Je viens tout juste d'émerger de mon lit... (enfin il y a plus d'une heure, le temps que je rentre chez moi) Il est 14h15, nous sommes en plein après-midi, oui, oui, oui... Mais j'ai une excuse valable pour ne pointer le nez hors de la couverture qu'à cette heure-ci!
Hier soir, c'était la FETE DE LA MUSIQUE. Un de mes jours préférés de l'année! Il faut dire que j'ai réalisé un de ces périples dans Paris...! Je crois que je n'ai presque fait que marcher de 18h30 à 3h du matin!

J'avais rendez-vous avez une amie au métro Cluny la Sorbonne à 18h30.
Ah, zut... Il va falloir que je donne des prénoms de substitution à tous ces gens... Véritable casse-tête chinois! Hum, disons que celle dont je vous ai parlé à propos de la brocante s'appelle Carine (c'est nul, je sais, mais ça ressemble un peu). Deux amies très proches du lycée s'appellent (je vais choisir des prénoms vraiment pas terribles, mais que voulez-vous, je fais avec les moyens du bord, et avec un dictionnaire des prénoms parce que je n'ai pas d'inspiration, et le dictionnaire est de 1979, alors les prénoms font déjà un peu date...) Dora et Mathilde ; le copain de Mathilde, qui est un très proche ami, s'appelle Antoine. Le copain de Dora s'appelle Hugo. Et, après ce dernier, j'arrête : Un garçon dans la classe de Dora et Hugo, ami d'Hugo, pour lequel Mathilde et moi avons eu successivement un sérieux penchant, s'appelle Emile. J'espère que je me rappellerai de tous ces prénoms!

Donc, je reprends : nous avions rendez-vous, Mathilde et moi, au métro Cluny-la-Sorbonne, où jouait  Antoine et son groupe. Antoine fait de la basse, il a un groupe de métal, va bientôt enregistrer un CD, grâce à une bourse de la mairie. Ca marche plutôt bien pour lui. Je ne sais pas si sa passion pour le métal va durer, mais pour le moment, il ne vit presque que pour ça, compose, joue, et chante.
En attendant que Dora, Hugo et Emile, (ce dernier devait peut-être venir, mais rien n'était moins sûr!), nous nous sommes un peu balladées dans le coin du Sénat, Luxembourg, etc. Il y a avait des choeurs de musique classique au Sénat, c'était très beau. J'aime beaucoup la musique classique, quoi qu'on en dise, quels que soient les préjugés que les gens peuvent avoir à ce sujet. Musique classique n'est pas forcément synonyme d'intello bourgeois coincé et obtus. Dans les environs du Luco, il y avait de petits jazz bands, en totale impro, vraiment très sympa. Mais Mathilde et moi avons du attendre plus d'une heure les autres, qui ne trouvaient pas la bonne entrée du Luxembourg! Je n'avais qu'une seule idée en tête : me poser!

Je crois que nous avons eu une chance folle, car rue Mouffetard, tous les resto étaient bondés, mais nous avons réussi à trouver une tablée de cinq pour manger!
Ah, j'oubliais : Emile n'a pas pu venir... Mathilde et moi étions assez déçues. Il faudra un jour que je vous raconte cette très complexe histoire de coeur. A la place, un ami d'Hugo nous a rejoint (bien sûr avec Hugo et Dora). Cet ami en question est tout ce qu'il y a de plus banal : assez ennuyeux, gentil, pas très fou, participant peu à la conversation. Il m'a plus mise un peu mal à l'aise qu'autre chose, moi qui adore délirer dans tous les sens!
Donc, la crêperie dans laquelle on s'est posée était très agréable. Le serveur aussi d'ailleurs. Hum... Il faut dire que, fidèle à mon habitude, je n'ai pas pu m'empêcher de dessiner sur le set de table en papier... J'ai croqué quelques gens dans le resto, comme ça, en attendant ma crêpe. Alors que j'étais absorbée dans mon dessin vers la fin du repas, le serveur arrive pour débarrasser. Je vois sa main qui attrape toutes nos assiettes, je ne bronche pas, je suis dans ma bulle ; puis je sens que cette même main tire sur mon set de table, et sur le dessin par la même occasion. Je lève la tête ; je le vois en train de regarder mes petits croquis. Il me fait un magnifique sourire, (oui, je suis d'une superficialité incroyable! Mais un beau sourire d'un beau jeune homme, c'est tout de même agréable!) et me demande : "Je peux le garder?". J'ai envie de hurler : "Bien sûr! Gardez-moi avec!", juste pour le fun, mais il n'est pas encore assez tard, il n'est que 21h, alors les vrilles, ça n'est pas pour maintenant... Je prononce cette même phrase, mais... juste les deux premiers mots (un peu de tenue, s'il vous plaît) : "Bien sûr!". Il le plie en quatre, et le glisse dans une poche sous sa chemise. J'aurais bien aimé être à la place de mon dessin... ;)

