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Prend ton pied, little pig! (privet-joke)

Oh, c'était si, et tellement... Oui, cela faisait quatre mois que je ne les avais pas vus. Quatre mois. Presque. C'est énorme, quand on y songe. Depuis le 19 février. 

, , et .
Je souriais toute seule sur le chemin de chez Mathilde. Lorsque j'ai vu la silhouette de Dora à l'autre bout de la rue, je n'ai pas pu m'empêcher de gesticuler en souriant tout grand, je riais et parlais à la fois, et lui faisais de grand signes : "Allez, dépêche-toi, je suis trop contente, wouh, on va être en retard, c'est trop bien, j'ai pas le code, wah, c'est toi, heureuse, heureuse, quelle classe tes talons, où est le cadeau?? Ah, c'est bon, je l'ai!"

En entrant dans la cour de l'immeuble, on saute comme des gamines, en se dévorant des yeux, comme si ça faisait des lustres qu'on ne s'était pas vues. Et ça fait des lustres. Le plaisir de constater que l'autre n'a pas changé, si ce n'est sensiblement en bien, le bonheur de retrouver la complicité, toujours aussi présente.

La porte s'ouvre et c'est Antoine qui crie : "Mes chouchous !!", et nous serre dans ses bras, avec des bisous qui font "Mouah!". On se regarde, encore et encore, babillage, tout le monde parle en même temps. Isaac est là, lui aussi, toujours à Sciences Po, toujours grand amateur d'alcool et de filles, jouant avec humour son rôle de faux dragueur, et vrai chaleureux. Le meilleur ami d'Antoine et sa nouvelle copine apparaissent, les mots fusent dans l'entrée de Mathilde, et puis soudain, je me rappelle :
"NOYEUX ZANNIVERJAIRE ma Mathilde!"

Hop, ça y est, direction cuisine, on sort le champagne en rigolant, Mathilde réussit à en faire tomber un peu sur le canapé blanc immaculé du salon, tandis qu'Antoine fait main basse (ainsi que moi, mais ça, faut pas le dire) sur les biscuits apéritifs.
On parle, on bavarde, il est 21h et on a encore trois heures devant nous avant d'y aller.
Eh oui, Antoine a réservé, pour l'occasion, dans un resto, assez connu à Paris, je dois le dire, qui fait des menus pour 18 euros (les moins chers du resto, je précise!) à partir de minuit jusqu'à l'aube... Pour pallier la peur d'être en hypoglycémie d'ici là, crackers et Petits Ecoliers à portée de main.
Isaac nous quitte, il doit aller bosser pour ses concours de la semaine prochaine, ayant un peu trop fait la fête jusqu'ici...

Je ne réalise pas que je suis bien là, avec eux, qu'on rit, qu'on parle, qu'on échange des nouvelles, qu'on dit n'importe quoi aussi. Ils sont là, ils sont bien là, mes trois grands amis du lycée.


Et puis voilà 23h15 qui arrive, on sonne le signal du départ après avoir offert les cadeaux et déliré un peu sur Steevie Wonders et les Partitas de Bach. Direction Saint-Eutasche et les Halles, c'est parti!

Tous un peu chics, ça valait bien la peine. A la porte du restaurant, un body-gard (enfin, un majordome-serveur-truc, mais vu son gabarit, nous avons décidé de l'apperler "le body-gard-de-l'entrée") nous regarde d'un air soupçonneux : cette bande de d'jeuns un peu délurés mais habillés chic quand même, c'est bien pour ici? Et lorsqu'Antoine précise que nous avons réservé, il semble soudain réaliser : "Ah! Vous venez pour les menus de minuit!" et nous laisse entrer dans un sourire. Ouf.
Un serveur nous emmène à l'étage et nous place sur une table à six. L'ambiance est cosy, très chaleureuse, intimiste sans être renfermée. Un petit vent de liberté, la moquette au sol, miroirs derrière la banquette et l'immense carte dans laquelle nous plongeons nos nez.
Un rapide coup d'oeil... Antoine feint de fanstasmer sur le homard à 49 euros, et Dora s'exatasie en riant devant le plateau d'huîtres pour deux à 53 euros ; "Uhuh, un peu cher, n'est-il pas très cher?" lui lance-t-elle dans un clin d'oeil complice. Heureusement, le fameux menu de nuit à 18 euros nous attend, bien tentant, il faut le dire...

Et lorsque nous voyons arriver les moules farcies et les soupes à l'oignons, que nous attendions toutes simples, c'est notre bonne humeur qui monte d'un cran (c'est dire si elle était haute déjà!) : ce n'est non pas un simple bol avec une soupe légère, mais... un truc formidable, un gros bol surmonté d'une épaisse couche de fromage grillé, qui coule sur les parois, et donc il faut percer la surface à coup de cuillères guillerette. Incroyable. Le fromage, mêlé aux oignons doux et au pain, a envahi la moitié du bol, et nous voici, la bouche pleine, à "Hmmmmmm"er, tout sourire.
Comme dirait Antoine "Chest cro bon".

Il faut dire que vu ce qui nous attend ensuite, c'est là que l'on regrette de s'être bourré de pain de de Petits Ecoliers avant. Mais peu importe, on s'en fiche, on est jeunes, excuse idiote, mais voilà, let's have fun, pour faire un anglicisme culture-confiture.
La viande rouge des uns et le saumon rose des autres fondent dans la bouche, on se régale comme des rois, c'est pas possible de manger aussi bien. La joie qui illumine nos visage, la discussion va bon train, entre nous six ou par petits groupes, quatre, deux, trois, trois, on parle, on rit, on est bien, vraiment bien. Le serveur est drôle, il me fait penser à un majordome de château, avec sa montre à gousset, mais il a l'air jovial en plus, qui le rend tout de suite sympathique. "Bon appétit les jeunes!"

