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Diego

Il y a parfois des jours où l'on a la sensation d'avoir attrappé un petit bout de chemin de vie différent, un petit coin d'autre chose des instants qui pétillent dans la main...

Hier, avec et . Si, si, Diego, l'Argentin que nous avions rencontré à Avignon, qui jouait de la guitare baroque, avec son petit accent à croquer, et sa bonne humeur communicative. Oui, tu sais, même si nous ne le voyons que tous les mois, même tous les deux mois, on aime bien quand même ces petits moments partagés... Tu te rappelles?

Il m'appelle samedi soir, tout sourire, pour nous inviter à venir dîner chez lui, et faire un peu de musique. Bien sûr, nous viendrons, pas de problème, ce sont les vacances, les vacances, on a tout le temps! Apportez vos instruments les filles, j'ai de la belle musique. Chouette, on va se régaler.

Lundi, 16h30, Kami et moi nous engouffrons dans le bus, puis le métro, plusieurs changements, et son lot de voyageurs avec. Nous regardons les visages, on rit, on dit n'importe quoi, je m'amuse à danser la samba pour "garder le rythme" comme le dit un slogan pour le "comportement civil" dans le métro de la ligne 1, un macho nous siffle, on explose de rire. J'adore marcher dans les couloirs du métro avec Kami, lorsqu'elle est là, je me contrefous de la longueur des allées, du dédale des croisements et des panneaux auxquels on ne comprend rien. Elle est là, et on rigole bien.

Sur le quai d'une station de la ligne 9, un jeune homme attend la même rame, de l'allure et l'air d'être curieux de la vie. Il regarde, nous jette quelques coups d'oeil, on sent en lui l'envie de sourire.
Le métro arrive, nous montons dans le même wagon, même porte, et nous voici debouts, Kami et moi adossées à la porte fermée, et lui appuyé à côté de la porte destinée à s'ouvrir. Kami et moi parlons, on rit, légère peur au ventre de revoir Diego, comment cela va-t-il se passer?
On se regarde toutes les deux, on rigole pour rien. J'essaie vaguement de camoufler tout ça en disant : "Haha, j'ai peur de voir Diego!", mais nous savons très bien que l'on rit pour la même chose, chose qui est debout à deux mêtres de nous, dans la même rame! Cette osmose de pensées entre elle et moi, il suffit d'un regard, et chacune comprend ce que l'autre a pensé... même si cette pensée est complètement puérile, j'en conviens!

Nous arrivons à notre station, et le jeune homme, qui s'était retourné, dos à nous (et nous regardait de temps en temps dans le reflet de la vitre), ouvre la porte. Tiens, il descend ici?
Non, il nous ouvre la porte! Kami bafouille un merci, je le regarde en riant, et il nous décoche un sourire à faire fondre la banquise.  Sans doute avait-il entendu le nom de la station à laquelle nous descendions, lorsque nous parlions...
Toujours est-il qu'une fois descendues, je me suis retournée... il était penché à la porte, s'accrochant souplement à une barre pour se tenir, et nous regardait en souriant. J'ai dû pousser Kami du coude en souriant encore plus grand, et puis nous sommes parties.

Inutile de dire que pendant 1/4 d'heure, la seule et unique phrase qui nous est venue à la bouche était : "Mais pourquoi sommes-nous descendues du métro??"...
Jeune homme de la ligne 9, si tu passes par ici...

Sorties de la bouche de métro avec trois-quart d'avance (on m'y reprendra à prévoir des accidents sur chaque ligne et des changements dans lesquels on se perd forcément), nous nous mettons en quête d'un jardin où se poser.
C'est chose faite un peu plus loin, après s'être acheté deux Kinders. Juste pour retrouver ce goût d'enfance, pour savourer le chocolat à la drôle de saveur d'autrefois, et se sentir tout gamin, en découvrant le jouet avec enthousiasme, comme il y a quinze ans. Alors, comme des enfants, on se retrouve à lire le mode d'emploi avec application (pour ma part) ou à monter complètement au pif le truc (pour Kami), au point de mettre la tête du Mousquetaire à l'envers, et l'autocollant de ses cheveux sur sa robe, hum.

