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Sous le pont Mirabeau coule la Seine...
Hmm... Pas d'idée immédiate à jeter sur ce papier. Papier... quelle ironie. A taper sur cette page informatique, devrais-je dire.

Qu'il est passé d'eau sous les ponts depuis janvier dernier...

Tant de choses qui ont été, ne sont plus, tant de choses en devenir, qui se renforcent ou s'effilent, plus ou moins bien, ou mal.

Le regard que je porte sur moi-même change tant selon les jours.
Jours de sociabilité, jours où "j'ai" le regard des autres, ou je sens que j'assure en moi-même, jours pleins, de bon, de bien... je me vois dans la vitrine d'un magasin, et je me dis : "Celle-là, qui te regarde droit dans les yeux, avec un air interrogatif, qui essaie de te sonder soudain, au plus profond de toi-même, tout en tentant de jauger la qualité de ton enveloppe extérieure, celle-là, tu l'aimes, bien aujourd'hui, en ce moment. Tu l'aimes bien, et c'est toi."
Jours de tristesse, ou je ne suis pas parvenue à obtenir l'attention désirée, où les minutes m'ont parues trop courtes, où les instants se sont dissippés, ou je me suis sentie volée de quelque droit, un peu stupidement souvent... Je suis face au miroir, et tout mes défauts me semblent grossis. Ultra-sensible. Jalouse. Empruntée, parfois. Incertaine. Trop bavarde. Ou pas assez. Je vois tout ceci à travers le prisme de ma tristesse injustifiée, et tout ces détails en deviennent presque absurdes tant ils prennent soudain d'importance à mes yeux...

Période de bien, en ce moment.
Je tente, du moins je pense, me détacher un peu de . Tout en m'en rapprochant, de façon complice et agréable. Une intimité, des pensées partagées. Je m'aperçois que le statut d'amie me plairait bien. Le coeur ne tient pas une place si grande que je l'avais estimé, dans cette relation. Même si lundi... j'ai frémi, en décortiquant avec lui 20 minutes, même si j'ai souri lorsqu'il a évoqué sa "voisine de devant" dans son poème drôle et imprévu.
Il ne m'aimante pas irrésistiblement. J'ai juste envie de son attention.
Et je crois que si quelqu'un d'autre survenait, plus subtil, plus intéressant, ou... pas forcément "plus", du moins, "autre", différent, eh bien... Il me semble que je pourrais, là, ressentir cette attraction toute particulière qui me manque.

Peut-être ne demande-je que ça, inconsciemment. L'attention de quelqu'un.
Peut-être qu'en fait, n'attends-je que le regard de Chuck. Peut-être que s'il montrait un réel intêret, du point de vue sentimental, pour moi, alors, je me laisserais emporter par ce petit quelque chose qui pousse en moi depuis un certain temps, et qui ne reste pour le moment qu'à l'état de minuscule pousse, incertaine, qui se rétracte parfois.

Je m'en aperçois, je n'ai pas d'objectif sentimental qui prime totalement, de façon irréversible, intense, terrible, sur tous les autres, en ce moment. Peut-être cette attraction curieuse pour Chuck. Mais rien d'autre. Je n'ai pas cette sensation de vivre pour l'autre. Je ne suis pas cou tordu vers lui dès que j'ai un instant. Je n'ai pas tout mon corps qui vibre, tout mon coeur qui se tend soudain en un spasme qui m'étrangle la gorge, lorsque je le croise. Simplement un bien-être. Et de l’incertitude.
Parfois, je m’aperçois qu’il a certains aspects un peu déroutants, qui pourraient m’agacer. Mais qui ne m’agacent pas.
D’autres, je réalise soudain qu’il a bien plus de facettes que je ne le soupçonne, et que, oui, oui, vraiment, il a une sensibilité tellement autre, tellement intéressante.

