Peu à peu
Se sentir un peu ailleurs en le quittant, un peu sur une autre planète, hier soir... Un peu ivre d'avoir parlé avec lui, un peu énivrée, oui, d'avoir tant soutenu son regard... et lui le mien.
Je sais bien que ce n'était qu'un jeu, à celui qui tiendrait le plus longtemps sans rire, mais... en soi-même, on rêve toujours un peu.
J'apprécie de plus en plus son allure, sa voix. Je crois que dès le début, dès octobre, sa voix, son timbre, m'avait fait quelque chose. Pas forcément un sentiment d'attraction, pas forcément du désir, de la curiosité, ou je-ne-sais-quoi. Juste qu'elle m'avait marquée. Un timbre différent. Chuck.
J'ai parlé un peu avec Raphaël, pendant une dizaine de minutes. Il m'a envoyé un texto hier soir, me disant que cela lui avait du bien de discuter avec moi. Il est assez déprimé, pas à cause de moi, et il trouve qu'il vaut mieux que nous soyons séparés, sinon je me "prendrais tout dans la figure". C'est-à-dire que j'aurais du mal à supporter son humeur inégale, plongeante.
J'aurais pu parler durant des heures avec Chuck. Nos discussions sont tout ce que j'aime. Lui, Jude, moi. Et puis il y avait aussi Myrza, un peu, assez... pesante. Mais peu importe.
Je fais attention à ne pas m'emballer. Il y a le temps. Donc, savourer. Je le sais. Je refuse de me laisser entraîner à nouveau par les songes, par l'ivresse, par "l'envie de". Je refuse. Lao-Tseu a dit une phrase très belle : "Se vaincre soi-même, c'est ça la vraie force." Oui, il faut que j'arrive à prendre le dessus sur toutes mes impulsions, où je me laisse aller à la facilité. Le chemin est complexe pour parvenir jusqu'aux gens. On ne connaît pas quelqu'un, on ne s'exalte pas pour des discussions d'une heure, deux heures de suite, sur des sujets intéressants, drôles, ou intimes.
Il faut laisser venir. Ou plutôt, il faut aider doucement à construire.
Quand je dis savourer... ce n'est pas passif. Il faut savoir être actif, être fort, sans étaler, sans trop parler, sans trop chercher. Savoir aussi se faire désirer. Etre disponible, c'est bien, mais... garder aussi quelques réserves. Je donne parfois trop de moi-même.
Alors, aller peu à peu, voilà, j'ai trouvé : lentement, mais sûrement.
Et savourer les instants construits par soi-même.
- Mon élastique m'a trompée avec toi?...
- Mais il faut le chercher!
(...)
- Ah, Feu...
- Ah, Chuck...
(...)
Il soutient mon regard, sans sourciller. Moi, de même pour le sien. Trente secondes. Puis je souris, et il rit : "Aaah, j'ai perdu!"
Mais tout ceci n'est qu'une connaissance progressive. Nous avons très bien, l'un et l'autre, que les gens de la fac... nous les connaissons sans les connaître.
Quelque chose m'a fait... un peu de p'tit bonheur. C'est lorsqu'il a dit :
" Ah, ça me fait étrange de vous dire : "A mercredi... Ah mais c'est vrai que l'on n'a pas cours lundi... Je n'arrive pas à réaliser, ça me fait trop bizarre! On ne se revoit que mercredi!"
Cette phrase était peut-être dénuée de tout message, mais il l'avait déjà dite une fois, il y a quelques semaines, un jour où nous n'avions pas cours le lundi. Et il semblait plus troublé par le fait d ne pas avoir cours. Là, c'était aussi le fait de ne pas revoir les gens, m'a-t-il semblé.
Enfin.
Je tiens à préciser que je n'idéalise pas. Je suis bien lorsque je lui parle. Désir de l'entendre, désir qu'il m'entende. Plaisir d'être avec lui.
Je n'oublie pas non plus le reste.
Il faut savoir être serein. Ne pas battre trop fort des ailes, juste pour une personne. Avoir un vol égal partout, et puis tout de même, déployer un peu plus ses plumes auprès de lui. Finement. Tout en gardant sa part de soi-même. Ne pas devenir un "soi" de représentation.
Je sais. Et j'apprends.
Découvrir, et vivre...
Je sais bien que ce n'était qu'un jeu, à celui qui tiendrait le plus longtemps sans rire, mais... en soi-même, on rêve toujours un peu.