Les pieds dans l'herbe, la pelouse verte tout autour de nous, et l'air qui vient nous frôler la peau. Un peu de soleil, et les nuages qui avancent à toute vitesse au dessus de nous. L'envie de s'abandonner quelques instants, pour sentir juste le temps qui passe.
Impression fugitive d'être un hédoniste, adonné au plaisir de vivre. On goûte à la caresse de l'instant, avec le chocolat qui fond dans la bouche et les bonshommes qu'on fait rouler sur nos bras. Désir de rester là jusqu'à la tombée du jour.

Mais l'heure passe, et Diego trépasse. Hein? Ou plutôt, au bout du fil, il se demande bien où nous sommes.
Vite, on le rejoint, il est là, en face, au carrefour, tu le vois? Où ça, attends, il faut chercher les cheveux noirs, l'étui à guitare, la peau mate et le sourire... Oui, je l'ai vu!

Il s'est coupé les cheveux, et décidément, cela lui va très, très bien. Sa chaleur, son optimisme, il est là, ma Feu, ma Kami, mes toutes belles, ça fait plaisir! Il est plein de projets, nous propose des trucs géniaux dont je ne parlerai pas ici - je préfère ne pas parler des choses, tant qu'elles ne sont pas sûres -, il a de l'enthousiasme à revendre, et des étincelles plein les yeux.

Il nous fait découvrir son petit deux pièces, son chez lui avec ce côté un peu fané et cosy que j'adore. Le vieux canapé et le frigo au milieu du salon, les tentures tunisiennes aux murs, des CDs et des partitions partout, deux ou trois guitares, et le sac rempli de bonnes choses que nous venons d'acheter au supermarché du coin, avant de venir.
On s'installe, cookies et yaourt à la Straciatella, il est 18h30 et on goûte, peu importe l'heure, on est bien.

Bavardage et musique mêlés. Il nous enregistre, quel choc que de s'entendre jouer, impression très étrange, comme si les défauts étaient amplifiés puissance mille! Mais non, ça va être super, vous... je ne développe pas plus avant. En fin de compte, plutôt contents de résultat, je m'étonne de la droiture de mon son que je pensais moins solide, et finalement, assez chouette pour un déchiffrage.

20h30, il se met à la cuisine et nous coupons les tomates. Il se retient en riant de pleurer lorsqu'il coupe les oignons, je deviens la pro du découpage d'ail, plus fin que ça, tu meurs. Musique sublime en fond, comment peut-on ne pas aimer le Baroque?


Et devant nos assiettes pleines et fumantes, nous papotons, encore et encore... De la musique, encore, des discussions, encore. Il nous montre la lumière de ses petites lampes vertes dans la nuit, et allume des bougies. La nuit est tombée. Ambiance feutrée et intime, chaleureuse. Ce qui est si agréable, c'est qu'il n'y a pas d'équivoque avec lui, il nous aime toutes les deux comme nous sommes, il a sa copine et en est amoureux, nous montre des photos, alors, la vie est comme ça et ça nous convient. Ce n'est pas de la séduction, non, et ça fait un bien fou. C'est autre chose de personnel et agréable, comme une chaleur rassurante qui enveloppe de son ambiance de bien-être. Camaraderie agréable, comme des petites soeurs et en même temps des amies, des égales et des femmes, tout de même, sur lesquelles il pose un regard d'homme à la fois ; nous sommes ses "toutes belles", et il dit en riant bien vouloir nous épouser si on se met au violoncelle.

Nous apprenons qu'il a 25 ans aujourd'hui, alors on débouche la bouteille de vin, et on trinque. Kami vide son verre sans s'en rendre compte, puis un autre, puis un autre, elle est joyeuse, on rit, on est bien. Et puis, la musique que nous écoutons, et qui vibrer quelque chose à l'intérieur, parce que ces harmonies si belles ne peuvent que transporter loin, très loin.

