Mon père est en Chine. Loin. Depuis une semaine, et ce, pour trois semaines. Il revient aux alentours du 5 juillet. Ca ne fait peut-être pas deux semaines, je ne sais plus exactement depuis quand il est parti, je ne sais toujours pas compter, mais après tout, qu'importe. Le fait est qu'il est loin, et qu'actuellement, alors que m'apprête à déjeuner, lui doit se mettre à table pour le dîner. 5 à 6 heures de décalage, tout ça pour aller faire des décors pour une publicité. Juste parce que, comme le dit le producteur, les studios sont moins chers. Mon père part de plus en plus souvent, à présent. C'est étrange, parfois, lorsqu'il revient à la maison, j'ai comme l'imrpession de voir quelqu'un d'autre. Je ne dirais pas un étranger, mais une sorte de personne que j'ai connu, très proche, et qui revient d'un long voyage, et que je reconnais sans le reconnaître. Je le connais sans le (re)connaître.
Mon père et moi sommes assez proches. Disons que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Il est calme, a un humour que j'adore, il nous suffit parfois d'un mot, d'un geste, pour nous comprendre et partir pour un quart d'heure de rire. C'est quelqu'un que je respecte vraiment, j'ai une profonde affection pour lui ; il aime l'art, les peintres (il l'a été, et peint encore beaucoup), la littérature. Il est plus jeune que ma mère, il est assez jeune d'esprit, aime plaisanter. Son sérieux soudain me surprend parfois. Ce n'est pas un père vraiment "père", ce n'est pas tellement une figure du père, comme il peut y en avoir dans les familles "type". Ce n'est pas tellement lui qui dirige. Parfois, il est... ailleurs. Il fait des photos en noir et blanc, aime se promener seul. C'est amusant, la plupart de mes amies sont folles de lui, selon leurs propres mots, "on dirait un acteur", "ton beau père", etc. Ca me fait rire, et ça me flatte en même temps. Car oui, je le trouve beau. Je me demande si c'est étrange de trouver son père beau. Même si j'ai tout à fait conscience que je n'ai aucun sentiment pour lui, bien évidemment, ça ne m'effleurerait même pas l'esprit. Il n'a pas une autorité énorme, mais lorsqu'il s'énerve, il dit une, deux phrases coupantes, et immédiatemment elles font leur effet, auprès de moi. Entre lui et ma mère, il a toujours le dessous dans les engueulades.
Avec ma mère, c'est plus complexe. Nous parlons de choses plus personnelles. Je l'admire pour son intellgience et sa force de travail, sa culture, je l'aime vraiment, nous passons des moments formidables. Elle a une sensibilité qui me permet de m'ouvrir, de repousser mes limites, dans le bon sens du terme. Elle m'apporte tellement, elle m'a permis à maintes reprises de sortir de situations risquées dans lesquelles j'étais tombée. Cependant, c'est parfois cela que je lui reproche. Toujours à me rattrapper, être là tout le temps, engueuler, etc, mais toujours me rattrapper. Comme si elle avait du mal à me faire voler de mes propres ailes. C'est un peu elle qui régit la maison, qui provoque les disputes ; elle est plus passionnelle, plus nerveuse, crie plus, rit plus. Elle plus psychologue, -elle est psychanalyste, et son métier déteint souvent sur son comportement, avec sa tendance avec réfléchir énormément, tout analyser - . Elle s'implique énormément dans ce que je vis, c'est parfois étouffant. Certains jours, c'est incroyable, elle entre dans ma chambre, et me demande ce que je mets aujourd'hui. Si les vêtements que je m'apprête à endosser ne lui plaisent pas, c'est limite si elle ne me fait pas une crise. Elle tiendra absolument à ce que je mettre ci, parce que ci, ça, et bli, et bla. J'ai parfois l'impression qu'elle veut tout savoir. C'est assez difficile d'être enfant unique, avec une mère pareille.
Deux parents, deux mesures.
