Oh, j'ai un coup de vague à l'âme, un gros, un énorme. Comme une boule coincée au fond de la gorge, et que l'on ne pourrait pas décoincer. Les larmes tout près des cils, qui s'arrêtent juste avant. Des envies de serrer fort dans ses bras, et de laisser couler.
Juste à cause d'un film, c'est simple, c'est idiot. Une fois n'est pas coutume.
Je pense à Raphaël. A Raphaël. Peut-être parce que nos rapports étaient plus complices, ces derniers temps. J'ai envie que quelqu'un me serre contre lui, fort, si fort... Il était le premier. Le premier avoir prise toute entière, telle que j'étais, moi, Feu, ou presque. A m'avoir fait comprendre qu'il m'aimait, vraiment, que du moins je réveillais quelque chose de fort en lui, que telle que j'étais, je parvenais à aller au plus profond de lui-même, quelque part. Les autres avant en comptaient pas. Pas autant.
Je ne sais pas pourquoi je pense à lui. Peut-être parce que j'ai senti le parfum de sa peau, tout à l'heure, hier, lorsque nous étions tous serrés les uns contre les autres dans le métro, et que ma joue est venue frôler ses cheveux, mon corps contre le sien. Vague d'un parfum qui m'a été si familier, plus que proche, durant un temps. Parfum qui était le mien. Nous avons été notres, pendant un laps de temps que nous nous étions appropriés. Le temps de Feu et Raphaël. Juste nous deux.
La gorge qui se serre.
"Papa, comment peut-on ne pas vivre avec la personne que l'on aime..."
Ce film m'a remuée, il m'a fait mal, si mal, et m'a fait prendre conscience, bien que je l'aie déjà, du bonheur d'aimer, si fort, et de la douleur que cela procure. Douleur que j'avais sentie si fort en aimant L. , bien que cela ne soit pas réciproque par des actes, enfin, je ne l'ai jamais su.
Comment deux êtres peuvent s'aimer toute leur vie, mais avoir des caractères, des idées, des passions si puissantes, si différentes, parfois, qu'ils ne peuvent vivre ensemble.
Papa, comment peut-on faire cela, comment peut-on ne pas vivre avec celui que l'on aime, comment.
Tu sais, Feu, la vie est faite d'amours qui s'accumulent les uns après les autres, il reste toujours ce résidu.
Cette tendresse, oui, oh oui, je sais. Je sais combien elle reste présente malgré tout. On aime donc toujours un peu malgré soi plusieurs à la fois.
Oui, l'amour ne peut être unique. On ne peut ni aimer toujours une seule et même personne, si elle a été séparée de nous, et l'on ne peut non plus oublier les autres, qui furent avant celle que l'on aime actuellement. Comme de multiples fragments de coeur, que l'on a donné, et que l'on ne peut retirer.
Comme j'aimerais pouvoir donner cela, le donner enfin, enfin. Raphaël m'en avait fait apercevoir un bout ; il avait à sa façon ouvert la fenêtre sur cet horizon, entrevu, de loin, puis de plus près, et finalement, de si loin.
J'aimerais me jeter dans la fenêtre de tous les possibles, serrer contre moi jusqu'à en étouffer.
L'acteur m'a fait penser à Samuel, lors du week-end de Pâcques. Les yeux baissés, si souvent. Ce visage impassible, parfois, et qui s'éclaire, soudain.
Les hommes sont si beaux lorsqu'ils baissent les yeux.
C'est sans doute un des gestes qui me touche le plus. Parce qu'ils ne regardent pas. Je les regarde. Je les vois. Et alors, j'ai l'envie qu'ils lèvent les yeux, qu'ils me voient, à leur tour. Sans doute est-ce pour cela qu'à cet instant précis, je les désire tant.
La gorge qui se serre et l'eau que l'on a du mal à contenir. Je ne pleurerai pas devant toi, Papa, je ne peux pas même si j'en crève d'envie. Parce que tes mots sont si justes, Papa, si justes, et je pense à toi lorsque tu étais jeune. Qui aimais-tu, dis, qui aimais-tu. As-tu en toi des amours qui perdurent, encore un peu vivaces, flammes minuscules, presque éteintes, mais qui sont comme des souvenirs lumineux à l'intérieur de toi-même. As-tu aimé une femme, si fort, si fort, que tu n'as pu vivre avec elle. Ou as-tu pu réaliser cela, cette vie à deux, est-ce maman, peut-être?
J'ai envie d'aimer toute ma vie. J'ai envie d'aimer tant de gens, que lorsque je me retournerai, mon coeur se fragmentera en des souvenirs épars, que j'aimerais de toutes mes forces. Des amours laissés au détour d'un chemin, sur lesquels je poserai des yeux qui sont brouillés à force d'avoir aimé.
Je veux pouvoir me souvenir, encore et encore, d'avoir vécu ces moments dans ces bras-là, d'avoir partagé l'instant, d'avoir donné et reçu de l'autre, de cet autre qui fut si important pour moi-même en jours-là, cet autre que je penserais aimer toujours, cet autre qui survint après un autre, et qu'un autre suivit aussi.
Je veux me souvenir, toujours, d'avoir aimer, encore plus fort.
