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C'était là-bas, tout à l'heure
J'ai le coeur au bord des lèvres, les mots qui se pressent contre ma bouche, qui n'aspirent qu'à sortir, et qui courent dans ma tête. Qui galopent, galopent.

Son image persiste et signe, en filigrane devant mes yeux. Comme chaque mercredi. Comme chaque mercredi. Mercredi. Trois syllabes qui depuis deux mois peut-être, sont synonymes de griserie, d'ivresse en sourdine, d'envies tues et exposées à demi, d'espérance, d'insatisfaction passagère, de sourires en masse.

. J'ai envie de crier son vrai prénom.

Tout à l'heure, je riais presque dans le métro, toute seule, le coeur compressé dans ma poitrine, si fort, si fort... Le mélange de cette gaité formidable qui rend tout coloré, pétillant tout autour, et de cette légère... presque tristesse, je ne sais pas, ce n'est pas ça exactement. Ce petit "non" qui l'environne, cette gaité, parce que je ne sais pas.

J'écris mal, peut-être, mais qu'est-ce que je m'en fous, j'ai l'impression que mon coeur va déborder. Envie de le voir bientôt, vite, très vite, mais il faudra attendre mercredi. On s'est programmé un après-midi révisions tous les deux ; je suis le point de sentir quelque chose imploser, là-dedant, dans mon thorax.
Et puis le doute, parce qu'il est toujours avec sa copine, mais ne sait plus où il en est, n'arrive plus à avoir envie de la voir, parce qu'ils se voient trop, tout le temps. Il n'avait pas envie d'aller au cinéma avec elle, de la voir, peut-être envie d'arrêter tout ça là, mais il ne savait pas, il ne savait pas, parce que "c'est quand même une fille formidable", et voilà.

Il était si formidable aujourd'hui, si naturel, charmant, complice, comme je le souhaitais si ardemment sans trop oser me le confirmer.
Après le rêve si fou que j'ai fait cette nuit, où je sentais ses bras se refermer sur moi, avec une expression de confiance incroyable dans ses yeux, sa chaleur autour de mon corps, et l'assurance qu'il était bien avec moi... Au réveil, je luttais pour me persuader que cela n'était pas vrai. Durant les dix minutes qui ont suivi, j'avais du mal à réaliser que non, je n'avais pas embrassé Pierre.

Son visage qui s'éclaire lorsque j'entre dans l'amphi, je réalise à peine qu'il est là, bien à l'heure. Je le pousse en riant, pour qu'il avance et nous laisse un peu de place, il est à côté de moi, oui, bien à côté de moi...
Nos rires et nos sourires durant les trois heures de cours, trois heures de bonheur intense, que je n'arrive même pas à décrire. C'était si bien que je ne m'en souviens que par bribes, j'oublie déjà tant j'étais bien à ses côtés.

Je ne retiens que quelques instants, quelques phrases, dont une qui m'a plu, une phrase que j'ai mis deux secondes à réaliser, à m'approprier, et qui m'a fait sourire tout grand, tout grand...
"J'aime bien parler avec toi, vraiment, je me sens bien, on est au même niveau, sur un pied d'égalité..." il a ajouté, en plaisantant un peu, comme pour esquiver le côté un peu grave de la phrase : "Tu peux le prendre mal, parce que tu peux trouver que je suis un parfait crétin, dans ce cas, être sur un pied d'égalité avec moi n'est pas très flatteur..."
J'ai souri, souri, je ne pouvais pas m'en empêcher, impossible. J’ai murmuré : "Mais non, tu n’es pas un parfait crétin, alors je le prends très bien."

Délires sons et lumière sur papier, nous inventons des concertos pour hélice, tôle, portable, gargouillements de ventre et poulie, des partitions imagées avec de petits dessins et nos rires par-dessus.

Je regarde parfois son visage, souvent même. Et chaque fois, cet éblouissement, cette assurance, cette évidence de sa… gueule. Pierre a une gueule, un visage aux traits assurés. Pas une beauté plastique comme ces mannequins qui paraissent presque de cire dans les magazines, non, un visage… Oui, il a un visage. Expressif. Sculpté, un peu, pas trop. Barbe de trois jours, qui donne du relief à ses traits, Ses cheveux noirs, ni noirs, dans lesquels il passe quelques fois la main.
Lorsqu
’il sourit, de petites fossettes se creusent sur les côtés de sa bouche, et il sourit en grand. Ses yeux, oui, je n’ai que rarement réalisé à quel point des yeux sourient autant. Il a les yeux qui sourient.