C’est étrange, mon père absent me manque, un peu. L’absence de ma mère me repose. Pourtant je ne préfère aucun des deux, non, aucun des deux. Mais la relation que j’entretiens avec chacun d’entre est si différente…
Ce blog est un peu comme une thérapie. Un exutoire.
Sensation.
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Ma prof de piano est tellement drôle !
Son coup de téléphone m'a interrompue un instant. Je n'ai jamais entendu quelqu'un parler aussi fort au téléphone! Tout en me parlant, elle conduisait, j'avais droit en bonus à une séries de petites phrases assez... subtiles, compte tenu du fait que ma prof a un langage assez particulier : "Mais allez, le gros Léon dans son camion, il va bouger et me laisser passer, hein?" "Quel cornichon celui-là! Mais tu vois pas que c'est vert?" "Zut et flûte, je me (marmonnement)... trompée... (marmonnement)... rue quoi?...." "Pourquoi y a t'il un sens interdit ici? Ils se trompés, c'est n'importe quoi! Je m'en fiche, je le prends quand même, j'avais l'habitude d'aller par là". Expression pitoresques et charmantes, ajoutées à une façon de conduire, vous l'aurez devinée, parfaitement conforme au code de la route! ;)
Je me demande soudain s'il suffit de mettre de beaux mots pour que l'on croie à quelque chose. Je pense à le Pen. Evidemment, la cause pour laquelle il milite est innommable, cet homme est une ordure, si j'étais chef de l'univers je l'aurais déjà balancé dans le cosmos. Pourtant, il est excellent orateur. Il a un sens de la métaphore très développé. Il s'appuie sur des citations qui aident son discours. Il utilise des tournures raffinées, tout en étant claires et directes. Tout ceci à mon grand dam. C'est en partie cette éloquence surdéveloppée qui lui apporte des voix.
Dans mon précédent paragraphe, il me semble qu'il était clair, dans l' "épisode" de l'escalier, que je me fichais complètement de moi-même. La situation était assez ridicule, il n'y avait pas de quoi la magnifier.
Mais si j'avais modéré mon propos, mis l'accent sur le tragique de la situation, utlisé quelques phrases choc, avec un pathos discret mais impérieux, trouvé des phrases de grands hommes qui, eux aussi, s'étaient un jour cassé la figure dans leur escalier, (ce qui est fort peu probable, les Grands Messieurs ne tombent pas de tout leur long par terre, ou du moins, si cela leur arrive, il le cachent, ou le font en solitaire, histoire de connaître le plaisir de la chute du haut des marches que connaît le commun des mortels), donc, si j'avais fait tout cela, peut-être cet évènement mineur aurait-il pris une importance majeure.
Le langage est une arme si complexe à utiliser, et en même temps parfois si facile à manier... Sans doute parfois bien plus dangereuse que le geste. Persuader quelqu'un du bien fondé d'une action, par des tournures habiles et des mots bien choisis, bien pesés, fonctionnera de meilleure façon, qu'un coup de poing appliqué sur le nez.
C'est effrayant comme de simples sons, cet enchaînement de bruits, borborygmes, claquement des lèvres, pressions des cordes vocales, peut influencer la psychologie de quelqu'un. Juste ces simples bruits. Devenus des mots, des phrases, mais, à l'origine, pour quiconque ne connaît pas le langage, des sons.
Inspirations soudaines :
Re:
Jennifer : c'est vrai que les médias s'appesantissent toujours à un tel point sur les évènements anodins! De plus, Bush n'est pas mort avec son bretzel, il a juste failli. (il faut vraiment avoir un problème pour s'atrangler avec un bretzel). Et ça y est, catastrophe mondiale, 11 septembre n°2, Bush a failli mourir, à cause d'un méchant brétzel très très nocif pour sa petite gorge. Hallucinant!
J'ai regardé sur le site de Zazu le florilège de Bush, c'est à mourir de rire! J'ai aussi le livre "Amuse-bush", et vraiment, je crois que cela mérite de devenir un classique...
