les trois dans la lecture du dudit programme, tandis que nous effectuons une discrète marche en crabe vers la queue… Pour gagner encore du terrain, je me penche vers les affiches juste au-dessus de la queue : « Ooooh, aaaah, je crois que c’est là ! C’est ce film ! ». Et voilà la travail, nous voici intégrés dans la queue, ni vus ni connus… Enfin, le groupe de trois filles juste devant nous rigole en voyant notre manœuvre, et le couple de 3e âge derrière ronchonne un peu, mais peu importe… Avec un immense sourire, je me tourne vers eux et leur dit : « Excusez-moi… C’est bien la queue pour aller voir la Chute ? » Et la vieille dame de me répondre à son tour aimablement : « Bien sûr, mademoiselle, vous êtes au bon endroit ! ».
Comme quoi, la courtoisie et les bonnes manières n’ont pas intérêt à sa perdre. Mais j’arrête ici ma leçon de bonne conduite…

Nos places en poches, nous nous ruons dans le cinéma (décidément, je n’arrête pas de courir, en ce moment), direction salle… mince, j’ai oublié le numéro.
Petite remarque : les battants pour entrer dans les salles de cinéma se multiplient de façon phénoménale, au point qu’il devient de plus en plus malaisé de ne pas s’en prendre dans la figure… Enfin, peut-être les directeurs des cinémas ont-il jugé qu’il ne fallait entrer dans les salles que les spectateurs ultra-motivés, comme nous le sommes… hum.

La pub a commencé, pas encore le film. Ouf. On zigzague un peu entre les rangs, trébuchant sur les marches qui semblent construites pour des nains (vous remarquerez ceci, au cinéma : on entre d’un pas nonchalant dans la salle, et non seulement, les marches commencent souvent très tôt, avant les sièges, vous tendant ainsi une embuscade pour vous faire tomber par terre, mais en plus, elles sont de taille minuscule, alors, après avoir trébuché sur la première, on s’apprête à monter la deuxième d’un pas décidé, et ooh, aaah, la traîtresse, elle est minuscule, donc le pied retombe soudain par terre, sur une troisième marche bien plus loin, vous donnant vaguement l’air d’un militaire au pas raidi par l’exercice, donc, en bref, une position assez débile).(mais fermons cette parenthèse)

Par une habile manœuvre (eh oui, je suis une fine stratège en matière de placement, que ce soit dans la queue, ou sur les sièges), je me retrouve assise entre Jude et Chuck. On s’amuse à agrémenter de nos commentaires subtils les pages publicitaires, sur lesquelles, entre autres, une femme dénudée vante les mérites du Cornetto-grand-frisson-triple-choco-vanille-avec-vraies-pépites-de-chocolat-noisette-haaaaan-c’est-trop-bon(filet-de-bave)-Extrême-jusqu’au-bout… Nous voyons aussi un acteur incarnant Ray Charles (aveugle, un musicien formidable, au passage), qui dit entendre les colibris qui volent derrière la fenêtre, et savoir si une femme est belle juste en touchant son poignet (Chuck, je te prête mon poignet ?). Apparaissent aussi, un couple s’embrassant langoureusement (ne me donnez pas de mauvaises idées), un énergumène s’agitant dans tous les sens en hurlant : « Allô ciné c’est géniaaaal », des gardes du corps avec d’énormes flingues, bref, on se croirait au carnaval, c’est chouette le cinéma.

Jude se penche vers nous, et dit : « Passez-moi vos manteaux, je vais les mettre sur le siège à côté de moi. » Je lui tends le mien ; mais Chuck n’a pas entendu. Elle répète : « Hey, Chuck, si tu veux il y a une place à côté de moi. Pour ton manteau ». Chuck répond, hilare : « J’aime bien : « une place à côté de moi… pour ton manteau » ». Je rigole aussi, mais en moi, curieusement, une petite pointe de jalousie fait à nouveau surface. Même si je sais que c’est insignifiant. Oui, parfois, on est sensible au moindre détail. Comme le dirait une chanson de je ne sais plus quel groupe, « Tout, à un détail près… »

Et puis, le noir se fait, nous échangeons des coups d’oeils rapides, sourires dans le noir, et c’est Berlin sous les bombes, qui apparaît sur l’écran. Je me demande soudain, question existentielle primordiale, si je vais mettre mon coude sur l’accoudoir, ou pas.
Je décide finalement, après quelques brassage d’air avec mon bras, de le poser sur l’accoudoir. Mal m’en a pris… J’ai failli me choper une tendinite durant la première demie heure de film, parce que je voulais avoir l’air tellement naturel avec ce bras, que je suis restée toute crispée, mon épaule m’arrivant presque au niveau de l’oreille… Hum. Expérience à ne pas réitérer.

Finalement, mon coude trouve une position plus ou moins confortable, avec un air plus ou moins distingué. Et Chuck qui est juste à côté de moi, my God, my God.

Il faut dire que la Chute n’est pas vraiment le genre de film qui incite au contact entre les spectateurs… Pas de salle en folie, hurlante de rire, tellement les acteurs sont drôles. Pas de sourires complices, en entendant une blague absurde d’un des protagonistes. Pas d’instants d’intimité, assez, euh… Passons. Pas de tendresse partagée, passant avec une chaleur humaine certaine des acteurs aux spectateurs attendris. Pas d’émotion lyrique, favorisant l’épanchement des sentiments.
Juste parfois : « Aah, ce personnage me répugne, c’est atroce ! », avec Jude… uh.
Donc, il faut bien dire que les contacts avec Chuck ont été rares, durant ces deux heures passées à voir Hitler, son entourage, ses généraux, sa guerre, ses crises, dans son bunker.