Parfois, son épaule vient trouver la mienne, furtivement, et c’est un frisson vertigineux qui me parcourt.


J’aimerai prendre le métro bondé durant des heures, rien que pour être encore une fois serrée contre lui, son visage à deux mains du mien.
J’aimerais assister à des centaines de minutes de cours, rien que pour les entendre courir dans ma tête, et sentir son bras contre le mien, et ses mots près de mon oreille.


La pause passée ensemble, où tout semblait si naturel, si évident. Contrairement à mercredi dernier où tout acte me paraissait artificiel, épiés par avec son sourire un peu moqueur, et son regard complice et chaleureux, d’autres. Même s’il est allé parler à une autre fille qu’il connaissait, il est revenu, pour partager encore une heure et demie de temps partagé. Son envie irrépressible de bavarder tout le temps, même lorsque le prof nous passait de la musique. Le petit dessin de , le représentant schématiquement avec du scotch sur la bouche, pour le faire taire en riant.
Alors, nous cessons de parler. Et la musique envahit l’espace tout autour de nous, comblant le silence qui ne pèse pas, mais est bien, à sa manière, partagé, plein d’une complicité simple.

Sauf que moi, je brûle.
Et lui ?


Je n’ai pas vraiment compris, après qu’il m’ait dit qu’il aimait parler avec moi, ses paroles. Sur l’admiration que le monde lui porte, sur le fait qu’il fallait l’aimer, son délire sur ses fans. Je suis entrée dans son jeu sur sa Grande Seigneurie, j’ai compris le délire des fans, mais je ne suis pas certaine d’avoir bien perçu le reste. Peut-être parce qu’il plaisantait tout simplement sur l’amour que les gens devaient lui porter, et que moi, forcément, j’ai retenu le mot. J’ai retenu le mot affection, le mot amour, et j’ai senti une petite électricité qui répondait en moi. Alors, j’ai préféré peut-être laisser le flou, et j’ai joué à plaisanter avec lui. J’ai seulement répondu au côté plaisanterie, et n’ai pas préféré m’attarder sur ce que je n’osais pas approfondir. Par peur, peut-être. Par peur d’avoir une vérité, sans doute. Peur de m’aventurer. Je ne sais pas. Il eut fallu comprendre. Peut-être aurait-il voulu être sérieux en cet instant. Nos mots interrompus par de petits silences durant lesquels nos regards allaient vers le prof, pour vérifier qu’il ne nous voyait pas bavarder, et prendre quelques notes, notes qui se sont espacées de plus en plus.

Mon stylo qu'il prend dans sa main, fait courir sur la table ; puis il me dit : "Tu vois, ton stylo ne m'aime pas... Regarde, il repousse ma main!" Et il joue à faire avancer sa main, et le stylo en parallèle, à la distance de quelques centimètres. Je réponds : "Mais non, c'est toi qui fuis mon stylo!" Et c'est à mon tour de faire avancer mon stylo, vers sa main qui recule pour jouer le jeu." J'ajoute, les pensées qui bouillonnent : "C'est un peu fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis." Il manipule encore un peu le stylo : "Mais ton stylo ne m'aime pas, hein, regarde, il me fuit encore!" Alors, je laisse avancer le sytlo vers lui, et assure : "Mais non, mon stylo t'aime bien, regarde.".
Jeu équivoque ; ce court moment, ainsi que le précédent, qui ont fait battre mon coeur plus que la raisonnable. Parce que. Je ne sais pas.


C’était un si bon après-midi. J’oubliais les deux paninis au chocolats, que nous avons partagés, lui, Jude, et moi. Et les cigarettes au clou de girofle, dont il m’a fait goûter l’embout non allumé, pour sentir la saveur du girofle qui se dépose sur ma langue. 

"Oh, vous faites quoi ce soir ? Si ma chambre était rangée, je vous aurai bien proposé de passer, mais bon... "
Assis sur le banc tous les trois, je reçois un texto de . L’air surpris doit se lire sur mon visage, car Jude me demande qui c’est. Un peu hésitante, je réponds : "C’est… David." Pierre me demande : "Une nouvelle conquête amoureuse ?" Alors, je lui explique que non, ça aurait pu, si j’avais voulu, mais je n’ai pas voulu. Jude constate que 10 ans d’écart, c’est beaucoup. Qu’à 27 ans, on cherche normalement plus une stabilité, alors comment l’acquérir avec quelqu’un qui a 10 ans de moins, qui aura sans doute encore d’autres aventures, d’autres moments ? Je souris, dis qu’il est très sympathique, mais que voilà, il y a parfois des moments dans la vie où l’on ne veut pas… Jude me glisse un regard, et dit qu’en fait, "ça aurait peut-être pu, mais il y a eu comme un renversement de situation, où tu n’as plus voulu, parce que… il y a eu quelque chose, peut-être, un renversement, oui, c’est ça, tu n’as plus voulu." Elle a glissé un coup d’œil furtif a Pierre. Je ne lui ai pas demandé après si elle avait dit cela pour moi, en suggérant que ce renversement était très sans doute dû à un quelqu’un qui vient tous les mercredi dans notre cours. Mais d’une certaine manière, j’ai senti une complicité passagère, j’ai senti qu’elle avait envie de me donner un petit coup de pouce.
Toujours est-il que je ne pense pas que Pierre ait compris, l’allusion étant si évanescente.