J'apprécie de plus en plus son allure, sa voix. Je crois que dès le début, dès octobre, sa voix, son timbre, m'avait fait quelque chose. Pas forcément un sentiment d'attraction, pas forcément du désir, de la curiosité, ou je-ne-sais-quoi. Juste qu'elle m'avait marquée. Un timbre différent. Chuck.
J'ai parlé un peu avec Raphaël, pendant une dizaine de minutes. Il m'a envoyé un texto hier soir, me disant que cela lui avait du bien de discuter avec moi. Il est assez déprimé, pas à cause de moi, et il trouve qu'il vaut mieux que nous soyons séparés, sinon je me "prendrais tout dans la figure". C'est-à-dire que j'aurais du mal à supporter son humeur inégale, plongeante.
J'aurais pu parler durant des heures avec Chuck. Nos discussions sont tout ce que j'aime. Lui, Jude, moi. Et puis il y avait aussi Myrza, un peu, assez... pesante. Mais peu importe.
Je fais attention à ne pas m'emballer. Il y a le temps. Donc, savourer. Je le sais. Je refuse de me laisser entraîner à nouveau par les songes, par l'ivresse, par "l'envie de". Je refuse. Lao-Tseu a dit une phrase très belle : "Se vaincre soi-même, c'est ça la vraie force." Oui, il faut que j'arrive à prendre le dessus sur toutes mes impulsions, où je me laisse aller à la facilité. Le chemin est complexe pour parvenir jusqu'aux gens. On ne connaît pas quelqu'un, on ne s'exalte pas pour des discussions d'une heure, deux heures de suite, sur des sujets intéressants, drôles, ou intimes.
Il faut laisser venir. Ou plutôt, il faut aider doucement à construire.
Quand je dis savourer... ce n'est pas passif. Il faut savoir être actif, être fort, sans étaler, sans trop parler, sans trop chercher. Savoir aussi se faire désirer. Etre disponible, c'est bien, mais... garder aussi quelques réserves. Je donne parfois trop de moi-même.
Alors, aller peu à peu, voilà, j'ai trouvé : lentement, mais sûrement.
Et savourer les instants construits par soi-même.
- Mon élastique m'a trompée avec toi?...
- Mais il faut le chercher!
(...)
- Ah, Feu...
- Ah, Chuck...
(...)
Il soutient mon regard, sans sourciller. Moi, de même pour le sien. Trente secondes. Puis je souris, et il rit : "Aaah, j'ai perdu!"
Mais tout ceci n'est qu'une connaissance progressive. Nous avons très bien, l'un et l'autre, que les gens de la fac... nous les connaissons sans les connaître.
Quelque chose m'a fait... un peu de p'tit bonheur. C'est lorsqu'il a dit :
" Ah, ça me fait étrange de vous dire : "A mercredi... Ah mais c'est vrai que l'on n'a pas cours lundi... Je n'arrive pas à réaliser, ça me fait trop bizarre! On ne se revoit que mercredi!"
Cette phrase était peut-être dénuée de tout message, mais il l'avait déjà dite une fois, il y a quelques semaines, un jour où nous n'avions pas cours le lundi. Et il semblait plus troublé par le fait d ne pas avoir cours. Là, c'était aussi le fait de ne pas revoir les gens, m'a-t-il semblé.
Enfin.
Je tiens à préciser que je n'idéalise pas. Je suis bien lorsque je lui parle. Désir de l'entendre, désir qu'il m'entende. Plaisir d'être avec lui.
Je n'oublie pas non plus le reste.
Il faut savoir être serein. Ne pas battre trop fort des ailes, juste pour une personne. Avoir un vol égal partout, et puis tout de même, déployer un peu plus ses plumes auprès de lui. Finement. Tout en gardant sa part de soi-même. Ne pas devenir un "soi" de représentation.
Je sais. Et j'apprends.
Découvrir, et vivre...
Inspirations soudaines :
BetaDine
Oui, c'est la même chose que je recherche en ce moment.
Les petits bonheurs que l'on s'efforce de préserver, allant en grandissant. De la retenue, du suspense...(tantan roulement de tambour)
Marre de s'investir avant l'exaltation de tous ces bonheurs qui font que l'on est sûr de ce que l'on cherche. Marre de s'investir en esperant, dans le futur, une évolution des sentiments.
Vive le moment présent.