Un beau jeune homme à la table d'à côté nous regarde rire, mes yeux croisent les siens, il me sourit. J'ai envie de sourire à tout le monde, tant je suis bien, entourée de mes amis, pouvant parler de tout et n'importe quoi, m'extasiant sur leur bonne mine, sur la "délicieuseté" des plats, sur le confort de la banquette, sur la douceur de la moquette sous mes pieds nus (eh oui, pratique les chassures qui s'enlèvent en douce), sur l'atmosphère chaleureuse du cadre, sur le bonheur de dîner à une heure du matin, sur le plaisir d'être là, avec eux, eux!

Presque rassasiés après le plat, la carte présentée une seconde fois achève de nous convaincre... Nous portons nos choix sur des "Choux à la crème avec leur sauce chocolat" et "Glace maison la Vie en Rose, à la fraise, avec morceaux de fraises, mousse de fruits, et framboises en gelée". Yeah. Inutile de dire qu'une fois de plus, on "Hmmm"e et on "Chest cro bon"e.

Et puis, la marche accélérée pour attrapper le Noctambus. Hm, chaleur humaine puissance dix mille, nous voici collés les uns contre les autres, dans un bus bondé, mais la bonne humeur est communicative, il y a comme un courant de gaité à l'intérieur. Malgré un type qui commence à s'en prendre au chauffeur et à le traiter de "frustré" et de "fonctionnaire" (non, c'est vraiiii? je ne savais pas que les chauffeurs de bus étaient fonctionnaires! En revanche, frustrés, moins d'accord), parce qu'il refuse de fermer la trapper d'aération à l'arrière du bus. Ledit type-passager va se rasseoir, furieux, et hurlant de drôles de noms d'oiseaux, la trappe reste ouverte, et on oublie vite l'incident. En fait, on oublie vite les crétins dans son genre, tout simplement.

En arrivant chez Antoine, après avoir dit laissé au coin de la rue l'ami d'Antoine et sa copine, on se fourre sous la couette. Les pieds froids enfouis dans le matelas, et la couverture ramenée jusqu'au menton, et les oreilles sous la tête, à quatre dans son lit, on se regarde un film, Les Bronzés font du ski. Ah, les combinaisons moulantes rouges vifs, le fil dans la foudue au fromage, la-petite-amie-qui-n'arrive-jamais, les cache-oreilles merveilleux, et les "Je t'expliquerai"...
Ma tête penche de plus en plus vers l'épaule de Mathilde, à laquelle je murmure encore un Joyeux Zanniverzaire. Dora rigole pour n'importe quelle blague du film, même quand il n'y en a pas, tant elle est fatiguée. Par exemple : Christian Clavier, s'adressant à Thierry Lermitte : "Salut! Alors, pas trop froid?", et elle part dans un "MOUAHAHAHHAHA!!" éloquent. Hum. Et on ne peut s'empêcher de la suivre dans son fou rire...

Le sommeil nous prend aux 3/4 du film.
Nous voici dans les bras de Morphée; à trois dans un lit et un sur un mini-futon à côté.
Bonn'nuit.

Et samedi prochain, je fais ma ptite fête à la maison. Un peu le trac.
J'ai envie de sourire encore, encore. De rire, de me sentir vivre, comme hier soir dans les rues de Paris, Paris la nuit, les moments où j'ai la sensation d'exister, d'habiter le monde entier, que mon corps tout entier est investi par l'univers.

Sourires.











Ecrit par Feu, le Dimanche 5 Juin 2005, 13:34 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

mika
05-06-05 à 17:07

Waouh, ca donne envie !!!!!!
On devrait sortir plus souvent !!
Amuses toi bien a ta fete...
Mais on veut tout savoir apres , OK
Smack

 
Feu
Feu
09-06-05 à 10:21

Re:

Merci! :)
Oui, c'est vrai que parfois, j'aimerais bien sortir plus souvent, ou les voir plus... Mais en même temps, c'est la distance et le temps qui font le bonheur du rapprochement!

 
Cocktail
Cocktail
06-06-05 à 20:20

Déjà, c'est une très belle soirée.
Et puis, de manière plus égoiste, elle m'ote quelques doutes. J'ai toujours eu du mal à savoir si une amitié pouvait "survivre" à des mois de séparation. parce que les chemins différents, les études, le reste.
Alors là, ton article prouve tout le contraire. Et c'est bien chouette d'ailleurs.
Se retrouver après quelques mois de "vide", et c'est comme si rien n'avait vraiment changé.

:)


 
Feu
Feu
09-06-05 à 10:23

Re:

Pour ce qui est des amitiés du lycée, j'ai eu beaucoup de chance... J'ai gardé contact avec mes principaux amis (Mathilde, Antoine et Dora). Mais le reste, pfiout... Disparu dans la nature. Oh, quelques contacts, quelques coucous au fil des mois (par exemple, deux ou trois des 'copines' de lycée viennent à ma fête samedi, et je pense que je les retrouverai avec plaisir).
Mais je dois dire que je suis vraiment heureuse de constater que tout est pareil à la dernière fois que nous nous sommes vus.

Parce que je ne pense pas que cela puisse être toujours possible ; alors, je profite de la chance qui m'est donnée.
Et pour toi, je te souhaite bien la même chose, parce qu'il est si agréable de retrouver de vrais, bons amis de longue date, de temps en temps ou régulièrement, même si l'on s'est vrai de tout aussi vrais amis à la fac (ou en prépa). :)

 
Anonyme
08-06-06 à 15:50

Lien croisé

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