Encore des projets, peut-être retourner à Avignon, jouer avec lui, des choses...
Le temps passe vite, bien plus vite que nous ne l'aurions pensé, et il est déjà l'heure de partir, il a un déménagement à 8h le lendemain matin, et moi cours de flûte (oui, en vacances, je sais).

Il nous met des cookies dans les poches, Feu, c'est quoi ton parfum, il sent bon, j'aime bien. Allez mes jolies, filez, je vous accompagne au taxi, sinon vous allez être fatiguées demain, vous ne voulez pas rester encore un peu? Il nous serre dans les bras avant de monter dans la voiture, et hop, nous voilà parties.

Arrivées à la maison, on s'affale sur mon lit, on rit, et si on lui envoyait un texto? Je sors mon portable de ma poche, et c'est un texto de lui qui s'affiche...
"Bouh... c'est nul ici tout seul." Grand sourire sur nos visages, on lui répond.

Une très belle soirée, comme on aimerait en vivre plus souvent.
Savourer ce goût d'autre part, comme si l'on découvrait la ville autrement.

:)

Ecrit par Feu, le Mardi 26 Avril 2005, 13:01 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

LuluInTheSky
LuluInTheSky
26-04-05 à 14:01

Bonjour Feu

Salut Feu, je suis nouvelle ici et je tenais à te dire que j'adore ton blog. On peut retrouver toutes les émotions de la vie et c'est merveilleux !

Je t'ai découverte il y a un mois environ, en tapant sur google (pour les images ;) ) "Chaussures". Et donc je suis tombée sur une photo de Converses ... j'adore les Converses et par pure curiosité, alors que j'ai déjà des Converses, je suis allée sur le site : ton site, ton joueb. Je suis tombée sur la page ou tu décris toute ton année, et j'ai tout lu. J'ai trouvé l'article tellement beau que j'ai décidé de lire tous les articles, voilà c'est fait, et c'est génial.
J'avoue que je n'ai pas tout saisi dans tes écrits un peu philosophiques :) C'est la honte :p. Bref, mais ce n'est pas grave j'ai compris l'essentiel et j'adore. J'adore tout ce que tu écris. Avec toi les émotions passent, tu les décris comme si ça coulait de source !

Voilà je tenais juste à te dire ça.

Merci pour tout.


 
Feu
Feu
26-04-05 à 23:31

Coucou LululnTheSky!

Ton commentaire m'émeut drôlement! Je t'avoue qu'un tel enthousiasme, si spontanément exprimé, ça me touche vraiment... Que dire? Wouhwouhwouh! Merci beaucoup pour tes mots qui donnent un grand sourire aux lèvres. Il est toujours très agréable de voir que ses propres écrits peuvent vraiment plaire... D'autant plus qu'ils ne sont pas fiction, mais jetés sur le "papier virtuel", si je peux dire!

Merci à toi!
Et encore, je devrais écrire : MERCI A TOI !

J'aime bien constater que par le biais magique d'un moteur de recherche, des lecteurs atterrissent ici, un peu perdus au départ, puis se prennent au jeu...

:))!
Ton "juste ça" m'a vraiment fait drôlement, drôlement plaisir.

 
LuluInTheSky
LuluInTheSky
27-04-05 à 17:50

C'est encore moi ...

Ce qui est génial c'est que j'ai l'impression de participer à tes récits, comme si j'étais avec toi lorsque tu les vis. Or bien sûr je n'y suis pas ! Mais c'est une sensation bizarre, comme si c'était un livre sous forme de journal intime (Dans ce genre de livre on s'identifie facilement au personnage) et on a l'impression que c'est irréél, alors que c'est la réalité.

Personnellement je trouve ta vie passionnante ! Je ne joue pas d'instrument, mais j'adore écouter les autres jouer, particulièrement si c'est du piano. (J'ai adoré les articles ou tu dis que tu aimes jouer la nuit ...). Je trouve aussi que tu as de la chance d'être à côté de Paris. :) Paris ça fait rêver !!!!