Quelques mots sur sa copine, l’attachement qu’il lui porte dont il n’est plus sûr du tout, des envies de partir. On le sent préoccupé. Son visage est beau, lorsqu’il est sérieux. Sa voix, plus posée, plus mûre, encore plus belle.

On marche, il traverse au feu rouge, échappe à une voiture, et se retourne. Signes d’un côté à l’autre la rue, tu me regardes, je te regardes, tu souris, agite la main en riant. Et nous marchons vers lui qui nous attend.


On se quitte à Montparnasse, devant la bouche de métro. Ses yeux dans les miens, je m’enivre encore un peu, juste une dernière minute, encore un peu cette absinthe douce.

Mercredi. Trois syllabes. Une seule personne.
Ce jour que j’attends toute la semaine. Ca ne suffit pas, un jour de lui par semaine. "On s’organise un après-midi révision, où tu veux, au café peut-être ? De toute façon, on se voit mercredi prochain..." Esquisse un sourire, ma joue sur la sienne, derniers regards, au revoir, au revoir.

Mercredi.

Mercredi.

 

 

 

Ecrit par Feu, le Mercredi 18 Mai 2005, 22:51 dans la rubrique Ecrits.

Inspirations soudaines :

joumana
joumana
19-05-05 à 09:05

Feu, t'es amoureuse ... :-)))

 
Feu
Feu
19-05-05 à 10:40

Re:

Tu crois?... :s :)) °rougit°

 
Cabotine
Cabotine
19-05-05 à 14:59

Re: Re:

Je crois aussi, où en tout cas ça y ressemble beaucoup ;)
C'est mignon!

 
Feu
Feu
20-05-05 à 22:21

Re: Re: Re:

Amoureuse, amoureuse... c'est peut-être un grand mot. Disons, fascinée, attirée?...
;)

 
Laecheln
Laecheln
19-05-05 à 16:03

Re:

Elle a de la chance, j'trouve
:D

 
Feu
Feu
20-05-05 à 22:22

Re: Re:

:)) C'est vrai que c'est chouette, d'être amoureux. Vraiment, une des plus jolies sensations que l'on puisse éprouver. Sauf que là, en l'occurence, je ne crois pas l'être. Pas tout à fait.

Au fait, où es-tu passée??? Je clique avec bonne humeur sur Laecheln, et hop, pouf, disparue! Snif...

 
Lächeln
21-05-05 à 09:35

Re: Re: Re:

Je suis  mais je suis pas sûre de continuer...

 
Tribal
Tribal
21-05-05 à 16:00

Un soupir s’éteint

Le monde serait-il meilleur ?
si…
-Je ne sais plus
Je n’entends plus
Je ne sais plus
Le monde serait-il meilleur ?
si…
-Oh mon enfant, mon enfant, mon amour
Que te dire, de ma vie, de la tienne, de la notre
Oh mon enfant, oh mon amour
Ne pleure pas, écoute moi.
Le monde serait meilleur si toi, ou moi, ou
nous…
inventions.
rêvassions
refaisions l’ordre de toute chose !
-Je ne te crois pas
Je ne vois pas
Je ne comprends pas
-Tu as raison, ma déraison, est une trahison.
Non !
Le monde est là.
Ecoute-moi.
Lève les bras.
Le voilà.
Palpe-le.
Il a son rythme, son odeur, son savon…
Il se prépare au grand abandon.
-Je ne crois pas
Je ne peux pas
Non.
Ne le lave pas !
Il a raison comme cela
Mort, sale, défiguré, amusé !
-Tu le vois mon enfant mon amour
Tu le perçois, le renard, le vautour.
Et tes jouets, et tes baisers
Sont tous partis jouer.
Oh mon enfant, mon bébé, mon amour
Casse-toi.
Il n’est pas là.
Non! le monde n’est pas là.
Ailleurs, peut-être le trouveras-tu pas ?