Il faudra que je développe un jour ou l'autre ces pensées sur le langage, ça fait partie des questions que je me pose souvent ; des choses toutes bêtes, mais qui en fait prennent soudain une ampleur insoupsonnée jusqu'ici. A vrai dire, cela peut un peu faire peur, si l'on y songe, de constater le nombre de problèmes, d'interrogations que l'on peut se poser... 100% prise de tête garantie! ;)
Guillaume : Bien sûr qu'en étant lucide on réussit à faire la part du faux et du vrai. Cependant, un simple vocabulaire peut tout changer... Malheureusement parfois! Il suffit qu'un homme au langage assez concis, pas très développé, ait une idée de génie, qu'il l'expose devant des Grands Messieurs ;), et qu'il ne soit pas ou peu écoute, en raison de son élocution restreinte...
Sinon, entre JC et Chirac, hum... Qui est-ce que je choisis? Grand dilemne... Une fois de plus, malheureusement, on (pas moi!) croit plus volontier Chirac, même si, avec ses phrases à rallonges et ses silences qui durent des heures, il brasse du vide! Disons que tout de même, sans la comparaison avec Chirac - ou Super Menteur pour les intimes -, JC fait sourire...
J'y pense, c'est toi, le Feu masqué n°2! Il va falloir que je règle ce problème de session, ou sinon, je crois que les Feu(x) vont affluer par milliers dans les blablas! Plus d'anonymes, mais des mini-moi! ;)
Ce que tu dis, "Je me demande soudain s'il suffit de mettre de beaux mots pour que l'on croie à quelque chose" , je pense que c'est applicable seulement pour les gens crédules, ou qui ne maitrisent pas totalement le sujet dont il est question.
Cependant pour la crédibilité, t'as pas tort , exemple:
-A la J-C:
On peut pas se limiter à un mot,parce que, imagine que tu te limites à un mot , oki, hééé moi je dis " Oh tiens voilà Ned". Mais t'es pas obligé de me croire, parce que ce que t'as entendu c'est des mots, avec des molécules qui se compressent sur ton oreille , oki. Et puis dans "mot" , y a "eau", H20, oki.
-A la Chirac:
Le mot, (5 secondes de pause)c'est essentiel. Mais cependant,(5 secondes de pause) on ne doit pas se limiter au mot. (10 secondes de pause) En effet,(pause) nous devons faire un effort, (5 secondes)pour arriver à surpasser cela.(longue pose songeuse) Et pour arriver à ces termes, (pause)je pense qu'il faut,(pause) tous ensemble,(5 secondes de pause) faire un effort collectif, (pause nerveuse)afin de parvenir(pause)à revenir à l'essentiel.
Voilà, y a plus de contenu dans JC que dans Chirac, mais après grâce aux mots, qui c'est que vous croyeriez le +?
Coucou!
Belle théorie sur le langage je trouve! ;)
Sinon, il a l'air cool ton père. Il fait quoi comme métier?
Re:
C'est sa petite histoire! :)
J'ai découvert ton blog il y a quelques temps déjà...
J'aimais bien, alors j'ai commencé au début. Et puis il y a eu ce texte-ci, et j'ai adoré la façon dont tu parlais de ton père. Tellement différent du mien :)
Ce n'est pas la peine de te dire que tu as de la chance de l'avoir, à la lecture, on sent que tu t'en rends compte :)
Voilà, j'avais juste envie de laisser une trace
Chrysalide
Re:
En tout cas, il est chouette, ton passage! :)
C'est vrai que pour ce qui est de mes parents, j'ai un vrai bonheur à les avoir près de moi, même si bien évidemment, ça n'est pas tous les jours au top! Mais je m'aperçois que oui, j'ai quand même une sacrée chance.
Reviens quand tu veux, mamzelle! Moi aussi, je te lis depuis quelque temps, et même si je reste (complètement!) silencieuse, j'apprécie... :)
jennifer
Enfin, j'aime beaucoup ta théorie sur le langage. Oui, c'est sûr qu'en sachant bien s'exprimer, on attire les gens plus facilement. (Bush ne fait pas partie de ces personnes, je précise, lol : http://zazu.joueb.com/news/29.shtml ).