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Saint sans Valentin
Je crois que je n'ai qu'une chose à dire : j'ai passé une très bonne Saint-Valentin.

Justement, en criant haut et fort que cette fête, c'est pour les nuls. Et j'ai crié ça avec . (Et puis aussi avec , une fille de mon groupe de TD.) Je dois dire que c'était chouette.

Lecture du Vingt Minutes spécial mots d'amour, décortiquage des mots doux et commentaires en règle ("Ouah, qu'est-ce qu'il est niais celui-là..." "Tiens, ce surnom est marrant..." "Hum." "Ah, là, une touche d'originalité!!" "Ils se la jouent matheux en faisant des calculs..." Et j'en passe), on joue aux célibataires aigris en riant, et Sandrine conclut qu'on est bien le jour de la "Sans Valentin"...!

Au déjeuner, j'apprends que sort avec une autre fille (encore une autre, pas celle pour laquelle il éprouvait une "attirance terrible" auparavant, et qu'il le criait haut et fort -dixit Chuck), et ça ne me fait rien du tout. Mais vraiment rien. Pas  d'amertume, pas de jalousie. Enfin, je ne parle pas trop vite, mais il me semble bien que j'ai tiré un trait. Pas forcément très net, le trait, mais suffisamment, il me semble. J'ai un détachement vis-à-vis de cette nouvelle, vraiment.
Je bavarde avec Chuck et Sandrine, je suis bien. On parle des relations, des sentiments, de l'amour, de quelques unes de nos expériences, de Raphaël entre autres.

Un cours de 13 à 17h détendu, complice, assise entre Chuck et Sandrine. Dictées musicales qui passent bien, prof toujours aussi intéressant, petites remarques amusantes avec Chuck.

Un petit bac en amphi, avec , , et d'autres gens, que je ne connaissais pas avant, mais qui s'avèrent très ouverts. On rit, un peu trop fort, la prof nous fusille du regard et déclenche un fou rire encore plus grand. Chuck se penche par-dessus sa table pour regarder par-dessus mon épaule ma feuille, il m'aide, me murmure les réponses, clin d'oeil complice lorsque je dis : "Stooop!" aux autres.

Et puis, concours d'écriture de poèmes de Saint-Valentin, lancé par ma voisine que je n'avais auparavant jamais remarquée en amphi (eh oui, j'en découvre tous les jours), suite à une discussion : "Cette année, j'ai pas de Valentin... Ouah, j'aimerais bien recevoir un poème. Eh, les filles, je vous lance un concours : Vous m'écrivez un poème de St Valentin?" "Hein???" "Ben oui, juste pour le fun..." Et nous voilà, après le bac, à nous écrire des poèmes. Les deux filles font des trucs assez tendres et romantiques, moi je délire complètement en faisant un poème burlesque, cela donnait à peu près ça, de mémoire :
"Ah, l'intimité de Paris sur les grands boulevards / Je t'embrasserai fougueusement sous un révebère blafard / Grattant sur mon banjo quelques accords / Pour hurler au monde que je t'adore / Je te braillerai des vers au sens abscon / Entre deux vols de fringants pigeons / Je viendrai mordre à pleines dents ton oreille / O mon bourdon, mon frelon, mon abeille..."
On rit, les poèmes s'échangent...

Et puis Chuck se penche : "Eh, je peux participer?" "Oui, bien sûr!" "Je peux l'écrire à qui je veux?" "Evidemment, qui tu veux! Tu peux être complètement lyrique, c'est du n'importe quoi..." "Ouais, trop bien! Ha, ça va être drôle... Je peux vraiment faire ce que je veux?" "Tu peux même commander les petits anges qui vont avec, et viendront chanter autour..." Il rit. Je ris. Simplement.

Et il écrit, et me coince la main entre ses pieds, je le tape pour me dégager, il fait semblant de n'avoir rien fait, je ris, encore.

a fini son poème, j'ai à peine suivi le cours, mais le contenu exact et dans mon dictionnaire, alors peu importe... Il me le tend : "A la fille qui me plaît bien" est le titre. Je le lis, et je ris ouvertement. Il est drôle! "Tu crois que je pourrai lui envoyer?...  Je me demande..." "Hum, elle risque peut-être de le prendre bizarrement! Tu la décris [humoristiquement, je précise] comme une fille qui boîte, petite, tordue, presque brûlée, mais une fée quand même! Sacré tableau!" Je plaisante la-dessus, tiens, il parle au passage, dans une demie-ligne, de sa voisine de devant dedant, c'est moi la voisine de devant.
Simplement de la complicité, je me sens vraiment moi-même. Pas de désir de séduction intense, une envie de partager, voilà, c'est ça, de partager. Et puis, quand même, savourer son regard posé sur moi.

On bavarde encore. sort avec nous, (il faudra que je parle plus longuement de Charlène, parce qu'il y a quelques trucs croustillants, qu'il ne faut pas que j'oublie), nous discutons durant une demie-heure. On parle encore du poème, de la relation avec les autres, du fait d'avoir besoin de faire toujours, c'est sérieux et drôle à la fois, je suis naturelle, bien! Charlène cherche à savoir qui est cette fille, moi, à la rigueur, peu m'importe que ce soit une autre, je suis là, je parle avec lui, avec eux, et j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être intérieur. Il dit : "De toute manière, il n'y a plus vraiment d'espoir, enfin, si, peut-être..." On plaisante la-dessus, le vrai se confond avec le rire, personne ne sait réellement ce qui est vrai ou faux, cela ne compte pas, puisqu'on est bien. Et qu'il n'y a pas d'enjeu.

Vraiment une chouette journée. Remplie. Vivante. Complice.
Contente. :)




Ecrit par Feu, le Lundi 14 Février 2005, 19:10 dans la rubrique Ecrits.