 
Tribal
Tribal
19-05-05 à 15:54

Sur une même cime

Donne toi la possibilité de quitter à tout jamais tes interdits conscients ou inconscients. Enfin, t'autoriser à vivre toutes les pulsions, être entièrement soi-même, exprimer l'être unique que vous êtes ( si si ! Miss Feu,  vraiment  :). Tu vivras en cohérence entre ton ressenti, tes pensées, tes actions. Tu obtiendras la facilité naturelle de te satisfaire et de te construire ton avenir sentimental comme tu le désires depuis longtemps. En résultat, tu te sentiras forte, calme, en paix avec toi-même et les autres, joyeux au plus profond de toi-même pour toujours - confiante.


 

« Besoin d'être aimée, sans doute. En attendant de pouvoir aimer. Et être aimée, par la personne aimée » - dixit Feu

 

De plus tout ton âme brûle de cette complicité passagère…
Tu somme sa personne, et n’ose pas manger la pomme ?

 

« Tu restes sur le fil ; évites la blessure, évites la chute, évites les non-envie. Au-delà des mots » dixit Feu.

 

Communique, exprime-lui tes sentiments. Comment cela ! tu n'oses pas ?
Mais comment font les sirènes
Pour attirer vers elles

 


Elle a en tête cet entêtement embêtant
En fait elle guettes guettes sa silhouette tout le temps
Je t’invite assez vite
A suivre sa piste
Je t’invite à courir vite
Car tu n’peux plus tenir
Ton aujourd’hui
Ton idéal
Serait la lune et lui
"Nous et la lune à une même escale."


De son ami
Ici elle se langui
Ami son ami
A mi-mot aimée...


 
Feu
Feu
20-05-05 à 22:26

Re: Sur une même cime

Quelle analyse! Elle me touche, car on sent que tu as lu, assez attentivement je crois, mes écrits.
Je me donne déjà un peu l'autorisation de laisser libre cours à mes envies, je crois ; il me semble que montre un tant soit peu qu'il me plaît... Mais ce n'est pas évident à réaliser, surtout lorsque l'autre est pris.
Et puis, il n'est pas toujours facile de réaliser tous ses désirs, tous ses souhaits ; il faut tenir compte de celui qu'il y a en face, et des ses propres désirs... Même si je ne demande qu'à construire mon avenir sentimental, comme tu le dis, en accord avec mes souhaits profonds! A vrai dire, je lui dirais ouvertement ce que je pense, si j'étais sûre de son attirance à lui. Mais plusieurs détails, viennent contredire mes envies (notamment la présence d'une petite amie à ses côtés...)

Jolie prose, en tout cas!
:)

 
Tribal
Tribal
21-05-05 à 14:57

Re: Re: Sur une même cime

A travers tes écrits, ses mots, son âme, ou du moins les couleurs de son arc-en-ciel Feu aime l’amour qui me blesse pas !  Ne supporte pas l’amour qui serait manipulation.
Feu aime l’amour qui est « Sentiment Immense ». Bien qu'une grande partie de l'amour, soit de penser au bonheur de l'autre avant le sien, elle ne veux jamais compromettre ses propres valeurs et croyances, et quand elle aimes une autre personne, elle ne lui demande jamais de faire des sacrifices au nom de l'amour.

Il est très facile de confondre la convoitise et l'amour.
La vraie mesure de l'amour romantique est la confiance, l'engagement et l'attraction physique.

Ne sois pas malheureuse à cause de tes émotions.
Mais sois sûr de rester ouverte et honnête sur tes sentiments.

 
Tribal
Tribal
21-05-05 à 15:49

Re: Re: Re: Sur une même cime



Je réalise un lapsus incroyable :) sorry miss
Il fallait lire "Feu aime l’amour qui ne blesse pas !"
au lieu de
"Feu aime l’amour qui me blesse pas !"

 

 
-Para-Doxa-
-Para-Doxa-
20-05-05 à 20:11

J'dirais pas forcément amoureuse... Mais peut-être bien attachée.. ;)

Très bel article montrant le désir et l'envie.

Gros bizoux

 
Feu
Feu
20-05-05 à 22:28

Re:

Merci Paradoxa!
Oui, pas amoureuse. Attachée... attirée, peut-être? Car il est encore temps pour moi de savoir me résigner ; je ne suis pas tout à fait prise dans ses filets. J'écris souvent sous le coup de l'émotion ; je sais garder mes réserves aussi... :)