Le coeur qui s'étreint lui-même, qui remonte dans ma gorge, ça fait mal, ça fait mal.
J'ai la nostalgie paradoxale des instants à venir.
Inspirations soudaines :
Re:
Difficile de contenir ses amours, quand on est aussi émotive que moi... J'aime trop aimer!
'J'ai la nostalgie paradoxale des instants à venir.'
Tellement juste, cette phrase...
Comme tout ton article, d'ailleurs.
Salut
En parcourant ton blog je viens de voir un article ou tu dis avoir envie que ceux qui te lisent te disent un salut alors voila SALUT
Moi je suis une autre ado qui se retrouve dans tes impresssions...
Enfin tous ca n'a rien a voir avec ton article !!!
Magnifique..
Je pense que c'est und ésir de la communauté Joueb... Que ce soit toi, Cocktail, Viva, Cabotine et autres.. Peut-être beaucoup moi aussi..
J'en ai des frissons e tun mal de ventre..
Bizoux :)
Re: Magnifique..
Il m'a toute chamboulée, ce soir-là... Enfin, je ne suis plus aussi "coup de blues" que je l'étais le joru de cet article! (mais c'est vrai que c'est si agréable d'aimer...) :)
Re: Re: Magnifique..
Aaaaaaaaaaaaaah c'est mon film-mouchoirs...Je le regarde chaque fois que je suis dans une période sentimentale difficile et je pleure, et je vide tout...
Comme je vous comprends, toi, toi et tes mots...:-))
Re: Re: Re: Magnifique..
Re:
Quand tu écris des trucs marrants je rigole comme un abrutis paske je trouve ca très rigolo, et quand tu écris des trucs sérieux ça me fait tout bizarre a l'intérieur de moi (pas comme quand j'ai mangé un truc pas frais).
Non seulement tu es une musicienne, j'en suis sur, hors pair, mais en plus tu a un véritable talent pour faire passer des émotions a travers les mots.
Mais dis moi, serais tu la femme parfaite?
Ah bah non, forcément que non, et j'ai une excellente raison de savoir que ce n'est pas toi la femme parfaite, car si tu l'étais tu habiterais a Gif sur yvette, la ville des gens parfait (vu que j'y habite of course) !
Nota Bien: Feu c'est ton prénom dans la vrai vie? t'as des parents sioux?
Re:
Si je parviens à faire passer toutes ces émotions, c'est peut-être parce que je les ressens très fort, parce qu'elles me reviennent en mémoire aisément, lorsque je tente de les retranscrire par écrit... Ouhla, je suis en train d'essayer de donner des excuses à ma facilité, mais sans succès, je m'emmêle plus qu'autre chose...! Bon, oui, en fait, je reconnais que j'aime passionnément écrire, décrire, dire, trouver le mot juste pour le mettre sur la sensation à exprimer. C'est quelque chose de si formidable que l'écriture, je ne peux que m'y plaire et m'y épanouir à ma guise...
La femme parfaite, waw! Dis, merci beaucoup... Mais c'est vrai qu'il manque au tableau le principal point : le lieu de résidence. Je n'arrive pas donc pas à la cheville de manzin, le surhomme de Gif sur Yvette, qui, de surcroît, saute à l'élastique! ;) (C'est le défaut de toute Parisienne, héhé)
Feu n'est pas mon véritable prénom, c'est juste un pseudo pour écrire ici. Je dois dire que je n'aimerais pas forcément que l'ensemble de mes connaissance tombent sur ces écrits.
Je laisse le mystère planer, libre aux esprits curieux de deviner qui se cache derrière Feu !
(et puis pour les parents sioux, avec une tignasse blonde et des yeux bleus, je crois qu'ils m'auraient kidnappée à la naissance, alors)
Et toi, Manzin, c'est ton vrai nom? Dis-moi si je me trompe, mais je crois que oui ; il me semble avoir entendu dire "manzin" par celui qui filmait...
Re: Re:
Je vais te décevoi mais manzin c'est pas mon prénom :D Moi c'est Nicolas :p Nettement moins original je dois dire.
Bon je suis en mode bavardage, je t'invite cordialement a me rejoindre sur le chat de joueb
en cliquant ici. Bon ça c'est évidement si tu a ce message rapidement :)
Je t'attends la bas, si tu viens pas je ne le prendrais pas comme une attaque personelle. :D
Re: Re:
de l'attendre avec un petit bouquet d'églantine
j'ai cueilli les fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
j'ai attendu attendu elle n'est jamais venu...
Zaï zaï zaï ...."
bon je supose que tu n'étais déjà plus devant ton ordi, pas grave ca sera pour plus tard !
Zaï zaï !!
Re: Re: Re:
Je vais tenter de faire un tour demain (d'ailleurs, je ne connaissais absolument pas l'existence de ce tchat sur joueb, wah, quel explorateur du es!), mais je ne te garantis rien, entre un déjeuner de famille et une expo l'après-midi... Fais-moi signe quand tu y es! :)
Zaï zaï!
(au fait, elle de qui, la chanson -ou le poème-? Il me dit quelque chose mais je ne sais pas quoi!)
Tchaô Nicolas-Manzin! Laïlaï! ;)
alberto