Jolie semaine, pleine d'instants fugaces ou prolongés. Je n'ai pas envie de décrire tout cela, l'envie d'écrire n'est pas pressante aujourd'hui. Juste, une fois de plus, le besoin de noter tout ça, pour s'en souvenir... J'ai remarqué que plusieurs bloggeurs font cela, en ce moment. Le printemps donne plus vivre, sans doute, et donc moins le temps de s'étendre sur les heures. ou au contraire, parfois, l'on note un moment, mais fourmillant de détails. Bref.
Mercredi, cinéma avec Jude, Chuck et Charlène. Robots. Oui, cela ne correspond pas trop aux films que je vais habituellement voir ; je trie souvent sur le volet ceux qui pourront me plaire, parmi la multitude de sorties qui envahissent le grand écran... Je n'ai jamais autant rigolé en une heure! Un ballon plein d'hélium qui s'envole au plafond. Les détenteurs du ballon s'escriment à sauter les bras en l'air, tentant désespérément d'attraper le fugueur, sans succès. Enfin, un homme monte sur un siège pour le récupérer ; applaudissements. Une petite note de poésie qui instaure une chaleur humaine dans la salle, enfants et adultes mêlés dans une bonne humeur latente.
Et le film, qui nous fait hurler de rire... A nous quatre, nous réunissons les rires les plus incroyables de toute la salle : Chuck qui rigole en voix de tête, presque efféminé, et qui par-là nous fait rire encore plus ; Charlène qui, comme moi, part dans des grands éclats assez mal contrôlés, ce qui donne des choses plutôt étranges, très comiques, et drôlement bruyantes ; et Jude, qui lance de temps en temps un grand "HAHAAA!", semblable à une saccade impulsive. Un quatuor musical...
La complicité qui circule, on se regarde, quelques remarques de bouche à oreille, je suis entre Chuck et Jude. Tous aussi hilares les uns que les autres.
La phrase qui conclut notre scéance : "J'aimerais teeeeeellement être un enfant, pour pouvoir toujours regarder des films comme celui-ci..."
En sortant du cinéma, le Luxembourg s'offre à nous. On trouve un banc, Charlène nous offre des pommes. La sève mûre qui glisse de la bouche, rafraîchissante. Le soleil tout autour de nous, qui perce parfois le berceau d'arbres qui nous entoure. Apaisement délicieux de milieu d'après-midi, et discussion passionnante sur tout et n'importe quoi. Oui, je crois bien que Chuck et Jude sont vraiment des amis.
Vendredi, Kami et moi revoyons Diego. De la musique, à nouveau. Des projets, encore. De la bonne humeur, toujours. Il nous mitonne des pâtes bolognaise, et des cookies surgissent de nulle part. On déchiffre encore et encore, enivrés par la musique qui s'infiltre en nous. Des suites de Lully, les Leçons de Ténèbres de Couperin... Il nous fait écouter du John Dowland, oh, cette musique si belle...
Tandis que je transpose une partition, il nous fait un petit concert. Moment d'absolu. Parenthèse enchantée dans le silence de sa rue. La tête sur mon épaule, Kami s'abandonne, et je continue à grifonner la musique sur le papier.
"Mes jolies, c'est un plaisir de jouer pour vous."
Et tout à l'heure, déjeuner chez Jude. La complicité plus évidente que jamais entre nous trois, Chuck, elle, et moi. Un petit trio déluré, heureux de vivre. Les pâtes al'dente, la carafe filtreuse de calcaire sur laquelle il s'exastie, les yaourts à la mangue dont elle me vante le goût, hum, délicieux.
Chuck se met au piano, nous chante quelques chansons. Tiens, une nouvelle mélodie, mais sans paroles... On improvise un peu n'importe quoi, glissant par-ci par-là nos privets joke parfois absurdes, mais quelle importance, puisque ce sont les nôtres. "SAUCISSON!" est notre cri de ralliement. Oui, c'est du n'importe quoi, mais l'instant d'avant, nous parlions de notre peur de l'avenir, de l'envie de découvrir des Ailleurs, de la relation avec autrui.
C'est agréable, de pouvoir parler de multiples sujets...
Atmosphère détendue, chacun est plus naturel que jamais. On projette d'autres moments. L'envie de se revoir. Cette impression si agréable qu'une amitié naissante, tend à se confirmer.
Kami est partie pour la Grèce. Lundi, je m'envole pour la Crête.
Petits moments que je note ici. Pour un jour me relire, et sentir un sourire léger qui me vient aux lèvres, en me rémémorant. Mais sans m'y perdre.
Pense-bête pour sourire. Pour mémoire. Oui, c'est ça.
Mots-sourires pour mémoire.
Inspirations soudaines :
Re:
Merci! Je dois dire que j'aime bien aussi cette légereté qui m'habite, ça fait du bien! ^^
A... dans une semaine, donc!
Coucou Feu,
J'ai parcouru ton blog et j'adore tout simplement. Du coup, tes compliments me font encore plus d'effets vu la qualité de ton écriture ! Il y a tes mots légers dans lesquels je crois me reconnaître aussi, tu sais, cet amour de Paris et les anecdotes comme des bulles de nos journées. Et puis tes mots dégagent une certaine vitalité qui prête souvent le lecteur à un sourire d'allégresse. Un moment de bonheur avec toi. Parce que c'est vrai, qu'est ce qu'elle est interessante ta vie ! Ta vision du monde ! Ta poésie quotidienne ! On voudrait juste être à tes côtés, rien que pour ça...
[J'ai l'impression que sur joueb, il y a bien plus de talents que sur canalblog... J'ai découvert Envole-moi, puis maintenant toi... et je commence déjà quelques lignes de Cocktail...]
A bientôt,
Alain.
Re:
Merci beaucoup pour ce petit mot qui me met de bonne humeur! D'autant plus s'il vient de quelqu'un qui a une (très) jolie façon d'écrire.
Au plaisir de te revoir sur ces pages!
Cocktail
Comme je comprends cette envie de noter tous ces moments, pour s'en souvenir.
Ce désir de se rappeller, par la suite.
Moi aussi je fais cela. Je me suis rendue compte que j'avais vécu beaucoup de choses, et que j'oubliais au fur et à mesure que j'en vivais de nouvelles. C'est un peu dommage, même si l'on ne peut se souvenir de tout comme si on venait de le vivre. Quand même, ne pas tout ranger dans un tiroir que l'on ne ré-ouvrira jamais.
Et tout cas ça à vraiment l'air d'être des beaux instants, tous ceux que tu décris.
On te sens toute légére, c'est super agréable à lire.
Bon voyage en Crête.
^^