Enfin. Ce n’est pas un sujet primordial.
Il m’arrive de me trouver jolie. De plus en plus souvent. Une certaine « sûreté », vis-à-vis de moi-même. Ce n’est plus comme il y a deux, trois ans, où je croisais mon image dans la glace et me disais : « Comment peux-tu vivre avec ce nez ? » ou bien « C’est terrible comme l’image que je vois est différente de celle que j’imagine de moi… »
Et j’aime sentir les yeux d’un (jeune) homme qui se posent sur moi dans le métro, et qui me fixent, puis s’échappent, et reviennent à nouveau. (Évidemment, pas ceux d’un vieillard lubrique, ou d’un pervers…). C’est peut-être égocentrique de dire cela. Mais qui n’a jamais apprécié de trouver sur soi le regard attentif, rempli d’un soupçon de désir et d’un intêret marqué, sur soi, de quelqu’un ?

L’attachement, est-ce si essentiel que cela.
La fac est un lieu où se croisent et se décroisent les caractères, où se font et se défont les liens. Je le constate avec . « Salut, hey, ça va ? – Oui, là j’ai cours de xxx ! – Ah, tu viens à la répèt ce soir ? – Oui, si le chef est toujours aussi mou, ça va promettre… - Cool. Bon, alors bon cours, et à ce soir ! – Oki, à ce soir ! » Et puis, quelques plaisanteries échangées, au cours d’une conversation collective…

La fac, cet immense lieu de passage. On s’y arrête, on crée des liens, on repart, laissant traîner derrière soi quelques fils solitaires, en emportant d’autres, plus ou moins solidement noués autour de sa main. Je le vois et le vis. Ces trois points de suspension jusqu’à la prochaine fois, dûs au peu de cours, et ces vies parallèles… Le conservatoire, l’orchestre, les autres amis d’ailleurs… Petit monde fermé, pas vraiment. Lieu où se croisent de vies, dont les canaux sont plus ou moins grands, plus ou moins susceptibles d’en rencontrer d’autres.
Et puis, parfois, les initiatives. Les relations qui continuent en-dehors. Avec , très souvent. Conservatoire, badminton, musique ensemble, ciné. Et aussi, la fête chez , chez , le ciné avec eux deux, et puis , aussi. Le vécu des nos deux mois avec Raphaël. 

Travailler. J’y prends goût. Parce que c’est réellement pour moi.

Je ne suis même pas réellement en attente de sentiment. Comme si mon cœur s’était mis pour le moment en stand-by. Il n’attend pas grand-chose. Juste l’attention. Et ça, c’est mon esprit, mêlé un peu à mon cœur, qui la réclame. De quelques personnes, seulement. J’apprends à acquérir un sens de l’indépendance. Savoir tracer « his own way ».
Je n’espère pas l’amour. Je ne l’attends pas de façon terrible, impatience, actuellement.

Bientôt, cela viendra, je le sais. Pour le moment, je profite de cette période de répit que mon cœur accorde à moi-même.
Même si je sais que demain, quelque chose pourra tout faire basculer, il suffit d’une multitude de petits gestes, d’un comportement équivoque, et quelque chose criera en moi, et tendra tout fort vers la source.

... et nos amours, faut-il qu'il m'en souvienne...


Ecrit par Feu, le Mercredi 16 Février 2005, 22:00 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

Etoile-Filante
Etoile-Filante
17-02-05 à 16:14

... La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure ..

..... :)

 
Feu
Feu
18-02-05 à 23:15

Re:

J'aime beaucoup ces vers... Merci de me les avoir soufflés! :)

 
Cocktail
Cocktail
17-02-05 à 20:01

Oh ben zut, je voulais marquer la même chose qu'Etoile Filante...
J'arrive un peu en retard. Tanpis !

En tout cas, je trouve cet article très...beau...
Pour quelqu'un qui ne savait pas trop quoi écrire au départ. Moi, j'aime !
Les visages qui se croisent, les vies qui se coupent, les disscussions échangées, la fac, la musique. Le quotidien.
Ben, je ne sais pas pourquoi, mais de cette façon, je l'aime bien, cette espéce de petite "routine"..

Biz'


 
Feu
Feu
18-02-05 à 23:18

Re:

Merci beaucoup, Cocktail...
Oui, mine de rien, j'affectionne toujours profondément cette routine qui occupe mes journées, ces visages qui peuplent mes semaines, jour après jour... C'est un peu elle, cette routine, l'essence de ma petite existence.
Toutefois, j'aime bien aussi quand survient la fulgurance, l'Imprévu avec un grand I, qui nous fait soudain sourire par son côté... tellement "hors du réel".

;) !