Juste un rapide sourire échangé, lorsqu’un soldat s’est suicidé en se faisant exploser la cervelle en se mettant le pistolet dans la bouche, et que Chuck et moi nous sommes caché le visage dans les mains, en laisser échapper un petit « Argh » de concert.

Et puis, un « mjeoupsexcusemoipardon », lorsque mon genou frôle par mégarde le sien. Et lui qui sourit : « C’est rien. »

(A part ces remarques nécrologiques, le film était très fort. Atmosphère pesant, mais, contrairement à ce que certains critiques ont decrété, Hitler n’est pas un seul instant humanisé. D’une part, parce qu’il est un homme. D’autre part, parce qu’il nous est présenté comme un homme épouvantable, un monstre se fichant de son peuple, ivre de pouvoir. Les crimes qu’il a perpétrés sont d’autant plus terribles, qu’il est un homme, justement. Ce n’est pas un être crée de toutes parts par la technologie, ce n’est pas un déchet de la science, non. C’est un être humain, comme vous, et moi. Et dans cet esprit humain est née l’idée de destruction.)

Première remarque de Jude en sortant de la salle : « Eh bien, c’était… euh. » Mmmh. Ah oui, sans doute. Sensation d’être des zombies, restés dans un bunker, avec ses habitants. Les petits yeux, nous émergeons peu à peu.

Discussion d’un quart d’heure environ, en marchant dans le forum, les langues se délient, on retrouve le rythme « normal », hors-cinéma.
Je propose d’aller au café, mais Jude doit aller au conservatoire, elle a cours. Zut. Je n’aime pas la principe de se retrouver, d’aller au cinéma, et de partir. C’est comme si l’on ne s’était pas vus.

Je parle, Chuck entre Jude et moi, lorsque la foule nous sépare parfois, il revient, à la même place, entre nous deux. Nous empruntons un mauvais couloir, et soudain, je dis : « Mais, le rer, c’est pas là ! » Il répond en riant: « Oui, je sais, mais je voulais pas t’interrompre… » Et on se remet enroute dans l’autre sens, on rit.

Même ligne de métro, mais Jude et moi dans un sens, et lui dans l’autre. De quai à quai, on se fait des signes… Son regard posé sur nous deux, ou sur l’une, laquelle ?... Et puis les deux métros arrivent en même temps. Dernier regard entre les vitres des wagons qui partent à toute vitesse.

Petit goût d’amertume, lorsque je me retrouve seule dans le wagon, une fois Jude descendue.
J’aurais voulu plus.
Je veux toujours plus. Il faut déjà que j’apprenne à goûter, à savourer ce que j’ai.

Je n’appelle jamais les gens d’habitude pour aller au cinéma…

 

Ecrit par Feu, le Dimanche 6 Février 2005, 13:28 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Dana
Dana
06-02-05 à 18:07

Un question me tarode... Pourquoi quand Juse à dit qu'elle ne pouvait pas aller au café tu n'as pas fait en sorte d'y aller juste avec Chuck ?
...en tout bien tout honneur...bien sûr...ahem...

 
Dana
Dana
06-02-05 à 18:08

Re:

merde, j'ai écrit Juse... c'est évidemment de dont je parle... (mes doigts dérapent...dsl
Bisous

 
Feu
Feu
09-02-05 à 21:44

Re: Re:

Parce que... pas assez intimes, pas assez proches, et toujours cette petite barrière curieuse entre lui et les gens, qui fait que l'on n'ose pas vraiment être seul à seul avec lui. .....

 
Etolane-Lantrec
Etolane-Lantrec
07-02-05 à 19:56

La chanson c'est "tout a un détail près" de Aqme. (désolée désolée désolée, j'ai pas pu m'empêcher de préciser!! frappe moi si tu veux...gasp!)
Ce film... ... ... enfin.... ... ...
(commentaire très captivant et hautement philosophique, j'en conviens)
Enfin voilà miss, dis donc, ce Chuck, il m'a l'air d'être un chouette gars ;)
Bizoox!!


 
Feu
Feu
09-02-05 à 21:43

Re:

Ah oui, c'est Aqme! Voilà, ouf! Merci Etolane! Oui, chouette gars, Chuck, je le pensais jusqu'à aujourd'hui, où tout me semble soudain confus...

 
Broutille
Broutille
07-02-05 à 23:12

Quoi ? QUOI ? QUOI QUOI QUOI???? CEST TOUT??? :'( :'( :'(

Bon.

Ma petite Feu adorée chéwie que j'aime,
Plus jamais tu me refais ce genre d'article où je salive du début à la finet que à la fin je me retrouve avec un goût amer dans la bouche...
D'ailleurs tu as du l'avoir aussi...

Définis tes sentiments et réattaque :)

Mais Dana a raison : pourquoi pas un café avec Chuck ? ...

Bizoux

 
Feu
Feu
09-02-05 à 21:45

Re:

Justement, mes sentiments ne sont pas clairs du tout...

Désolée pour ce magnifique suspens-qui-fait-saliver, qui s'achève de façon assez, heu... qui-laisse-sur-sa-faim! ;)

Pour le café, il faut voir la réponse que j'ai faite à Dana! (et puis les articles suivants...)
Bizz!