Merci de me faire rêver.

PS: est-ce que la fac c'est difficile ?? Désolée mais ça me fait peur ... j'ai le temps mais bon, je suis stressée moi ! :D

Je suis désolée si je me répète ou si je parais t'adorer comme une hystérique, mais c'est juste que j'ai beaucoup de choses et te dire et à te demander, car je suis curieuse et passionnée.


 
Feu
Feu
27-04-05 à 21:24

Oups, j'ai écrit un roman!

Il m'arrive parfois la même chose, en lisant les jouebs d'autres gens, cette impression de vivre parfois des petits bouts de leur chemin... Comme si par le biais de leurs écrits, on y appartenait un peu.

C'est fou que ma vie puisse paraître aussi formidable, de ton point de vue de lecteur (mais ça me fait drôlement plaisir! -et puis il est vrai que je prends beaucoup de plaisir à la vivre)! A vrai dire, le fait de la raconter doit sans doute en donner un aperçu sensiblement différent de la manière dont je la vis. C'est vrai que parfois, en relisant de vieux articles, j'ai du mal à réaliser que c'est bien moi qui ai vécu cela. Pourtant, je ne fabule pas du tout, tout ce que j'écris ici est réel, vécu! Peut-être est-ce le plaisir que j'ai d'écrire, qui rend tout cela plutôt sympathique à lire... (ouhla, je suis en train de m'envoyer des fleurs, alors que je ne voulais que faire une sorte de petite auto-analyse!)
Pour ce qui est du rêve, de rien... :)

Ne t'en fais pas pour les questions et l'enthousiasme, dispense-en autant que tu veux!
Pour ce qui est de la fac, c'est un vaste sujet... Disons que le premier mois est souvent un peu difficile, le monde de la fac étant très, très différent de celui du cocon-lycée. Il faut se débrouiller tout seul, construire un peu son emploi du temps, parfois un vrai casse-tête... Ensuite, tout dépend des UFR : tu peux aussi bien tomber sur un Deug avec un travail fou, que sur un Deug où le rythme est très détendu ; comme sur des Deugs où il y a énormément de monde, d'autres personne ; certains où le contact est facile, car on croise souvent les mêmes personnes, d'autres ou au contraire, c'est difficile, car les gens changent tt le temps, selon les amphis et les TD.
Je pourrais encore en parler longtemps! Ne t'en fais pas, pour beaucoup de monde, la fac est une véritable ouverture, une transition formidable d'avec le lycée, comme ce fut le cas pour moi.

:) ! Merci encore de ton enthousiasme!


 
Alegria
27-04-05 à 05:07

Moi aussi!

Moi aussi je suis arrivée par hasard!! (Il y a déjà quelques mois, mais bon!). Je cherchais une image de feu pour une présentation powerpoint. Voilà, j'ai pas trouvé de feu ici, mais oui, en fait, j'en ai trouvé une!! Et depuis ce temps, je suis une assidue.

Bonne journée, bon vent. :)


 
Feu
Feu
27-04-05 à 21:15

Re: Moi aussi!

Ah, une autre "par hasard"! Décidément, j'aime bien ça!
C'est amusant de regarder la rubrique "requêtes", et d'imaginer des lecteurs tombés ici, alors que rien ne supposait leur venue dans un tel endroit...
Assiduité, youh, merci! :) °rougit°
:)

 
-Katagena-
-Katagena-
29-04-05 à 20:07

Tes articles en ce moment....ils ont ce je ne sais quoi de féerique auquel j'aspire. J'aime ces petites tranches de vie que tu décris magnifiquement bien, c'est tout simplement beau.
Bisous à toi miss Feu!

 
Feu
Feu
29-04-05 à 21:43

Re:

Tiens, ici aussi, j'aime bien ce mot : féérique. Merci pour ce joli adjectif... Oui, en fait, ce sont bien de 'petites tranches de vie'. Mes morceaux choisis.
Bizz à toi Katagena! (je vais finir par m'y perdre : c'est Katagena, ou Katarzyna??) ;)