Après cet interlude gastronomique, je ne sais plus très bien où nous sommes allés. Toujours est-il qu'entre deux gouttes de pluies et quelques jets de confettis, nous nous sommes retrouvés à la fontaine Saint-Michel, où une bande de malades escaladait, à poil, la fontaine. Du Bd Saint-Michel, en voyant la foule amassée autour de la fontaine, je me suis demandée si un groupe de musique n'avait pas eu l'idée de s'installer sur la fontaine même pour jouer, je ne sais pas comment d'ailleurs, sans mouiller les instruments? Et en approchant... Cette foule contemplait avec plus ou moins d'admiration une demi-douzaine de zouaves, à moitiés dénudés, qui dansaient la salsa dans l'eau! Le temps pour nous de se placer au centre de la foule, deux d'entre eux étaient déjà complètement nus, c'était à mourir de rire! Surtout que l'un d'entre s'exhibait avec orgueil, et je dois dire que ses attributs n'avaient pas de quoi être fier... ;D. Je crois qu'ils devaient être complètement bourrés, parce que certains ont commencé à escalader les statues situés tout en haut de l'édifice, tout en se roulant régulièrement quelques patins, et envoyant valser leurs vêtements et des bouteilles de bière dans la foule... J'avoue que j'ai eu peur pour eux, lorsque je les ai vus monter tout en haut! J'avais peur qu'ils glissent, et se fracassent le crâne, et rougissent l'eau de la fontaine, transformant cette orgie de musique en nuit de l'horreur... Je suppose qu'avant notre arrivée, ils ont du lancer un nombre incalculable de bouteilles de bière dans l'eau, parce lorsque j'ai regardé le bassin du bas, il y avait plus d' "écume" que d'eau... Ecume-mousse de bière je pense!

C'est tout de même hallucinant comme les groupes de rock et de métal ont pris une place incroyable dans cette Fête de la musique en quelques années. Ca fait la 4e année que j'y vais. Cette année, 90% des groupes que j'ai vu jouaient du rock ou du métal! Certains groupes vraiment très sympas, mais le métal, je n'accroche pas.
Mais je suis quand même allée voir notre Chouchou national! Notre Antoine préféré, mon p'tit Toto, avec son groupe! Il y a avait une foule pas possible autour d'eux, on a du jouer des coudes pour arriver jusqu'à la "scène" improvisée. Ah, j'oubliais. Un des deux guitaristes est mon ex. On est resté ensemble environ 1 mois et demi, et au bout de 3 semaines je me suis rendu compte qu'il était le mec le plus con de toute la terre! En fait, ça s'est fait lors d'une soirée que j'avais organisée pour les anniversaires d'Antoine et moi, et puis je me suis retrouvée dans les bras d'Igor. (tiens, je lui mets un prénom pas terrible, pour me venger). Nous n'avions quasiment aucun point commun, il était vraiment très stupide, avec un humour gras, aucune finesse ; il jouait le jeu au début de notre relation, mais je me suis vite aperçue qu'il ne comprenait rien à mon sens un peu "littéraire", à mes délires métaphoriques, à ma passion pour les lettres, le théâtre, les ballades de l'esprit, du coeur, et au sens propre dans les rues de Paris, à mon côté un peu fou, un peu créateur, assez à fleur de peau, rêveur, bref, tout ce qui me fait moi, auquel certains ne comprennent pas grand-chose, que d'autres apprécient, qui échappe à certains, heurte quelques uns, que d'autres adorent et d'autres trouvent trop compliqué, n'aiment pas, tout dépend des gens, comme pour chacun d'ailleurs. Bref, il ne comprenait rien à toutes les subtilités que peut avoir le langage, pour lui, tout s'arrêtait à : "J'ai deux mots à te dire : Momo. Arhahrharhaahahhrrrraharrh!!". Donc, je me demande comment j'ai pu sortir avec un type pareil!

Oui, donc, je reprends. Nous sommes arrivés près d'Antoine, et juste à la fin d'un morceau, il s'est précipité vers nous, a embrassé sa chérie, nous a lancé plein de bizzzzz trop chous, puis est reparti en courant sur la scène, acclamé par son public! En fait, le public était composé à moitié d'amis de son groupe, et d'inconnus, donc l'ambiance était formidable. Juste devant le groupe, certains se déchaînaient, notamment deux trois filles qui balançaient leurs cheveux dans tous les sens, en faisant des chorégraphies gothico-érotiques hallucinantes, et certains mecs qui faisaient de pogos et s'agitant comme des gorilles, c'était vraiment marrant. On n'est pas restés très longtemps, je me demande comment Antoine fait pour ne pas devenir sourd en jouant comme ça, le son à fond.

Je me souviens qu'on a encore marché longtemps, écouté quelques groupes sympas, longé les quais de la seine, on a couru, sauté en hurlant, fait les fous, on s'est marrés, il pleuvait parfois, un peu trempés, vraiment crevés, mais plutôt heureux. J'adore Paris la nuit.
J'ai failli me prendre un verre de thé vert sur le pont Saint-Michel, mais je me suis contenté de prendre une feuille de menthe et de la mâchonner, je me suis fait regarder de travers par la vendeuse, qui a du se demander ce que faisait cette fille à lui manger ses feuilles de menthe!

Mathilde et moi, après avoir quitté les autres, sommes arrivés complètement nazes chez elles, j'étais une vraie loque humaine! C'était tellement drôle, lorsque Mathilde, qui est plutôt un peu "bobo", bourgeoise-bohème un peu bcbg, m'a dit, aux environs de minuit en roulant les "r": "Mes jambes répondent plus, aïe, ma mèrrrrre, pourrrrrquoi m'as-tu fait ça........". On a traversé le Marais pour aller chez elle, et l'ami d'Hugo, qui nous accompagnait, s'est généreusement fait tripoter par deux trois homos qui dansaient, c'était trop drôle!
En arrivant chez elle, un gâteau au chocolat trônait sur la table de la cuisine... Sa mère est excellente cuisinière, le genre de gâteau dont on se souvient encore mille ans après : fondant, avec un coeur de chocolat liquide... La moitié a disparu en trente secondes...

La fête de la musique est un jour tellement unique!
Je vais y aller, je suis soudain aussi crevée d'avoir écrit, qu'après avoir marché durant huit heures d'affilée hier soir... :)